JRS46 : SRFC : Remontada : On prend les paris ?

LE RETARD À L’ALLUMAGE DU STADE RENNAIS EN CE DÉBUT DE CHAMPIONNAT NE DOIT PAS S’ÉTERNISER ET UNE SÉRIE POSITIVE DOIT ÊTRE ENCLENCHÉE. APRÈS LA VENUE DU PSG, DES RENCONTRES DITES ABORDABLES À METZ, CONTRE STRASBOURG PUIS À TROYES, DOIVENT ÊTRE LA RAMPE DE LANCEMENT IDÉALE.

A l’heure où nous achevions ce numéro d’octobre, une petite échappée s’intercale dans le rush du bouclage en passant par le plateau de l’espace Ouest France avec les amis de TV Rennes, pour l’incontournable Pleine Lucarne, autour de Vincent Simonneaux. Et là, un débat se pose : quel est le match le plus important de la semaine, Vitesse Arnhem ou Paris ? Pour Laurent Frétigné (Ouest France), Christophe Penven et Vincent Simonneaux (TVR) et Pierre Leconte, aucune hésitation, c’est le déplacement aux Pays-Bas. Etonnement, nous sommes les seuls à penser que la venue du leader du championnat revêt un plus grand intérêt que le second match européen dans une poule à portée des « Rouge et Noir ». Pourquoi ?

La donne nous semble claire, au moment de démarrer cet automne sur les pelouses de Ligue 1 :le Stade Rennais doit enclencher une série et donc gagner, le plus vite possible, pour ne pas s’épuiser à courir après les autres équipes tout
le reste de la saison. Avec déjà trois nuls et trois défaites au compteur en huit matchs fin septembre, le bilan comptable n’est pas bon et les Bretons plus proches de Bordeaux, 16ème que de Lens, 2ème ! Le calendrier était pourtant, sur le papier, favorable mais ce Stade Rennais-là reste un équipement de haut vol encore en phase d’assemblage, voire de rodage. Et quoi de mieux que la venue d’un PSG étoilé et tout auréolé de son succès contre Manchester City pour lancer définitivement une saison en mode « Stop and Go » ? Rien, mon capitaine.

Quelques certitudes, pourtant, commencent à se dégager, notamment dans les contenus observés face à Tottenham, Clermont et Bordeaux (une seule victoire finalement sur les trois matchs les plus aboutis de la saison…). Devant, Gaëtan Laborde a la taille patron, techniquement, statistiquement et mentalement. Des déclenchements de pressing inspirés, des courses de buteur, une technique et de l’audace et un instinct dans la surface qui ne demande qu’à croiser les bonnes inspirations de ses passeurs et voilà un garçon qui pourrait atteindre la barre des quinze buts en championnat. Assurément, l’ancien Montpelliérain est une bonne pioche et n’attend pas six mois pour le démontrer, avec déjà trois buts à son actif. C’est autour de lui que se joue la suite. Qui lui associer, comment, dans quelle position ? Jusqu’ici, les blessures de Jérémy Doku et Lovro Majer ont « simplifié » les choix pour Bruno Genesio, qui depuis mi-septembre choisit la doublette axiale avec Martin Terrier en phase offensive plutôt que Serhou Guirassy, avec Benjamin Bourigeaud et Kamaldeen Sulemana sur les côtés. En phase défensive, « Bourig’ » se replie dans l’axe et Gaëtan Laborde migre à droite ou Martin Terrier à gauche, quand Kameldeen Sulemana, lui, reste dans un couloir, pour conserver un équilibre. Avec l’international belge bientôt de retour et l’inconnue de l’international croate Lovro Majer,
la tentation d’associer les deux ailiers est réelle, même si le déséquilibre à la perte de balle risque d’être compliqué à gérer. Il faudra alors quatre poumons aux deux axiaux en charge de l’équilibre défensifs et transitoires, d’où la possibilité très concrète de voir l’équipe évoluer en 4-3-3 avec une rotation entre les sept offensifs à disposition. De cet équilibre-là encore à définir viendra la dangerosité du SRFC sur le plan offensif.

Retrouvailles avec Julien Stéphan le 24 octobre

Derrière, les options sont clairement moins nombreuses et les options choisies par le coach plus définies. Le jeune duo
Badé-Aguerd dans l’axe, Hamari Traoré à droite et Birger Meling à gauche, devant Alfred Gomis, encore numéro 1 malgré un statut fortement discuté dans les travées du Roazhon Park et une fébrilité constatée sur plusieurs matchs. L’ensemble a ses qualités mais demeure friable, à l’image des buts encaissés contre Bordeaux, Reims, Tottenham
sans même parler des boulettes à Angers ou face à Lens. La jeunesse explique en partie des défaillances d’un ensemble néanmoins plutôt prometteur. Devant cette défense à 4, Flavien Tait, Benjamin Bourigeaud, Baptiste Santamaria, Lovro Majer, Lesley Ugochukwu et Jonas Martin se partagent le temps de jeu, au gré des dynamiques de chacun. 4-4-2, 4-3-3, 4-2-3- 1 ? Plus que des appellations pour les systèmes choisis, c’est la vie que mettront les joueurs à ces options qui définira laquelle est la plus appropriée.

Face au PSG où Mbappé et Neymar se chamaillent, où Leo Messi est encore en mode diesel malgré son but contre City, il y a quelque chose à faire. La guerre des « goals » fait rage et pollue un vestiaire où les égos dictent l’ambiance du groupe, pendant que Ramos, lui, visite la capitale. Le grand Huit en championnat, soit 24 points sur 24, ne cache pas quelques zones d’ombre, d’autant que le trou béant avec la concurrence pourrait bien déconcentrer et déconnecter les Parisiens, très (ou trop) faciles et forcément focalisés vers la Ligue des champions. Quel visage à
Rennes, alors ? Une aubaine pour Rennes, qui garde sa spécificité d’imprévisible, est capable de réussir un gros coup et d’être le premier à faire vaciller les « Harlem Globe Trotters » du PSG. S’imposer face au leader d’une Ligue 1 spectaculaire donnerait le vrai coup d’envoi, pour de bon, d’un championnat qui reste la priorité, le quoti

dien, d’un club désormais attendus au premier étage de la Ligue 1. Après ce match bonus, les visiteurs suivants n’auront rien d’insurmontable avec l’Est de la France au programme (Metz, Strasbourg, Troyes) et notamment les retrouvailles avec l’enfant du pays, Julien Stéphan, le 24 octobre au Roazhon Park. Au milieu de tout cela, la sympathique Europa League Conférence est là, avec l’enjeu de contribuer à une dynamique positive d’ensemble. Quel que soit le résultat à Arnhem, la compétition laissera des séances de rattrapage, en cas de crash à Vitesse. Rien ne sera perdu, avec notamment la double confrontation qui suivra contre Mura où il sera interdit d’avoir des regrets. Au vu des investissements consentis par l’actionnaire et à la lecture des ambitions affichées en pré-saison, performer sur les deux tableaux est une ambition minimale. Ajoutez-y plaisir et spectacle, partage et envie et c’est tout un stade et une communauté « Rouge et Noir » ayant pris goût aux émotions qui sera prête à suivre. La phase de réglage bientôt achevée, décollage définitif espéré en octobre. Sans quoi l’orage, dans l’air avant la venue de Clermont, risque de gronder pour de bon.