Un régal pur, sans modération ! En reçevant Montpellier, qui le suivait de près au classement, le Stade Rennais démarrait ce samedi soir un nouveau bloc de matchs à répétition dans le froid de novembre, fort d’une impressionnante série en cours de dix matchs sans défaite. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on a retrouvé des « Rouge et Noir’ aussi forts qu’on les avait laissé après la démonstration orchestrée face à Lyon.
Les adversaires deviennent-ils totalement mauvais en respirant l’air breton ou Rennes, tout simplement, est actuellement injouable ? La seconde solution prend du poids tant, au Roazhon Park, les hommes de Bruno Genesio sont irrésistibles. Contre les Héraultais, les locaux ne mettent que quelques minutes à mettre une emprise totale sur les débats. D’entrée, Martin Terrier d’une tête parfaite sur un centre enroulé d’Hamari Traoré trouve la lucarne de Jonas Omlin sur la première grosse occasion des siens (8′). Idéalement lancés, les Rennais appuient fort sur la tête de montpeliérains très vite écrasés dans le jeu. Teji Savanier, averti d’entrée de jeu pour contestation, est inexistant, tout comme le reste du milieu de terrain. En face, le trio Martin-Tait-Majer excelle dans les transmissions et la maîtrise du cuir. L’international croate, d’un centre-tir vicieux, contraint Omlin a une parade spectaculaire. Adrien Truffert, quelques secondes plus tard, se procure à son tour une belle occasion, avant que Majer, encore lui, ne chauffe les gants du gardien adverse des 30 mètres. Omniprésent, le nouveau chouchou du Roazhon Park fini par être récompensé sur une sublime action collective. Flavien Tait déborde, a l’intelligence de s’arrêter aux six mètres pour piquer son centre au second poteau pour Gaëtan Laborde qui, altruiste, remet parfaitement sur Majer dont la reprise un peu écrasée trompe Omlin (28′,2-0). Le match est déjà plié, tant l’aisance et la supériorité rennaise est frappante et Laborde puis Terrier sont proches de tripler la mise. Comme si cela ne suffisait pas pour le MHSC, Teji Savanier se rend coupable d’une grosse semelle sur Jonas Martin, lui valant logiquement un second carton jaune. A dix, Montpellier sait qu’il devra, au mieux, resister pour ne pas somber après la pause…
Après le repos, Rennes continue et accélère même, désireux d’inscrire un troisième but. Une ribambelle d’occasions s’offrent successivement à Gaëtan Laborde, Martin Terrier Adrien Truffert, Lovro Majer, Flavien Tait ou encore Loïc Badé. Autant d’occasions superbement construire, la plupart du temps avec beaucoup de justesse, sauf dans le dernier geste. Véritablement assiégé, le pauvre Jonas Omlin sort quelques parades et fait même appel à son poteau sur un sublime retourné de Gaëtan Laborde et pour le sauver suite à une boulette presque exploitée par Flavient Tait. Dernier fait de match, la rentrée de Jérémy Doku, dans les arrêts de jeu, après trois mois d’absence, comme pour rappeler la profondeur du banc rennais dans un match disputé et le plus logiquement du monde gagné sans Warmed Omari, Baptiste Santamaria et Kamaldeen Sulemana.
Avec son neuvième succès sur les onze derniers matchs, le Stade Rennais prend provisoirement la seconde place de Ligue 1 et affirme par le jeu et les résultats son potentiel, qui devra se concrétiser par un discours ambitieux. Non, ce Stade Rennais-là, riche de tant de possibilités, ne peut plus se cacher et peut viser, sans raison de s’en priver, très haut dans un championnat dont il a clairement pris la mesure. Le derby à venir du côté de Lorient sera, le week-end prochain, un beau test pour confirmer à l’extérieur l’embellie dans le jeu constatée au Roazhon Park. Avant, il faudra aussi penser à Vitesse Arnhem et régler pour de bon la qualification européenne. De bien belles perspectives à l’issue d’une nouvelle soirée parfaitement réussie.