Hand – CPB : Stan Zmuda : « Le CPB m’est apparu comme une évidence »

Après quatre saisons passées au Cesson RMHB et quelques apparitions en Lidl Starligue, Stan Zmuda s’est engagé cet été avec le Cercle Paul Bert Handball sans se délester de ses ambitions sur et en dehors des terrains. Rencontre avec un bras puissant et une tête bien faite, posant la réflexion sur le sport et les études en France.

Sur la base arrière du CPB, tu as déjà pris tes repères et tourne à une belle moyenne de cinq buts par match. L’adaptation semble réussie : tout sauf une surprise ?
En arrivant au CPB Handball, j’ai la chance, c’est vrai, de connaître la grande majorité des joueurs. J’ai évolué avec certains au centre de formation à Cesson et je venais régulièrement voir jouer l’équipe à Géniaux. Je n’arrivais pas en terrain inconnu et l’adaptation ici s’est faite tout naturellement.

Pourquoi avoir porté ton choix sur le CPB Handball alors que plusieurs équipes de Proligue t’ont contacté ?
Le choix du CPB m’est apparu comme une évidence, en raison de plusieurs critères. Mon objectif, au printemps dernier, était de poursuivre mon cursus étudiant et la pratique du hand au haut niveau. Je suis en première année de Master entrainement et optimisation de la performance et souhaite ensuite m’orienter vers une école de kinés. Cesson ayant fait le choix de ne pas me conserver, je devais donc trouver le bon compromis et visiblement, les études des jeunes joueurs ne sont pas prioritaires dans le handball pro…

C’est-à-dire ?
J’ai discuté avec plusieurs clubs de Proligue, deux notamment, mais en aucun cas leurs priorités n’étaient calquées sur les miennes. Pour l’école de kiné que je souhaite faire, on sentait bien trop d’aléatoire et cela ne me convenait pas. En France, la mentalité vis-à-vis des projets étudessport de haut niveau n’est pas du tout la même qu’aux Etats-Unis par exemple, où les jeunes sont payés pour faire leurs études ! Le choix du CPB s’est alors présenté par le biais de Pierre Le Meur, qui m’a d’abord demandé quel était mon projet pro et sportif puis avec le club qui veut m’accompagner dans la poursuite de mes études. Je n’ai pas hésité, d’autant que le club, sportivement parlant, joue au plus haut niveau amateur depuis des années. De plus, j’ai très envie de travailler avec Pierre, avec qui le feeling passe très bien. J’ai beaucoup à apprendre de lui et de mes coéquipiers.

Y’a-t-il des regrets de ne pas avoir poursuivi l’aventure chez les pros avec le CRMHB ?
Sincèrement, il y a un petit mélange de différents sentiments mais je respecte totalement la décision prise par le club. Peut-être que je n’ai pas été assez bon lorsque j’ai eu ma chance en Lidl Starligue ou en Proligue, je n’ai peut-être aussi pas suffisamment pris ma place dans le groupe quand j’y figurais. Je suis quelque de discret, qui réfléchit beaucoup, peut-être trop… Cela m’a peut-être empêché, inconsciemment, de me libérer. Je remercie néanmoins le CrMHB pour tout ce que j’y ai vécu et Sébastien Leriche pour son honnêteté, nos échanges, que ce soit au centre de formation ou ensuite, avec les pros. Cela permet d’avancer. J’ai eu la chance de vivre l’élite, de m’y confronter. Je n’étais peut-être pas totalement fait pour le très haut niveau, où seul le handball doit compter.

Doit-on traduire par là le choix de privilégier les études et le projet pro à long terme ?
Si j’avais les qualités pour pouvoir vivre confortablement du handball pendant quinze ans, je pense que nous serions au courant. En poussant sur le terrain via la D2 ou un retour en D1, peut-être pourrais-je jouer jusqu’à 30 ans, en réussissant peutêtre un jour à gagner 3000 € par mois, imaginons… Et après, à 30 ans, je fais quoi ? Le haut niveau est impitoyable, sans sentiment et tout le monde n’est pas fait pour y durer. aucun droit à l’erreur, ne penser que handball, tout le monde ne le peut pas. C’est aussi dans cette réflexion que je reste très concentré sur mes études, qui sont le projet d’une vie, à long terme, sans pour autant compromettre ma passion du jeu, de retrouver les copains sur le terrain, de souffrir et de se battre les uns pour les autres. tout ce que je retrouve au Cercle Paul Bert.

Tu arrives avec un rôle majeur à tenir sur le terrain. Est-ce une petite pression ?
Sincèrement non, il n’y a aucune pression. on compte sur moi, oui, comme sur tous les joueurs. nous nous partageons le poste avec alex Vu cette saison et chacun va essayer de tout donner dès qu’il sera sur le terrain, pour les autres. C’est ce que j’aime ici, c’est que je suis investi dans leprojet collectif. quand tu es en centre de formation pro, tu es surtout investi sur toi. aux entrainements au CPB, il y a un sérieux qui n’a rien à envier aux pros mais sans cette pression du résultat. Ça va sans doute moins vite, moins fort mais l’exigence est là, j’insiste, mais entre joueurs qui ont simplement envie de jouer, de gagner et aussi de prouver que le CPB a sa place en n1 et en poule Elite. Je n’ai pas de statut du fait de mes matchs en pros, la plupart des joueurs ici ont connu ce niveau-là et personne ne s’arrête sur le passé des uns et des autres. Ce qui compte, c’est que l’on kiffe tous ensemble.

A l’avenir, aimerais-tu si l’occasion se présente, une expérience professionnelle handball en Pologne, le pays de tes grands-parents ?
Ça serait en effet un sacré kif, c’est vrai. Je suis déjà allé en Pologne voir ma famille, près de Cracovie. Là-bas, c’est très familial, tout le monde se connait et c’était génial d’y retrouver mes proches. Je ne parle que quelques mots de polonais, c’est une langue très compliquée mais bien sûr, y jouer aurait une grosse symbolique pour ma famille et moi. J’ai parlé du championnat polonais avec Romaric à son retour à Cesson et forcément, cela fait envie.

Quelles sont tes ambitions professionnelles et sportives pour cette saison ?
Côté pro, c’est simple, je veux intégrer mon école de kiné à la fin de l’année, c’est l’objectif numéro 1 et je vais m’en donner les moyens. Côté terrain, avec mes camarades, nous comptons bien tout donner et montrer que le CPB méritait de rester en Elite et veut, via les résultats, y retourner. nous allons tout donner sur le terrain pour y prétendre et faire que la question des résultats n’en soit pas une pour le club, qui verra de son côté ce qu’il peut faire. avec l’effectif que nous avons, je suis certain que nous pouvons réussir un gros championnat !

Le derby face à la réserve de Cesson est forcément déjà coché et dans un coin de la tête ?
oui, bien sûr mais sans aucune animosité, bien au contraire. Je n’ai laissé que des potes à Cesson, même si pas mal de joueurs sont partis. Les retrouver en compétition, pour ceux que je connais, ça va être génial, on va s’envoyer sur la « tronche » pendant une heure mais avant et après la partie, ce sera embrassade et partage, avec une soirée qui devrait trainer. Ce genre de match, c’est avant tout une fête qui doit valoriser la formation et le hand breton et nous ferons tout pour, en gagnant, évidemment (rires) !