Certes il y avait des absents. La défense Rennaise amputée de Loïc Badé, de Birger Meling et d’Alfred Gomis n’a pas toutes les armes en mains mais cela n’explique pas tout, loin de là. Sans envie, les « Rouge et Noir » ont réalisé sans aucun doute leur pire performance depuis le début de la saison, voir depuis plus longtemps. Le rythme est lent, les joueurs amorphes et les passes n’arrivent pas à destination, contrairement aux blessures. Celle de Martin Terrier avant la demi-heure de jeu s’ajoute à celles de Lovro Majer et de Jérémy Doku dans le secteur offensif, eux aussi absents pour cette rencontre. A dix pendant quelques minutes, le temps de remplacer le numéro 7 Rennais, et donc de tergiverser quelque peu, par Lesley Ugochukwu, et c’est le jeune Hugo Ekitike qui donne l’avantage aux Rémois sur une belle action collective.
La réaction bertonne arrive rapidement mais le but de Serhou Guirassy, après une première tentative de Flavien Tait, est refusé pour hors-jeu. Au retour des vestiaires, un semblant d’espoir apparaît chez les supporters alors que les hommes de Bruno Génésio se montrent plus tranchants. Le coup-franc de Benjamin Bourigeaud aurait mérité meilleur sort que de terminer sur l’équerre du but rémois. Légèrement en danger, Reims va repartir de l’avant et crucifier Romain Salin. Pour sa deuxième passe décisive, Ilan Kebbal sert N’Dri Philippe Koffi pour une frappe enroulée imparable après s’être débarrassé d’Hamari Traoré, préoccupé à arbitrer et s’étant arrêté, pensant le ballon sorti. Ensuite, le néant. Hormis dans les tribunes, plus personne n’y croit ou ne donne l’impression d’y croire. Et c’est peut-être là le plus inquiétant.
Ce comportement collectif, qui pose sérieusement question, l’est encore plus après les déclarations de Bruno Genesio en conférence de presse d’avant-match. La « Dolce Vita » du long de Vilaine qu’il attaquait a l’air d’avoir encore quelques beaux jours devant elle… Pour autant, le coach Rennais ne s’est pas caché après le match et a lui-même pris sa part de responsabilité : « Nous sommes tous responsables, moi le premier. C’est moi qui fais les choix et il n’est pas question que je me laisse de côté. On va trouver les solutions pour afficher un autre visage que celui qu’on a montré ce soir. Demain était prévu un repos, mais nous viendrons tous au stade pour expliquer tout ça. » Des remises en question collectives et individuelles à venir d’urgence, compte tenu du calendrier à venir. Jeudi, le Stade Rennais entame l’Europa League Conference face aux Anglais de Tottenham, à 18h45 au Roazhon Park avant de se déplacer et de devoir réagir en championnat dimanche contre l’OM, au Vélodrome. Une semaine bouillante où le caractère sera la première des qualités à poser sur le terrain !