De nouveau capitaine des « Irréductibles » et indémodable motivateur et taulier du vestiaire, Sylvain Hochet retrouve aussi une seconde jeunesse sur le parquet et resplendit en ce début de saison.
Depuis six ans, tu n’avais connu que la défaite, et parfois de grosses raclées, lors des derbies, un match qui te tient à coeur. Que retiens-tu de celui remporté à la Glaz Arena début septembre pour l’ouverture du championnat ?
Franchement ? Je ne vais pas te mentir, ça a été un énorme kiff. Battre Nantes, ce HBC-là en fournissant un match aussi complet, c’est une grossejoie, une fierté, surtout après avoir vécu autant de soirées difficiles contre eux. Nous l’avons construite et méritée, cette victoire, mais c’est aussi la récompense de tout le boulot fourni depuis la reprise. Notre saison ne s’arrêtera pas à ce derby mais ce match-là va rester, pour nous comme pour tous ceux qui étaient là.
La préparation estivale porte déjà ses fruits à la lecture des résultats. Quels en sont les secrets ?
Au-delà des victoires, nous avons un groupe qui a l’envie de créer son identité, de la faire perdurer et de tout donner sans avoir de regrets. Nous avons énormément travaillé sur la cohésion pendant la préparation, chacun s’est approprié sa mission et s’y tient. Nous sommes 16 et tout le monde a un rôle précis à jouer, et le connait. Nous aurons besoin de chaque joueur, tout au long de la saison. C’est cela qui permet, aujourd’hui, des rotations efficaces et une fraîcheur supplémentaire. Il n’y a aucune arrière-pensée, tout le monde fait le boulot et il n’y a pas de stars ici. Le gars qui sort du projet collectif sait qu’il s’auto-exclut. Cela fait du bien d’aller tous les matins à l’entraînement dans cette ambiance, avec une vraie sérénité cette saison dans le vestiaire.
Ce n’était pas le cas lors des saisons précédentes ?
Je ne dis pas ça, je dis simplement que cette année, c’est différent. Nous avons pourtant enregistré sept nouvelles arrivées mais tout s’est parfaitement mis en place. Tout le monde adhère au projet proposé par le staff, travaille dur. En revanche, je dois rétablir une vérité (il sourit)…
Laquelle ?
Robin Molinié affirmait dans le dernier Journal Rennes Sport qu’il avait gagné à la pétanque avec Romain Briffe lors de la préparation contre Hugo et moi, c’est archi faux (rires) !
Très bien… Précision qui reflète plutôt bien l’ambiance qui règne dans le vestiaire mais aussi sur le terrain. Les montées de balle, la grosse défense, les rotations…: il y a de quoi être satisfait !
Clairement, oui, mais ce n’est que le début, on ne va pas s’enflammer non plus. Tout ce que vous voyez sur le terrain, c’est ce que nous bossons la semaine à fond. Cela demande beaucoup d’énergie, de don de soi et notre jeu est énergivore mais franchement, le plaisir est là et en plus, les résultats aussi. Prenons chaque match qui arrive pour le gagner et nous allons vivre de belles émotions.
Le temps où l’on « cochait » les matchs est-il révolu ?
Il n’y a pas à choisir de gagner ou perdre tel ou tel match. Nous allons tous les jouer avec la même envie, la même détermination de s’imposer. Contre Paris, à la rigueur, on sait que c’est très, très difficile mais hors de question de se focaliser uniquement sur tel ou tel adversaire. Jouons libérés, c’est le plus important.
Sur le plan personnel, l’arrivée de Junior Tuzolana te permet de souffler et d’être encore plus frais quand tu es sur le terrain. Comment vis-tu ce partage du temps de jeu ?
L’an dernier, c’était parfois très long de ne pas tourner, car nous avions un effectif un peu plus court. Avec Romain Briffe, parfois à l’entraînement, nous évoquions cela et il est vrai qu’en match, il fallait parfois être à l’économie. Aujourd’hui, ce qui change, c’est que le temps passé sur le parquet est disputé à fond, car tous les postes sont doublés. Nous pouvons être à 200 % dans l’action et cela permet d’être libéré. Concernant Junior, c’est un super joueur, qui peut défendre pour soulager Romain et qui est très rapide en contre-attaque, spectaculaire et efficace. Nous formons un bon binôme, complémentaire. Si le vieux donne des conseils au jeune ? Moi je parle à tout le monde, tout le temps, je suis là pour leur casser les pieds à tous, à Junior et aux autres (rires) !
Paris et Montpellier se profilent début octobre. Avec quelles ambitions défierez- vous ces deux géants du championnat ?
Paris, franchement, va surtout servir à travailler, défensivement et offensivement, pour pouvoir bouger Montpellier la semaine suivante à la maison. Aujourd’hui, je l’ai dit, nous ne voulons craindre personne et jouer à fond, sans réfléchir ou calculer. Il y aura des moments plus difficiles dans la saison, sans aucun doute, mais ce groupe est armé et soudé, je suis persuadé que nous avons la possibilité de vivre une belle saison !
Toi qui est là depuis si longtemps, peux-tu le confirmer : ces Irréductibles- là sont-ils différents de ceux d’il y a six à sept ans ?
Totalement ! Le passé, c’est le passé. Nous ne voulons plus de cette image du petit ou uniquement de guerriers. Arrêtons de tout ramener à « avant », cette équipe a son identité, sa personnalité et ses qualités, et le tout différent du début des années 2010. C’est une autre histoire dans le même club, différente, que l’on souhaite écrire avec le plus de bons moments possibles à partager avec notre public.