Basket – URB : Guillaume Mérie : « Je me suis laissé embarquer par le projet URB »

Tout proche de prendre sa retraite sportive, Guillaume Mérie n’a finalement pas encore rangé ses chaussures au placard. Pas encore. Avant, il y avait encore l’envie de s’entraîner, puis de jouer. Le voici lancé pour une saison complète tout en menant de front son projet de coffee shop à Vitré. Rencontre avec un homme qui ne s’arrête jamais !

Ton actualité est chargée en ce début d’automne, avec l’ouverture prochaine de ton coffeeshop tant attendu à Vitré. Quelle est la genèse de ce projet sur le point de voir le jour ?
J’ai racheté la Tour d’Embas, qui est un bâtiment historique classé par le patrimoine à Vitré. L’idée est d’y créer un coffee shop avec également deux suites touristiques. Pour le coffeeshop, nous allons être présents du petit-déjeuner jusqu’à l’afterwork. Le but est de proposer des produits locaux, bios ou traditionnels avec des torréfacteurs en local, tout près de chez nous. Nous nous sommes également formés à la pâtisserie pour proposer des muffins ou des cookies maison. Nous serons sur une gamme de produits type « fastfood premium » et nous n’allons pas faire de la grande cuisine mais plutôt de l’assemblage. En ce qui concerne la partie hôtellerie, nous proposerons deux suites décorées dans un style loft industriel avec une literie et des services de linge haut de gamme. Nous nous sommes servis de mes expériences de basketteur pour penser ces chambres. Le prix ne sera pas beaucoup plus élevé par rapport à ce qu’on peut trouver dans certaines chaînes hôtelières. Pour compléter ce projet, nous allons développer notre marque Good Tower, qui est une marque déposée. Aujourd’hui, il y a encore des travaux à terminer mais nous espérons ouvrir pour la mi-novembre. C’est un projet auquel je pense depuis 2017, l’année durant laquelle j’ai passé un Bachelor Marketing Communication et Gestion. J’ai été diplômé en 2018 pour me donner toutes les armes pour réussir.

À côté de ce projet, tu poursuis ta carrière de joueur au haut niveau. Pas si simple que cela ?
Oui, je pensais prendre ma retraite l’année dernière mais j’avais quand même toujours cette envie de garder la forme, de jouer au basket. J’ai alors appelé Pascal Thibaud pour lui demander s’il était possible d’intégrer le groupe comme un partenaire d’entraînement. Il m’a dit « Je te rappelle la semaine prochaine pour savoir »… Il m’a rappelé le lendemain en me demandant si je ne voulais pas carrément signer avec eux. Il fallait que l’on trouve un arrangement pour que je puisse également monter mon business. Pour la première partie de saison, je serai une sorte de joker médical pour pallier l’absence de Joffrey Sclear. Je suis pour l’instant joueur pro à temps plein jusqu’à novembre, et après on verra. Mais une certitude, je serai bien Rennais pour toute la saison 2021-2022.

Tu es de retour en Bretagne après un an passé dans le Nord. Comment s’est déroulée cette expérience ?
C’est vrai qu’après six ans à Vitré, c’était un grand défi pour moi de partir. Il a été compliqué de laisser ma femme et mes deux enfants ici mais sportivement, c’était une bonne saison malgré le Covid. Le gros challenge était de changer de club et de prouver que je pouvais aussi vivre une aventure réussie ailleurs.

Un mot sur tes années à Vitré, riches en émotions et en vécu ?
Quand je suis arrivé le club, celui-ci était en N2 et finissait tous les ans à la sixième ou septième place. Puis nous avons connu les montées et le club est devenu une grosse cylindré de N1, et est aujourd’hui reconnu comme tel en Ille-et-Vilaine. Il y avait une bonne ambiance, j’étais un peu chez moi à la fin. J’étais le capitaine de l’équipe, il y a un vrai engouement autour de nous avec le public.

Rennes-Vitré, c’est environ 40 km à vol d’oiseau et donc un vrai derby. Comment l’as-tu vécu en tant que Vitréen et le prépares-tu désormais depuis l’autre camp ?
La rivalité est là, c’est clair ! A l’époque, il y avait Kabir et déjà Lucas Fontaine et Joffrey Sclear. C’est un match où il est clair que la notion de derby est présente. Je me disais que c’était plus présent à Vitré quand j’étais là-bas mais en arrivant à Rennes, je me rends compte qu’ici aussi, cette notion est bien ancrée. C’est un match que je n’appréhende pas du tout. J’ai envie de jouer ce match, il y a aura toute ma famille, mes amis et tous les gens que je connais sur Vitré. Ils viendront pour le match mais aussi pour me voir jouer. J’ai hâte.

Revenons à ton arrivée à Rennes. Comment s’est-elle concrétisée ?
Je connais Pascal depuis un moment maintenant. Ce qu’il faut dire, c’est que cela fait presque six ans que l’on s’appelle à chaque intersaison. J’ai déjà failli atterrir à Rennes il y a quelques années et même la saison passée, cela allait bien finir par se faire (rires) ! J’ai déjà rencontré plusieurs fois les dirigeants, je suis content de pouvoir continuer de jouer à ce niveau. J’ai failli signer à Balazé qui joue en départementale, mais finalement, ce n’était pas possible pour moi, j’avais encore soif de haut niveau. C’était donc un bon compromis pour moi d’être partenaire d’entraînement. Puis je me suis laissé embarquer par le projet et la philosophie de jeu. Pascal me propose également un nouveau challenge tactique. J’ai fait toute ma carrière en poste 3 et il me demande aujourd’hui d’être un leader offensif sur le poste 4. Il a un style de jeu avec lequel je me sens bien, avec beaucoup d’énergie. Les ambitions du club sont motivantes. Je suis fier de participer à ce projet. L’URB a été plutôt intelligente dans sa structuration en commençant par les fondations et maintenant, le sportif et les résultats doivent être la cerise sur le gâteau.

L’idée d’une retraite sportive à la fin de la saison reste d’actualité ou l’envie de continuer à jouer reste la plus forte ?
Je pense que tu n’es jamais prêt à arrêter mais j’ai anticipé tout cela en passant mon Bachelor. J’y pense depuis ce moment-là. A chaque fin de saison, je suis fatigué puis au bout de trois semaines, ça va mieux, puis à la quatrième semaine, le basket me manque alors je reviens… Un jour, il sera peut-être temps mais il faut juste trouver le bon moment et être prêt. A 38 ans, je me sens encore bien physiquement, je me donne à 200% sur le terrain et ça fait du bien. Ce n’était pas prévu que je signe, mais j’ai encore envie. On verra bien à la fin de cette saison ce qu’il en est.