Comme Lille, adversaire supposé du Stade Rennais pour les places européennes, Nice avait parfaitement étudié le jeu rennais, ses individualités, ses combinaisons. Comme Lille, Nice a su attendre son moment pour piquer et se mettre en situation de confort, avec un bloc bas et une grosse agressivité défensive. Comme Lille enfin, bien qu’ayant vu Rennes revenir au courage à un but, les Aiglons s’envolent sur le chemin du retour direction la promenade des Anglais avec trois points bienvenus dans l’escarcelle, pour revenir à un point du SRFC.
Dans un match moyen dans l’ensemble, où malgré l’intensité, possession a souvent rimé avec stérilité dans les zones décisives, le Stade Rennais peut nourrir de vrais regrets. En première période, les intentions sont à l’évidence offensives et intéressantes mais la dernière passe ou le bon appel manquent pour faire la différence. Bien organisés autour d’un Dante toujours aussi fort dans le placement et le guidage de sa défense, la formation de Christophe Galtier donne le ton : elle est venue uniquement pour contrer et jouer bas. Laisse béton… Sur son premier corner, ça ne loupe pas avec un coup de coude de Baptiste Santamaria sanctionné d’un pénalty. A vous de juger… Kasper Dolberg ne s’encombre pas de débat et mystifie Gomis pour l’ouverture du score. Dans la foulée, Nayef Aguerd sur un corner, est proche de lui répondre d’un coup de tête sublime qui s’écrase sur le le poteau gauche de Benitez. Rennes aurait pu revenir instantanément dans la partie mais a laissé filer sa chance. En contre, sur leur deuxième vraie occasion, les Niçois sont tout proche de « casser » le Stade Rennais mais Dolberg voit Gomis détourner miraculeusement sa tentative à bout portant. A la pause, la poussée rennaise ne suffit et comme si l’absence de Flavien Tait, encore très remarquée, et celle de Jérémy Doku et Birger Meling ne suffisaient pas, Martin Terrier sort sur blessure peu après la demi-heure de jeu…
Après la pause, Santamaria sort et Serhou Guirassy rentre pour offrir une solution offensive différente. Cela ne marche pas mieux et pire, Nice, en contre-attaque, double la mise par Youcef Atal, qui envoie un missile sous la barre de Gomis, parfaitement décalé sur son côté droit mais oublié par Adrien Truffert. Les jambes cassées par ce second but, malgré la vista toujours aussi délicieuse de Lovro Majer, le Stade Rennais attaque mais peine à déséquilibrer des azuréens très solides. Celui-ci réussit néanmoins un superbe décalage vers Adrien Truffert qui centre parfaitement et trouve Benjamin Bourigeaud. Comme face à Lille, le numéro 14 rennais redonne l’espoir aux siens d’une tête plongeante que Benitez ne peut qu’accompagner au fond. Une demi-heure à jouer, un Roazhon Park plein et le RCK de retour, on pense la remontada plus que possible. Il n’en sera rien… Pendant une demi-heure, les « Rouge et noir » abusent du jeu latéral, des passes à répétition et buttent sur la défense adverse. Ils oublient totalement l’axe du terrain, avec une absence fatale et flagrante de décrochage ou de perforation plein axe. Une grosse occasion pour Lorenz Assignon, en position idéale puis une autre pour Gaëtan Laborde, qui suit sur une frappe de Kamaldeen Sulemana ne suffiront pas, pas plus qu’un ballon un poil trop long au second poteau pour Jonas Martin. Malgré une volonté évidente de s’accrocher et un refus de la défaite évident, le Stade Rennais concède un second revers de rang à domicile et cède sa seconde place à l’OM, vainqueur à Strasbourg un peu plus tard dans la soirée. Les jambes sont lourdes, les idées ont manqué, tout comme Flavien Tait, dont la capacité à récupérer le ballon mais surtout, à animer l’axe aux côtés de Lovro Majer ont cruellement fait défaut aux Bretons.
Rien d’alarmant néanmoins, avec une troisième place plus qu’intéressante à défendre à Monaco dans dix jours pour le dernier match de la phase aller et un contenu dans l’esprit des sorties précédentes, même si le résultat n’est pas au rendez-vous. Encore Lorient, en coupe de France, puis l’ASM et ce sera enfin l’heure d’une trêve bien mérité pour recharger les accus et remettre tout le monde sur pied. Janvier, avec la CAN et ses absences à venir, sera sans doute charnière dans la saison et regagner à domicile apparaît comme une réelle priorité pour les semaines à venir. Cette équipe en est capable et vit pour cela. Elle doit rapidement retrouver le goût des clapings devant un RCK dont chacun a pu savourer le retour. Avec cette envie et cet état d’esprit-là, malgré un contenu globalement insuffisant sur l’animation de jeu, aucune raison de ne pas revivre très bientôt de très belles émotions en 2022 au Roazhon Park .