L’onde de choc consécutive au départ de Julien Stéphan, démissionnaire de son poste après un énième revers concédé contre Nice vendredi dernier, n’est pas encore dissipée que, déjà, il faut se tourner vers demain et l’avenir. Ainsi va l’effroyable machine football, qui ne laisse le temps ni au deuil, ni à la réflexion. Le match le plus important est toujours celui qui arrive, dit-on… Le présent se conjugue à la hâte, sans certitudes sur la suite, avec un match à Lyon pour démarrer pour Philippe Bizeul, l’adjoint devenu numéro 1. Un scénario au sentiment de déjà vu !
Oui, Julien Stéphan est parti et le peuple rennais, dans sa grande majorité, pleure déjà l’absence de celui qui a fait briller et vivre le Stade Rennais sur le devant de la scène, celui qui fit passer l’équipe d’éternelle déception ou sympathique (ou pathétique, c’est selon) vaincue à une équipe ne lâchant rien et gagnant très régulièrement, procurant des émotions fortes au passage. Non, Julien Stéphan ne sera pas facile à remplacer en termes de résultats. Et disons-le tout net, ce sera encore plus difficile dans les cœurs rennais meurtris aujourd’hui, saignant à chaudes larmes rouges et noires.
Et si Rennes prenait… le temps !
Qui, alors, pour prendre la suite et sauver ce qui peut encore l’être et pourquoi pas, rêver à un sprint final de folie, encore possible ? Et quand bien même il n’y aurait pas d’Europe, serait-ce là la fin du monde ? L’équipe n’est pas non plus aux portes de la Ligue 2 et une année sans, cela peut arriver ! La première option se nomme Philippe Bizeul, plus de 500 matchs sur un banc en qualité d’adjoint pour la majorité. Quand il a débuté en L1, Stéphan en comptait bien moins ! Néanmoins, celui qui fut son adjoint porte un message très proche, voire similaire à celui que, visiblement, les joueurs n’écoutaient plus. Si, d’un coup, ceux-ci retrouvaient leur football et enquillaient les victoires sous l’égide de l’adjoint d’hier devenu numéro 1, il y aurait sérieusement matière à s’interroger et s’agacer. Cette solution s’avère être, à nos yeux, la plus intelligente, Pep Guardiola ou Jurgen Klopp n’étant pas libres et d’autres tant désirés, pas volontaire pour prendre le navire en main sans choisir leur propre équipage… Si, pour une fois, Rennes se distinguait des petits camarades et prenait le temps de faire le bon choix, de ne pas se planter en voulant absolument un changement impossible si ceux qui sont sur le terrain ne changent pas, d’identité ou d’intentions ? Un nom ne suffit pas à avoir des résultats et Philippe Bizeul est une solution sécurisée, un technicien compétent et attaché au club, tout à fait qualifié pour la mission qui sera tout aussi complexe pour quelqu’un venant de l’extérieur. Ceci n’est que notre avis et bien évidemment, pas forcément celui du club pour lequel les rumeurs affluent déjà…
« J’ai reçu au moins 70 sms » affirmait Florian Maurice en conférence de presse, vantant quelque peu, sans le dire, l’attractivité du club. Qui donc ? Par respect pour les entraîneurs actuels sans clubs, nous ne nous amuserons pas à évoquer ceux qui auraient pu postuler mais dans cette liste, certains noms peuvent faire très peur. Le premier réflexe est plutôt de penser aux connexions menant à Florian Maurice et Nicolas Holveck, survivants du fameux triumvirat. Bruno Génésio et Rémi Garde, tous les deux libres et anciens de l’OL, sont évoqués. Pas vraiment du goût de la communauté « Rouge et Noir », visiblement peu emballée… Jocelyn Gourvennec, qui évolua également avec le directeur sportif, est également évoqué. Son départ, quand il était joueur, vers Nantes, est un lointain souvenir pour les décideurs qui l’auraient bien intégré à leur short-list. Pas pour les supporters, visiblement hostiles au retour du breton sur le banc rennais. Si l’on se tourne du côté du « réseau Nicolas Holveck », les pistes paraissent moins « réalisables », avec le très bon Jardim, champion de France avec Monaco en 2017 mais aussi, pourquoi pas, Thierry Henry, désormais libre et rentré à Londres pour se rapprocher de ses enfants alors qu’il était en contact avec l’Impact Montréal. CV de joueur hors-norme, étiquette de jeune entraîneur aux idées multiples, il n’a pas eu le temps de s’exprimer dans un contexte chaotique sur le Rocher et commençait à avoir des résultats sur le Rocher. Est-il « Maurice-Compatible » ? S’ils n’ont jamais joué ensemble en club, les deux hommes se sont croisés en sélection. Médiatiquement, le coup serait énorme et vis à vis du groupe, l’impact forcément fort. Mais l’ancien Gunner, échaudé par sa première mission sauvetage loupée à Monaco, voudra-t-il y retourner, sans parler de son coût ? Bournemouth, en Premiership, a récemment reculé. Nicolas Holveck, néanmoins, ne tarissait pas d’éloges sur « Titi » lors de son arrivée et de son passage en Principauté. Patrick Viera, lui aussi libre mais ayant échoué à Nice, est l’exemple qu’un très grand joueur ne fait pas forcément immédiatement un grand entraîneur.
Aux joueurs, avant tout, de redorer le blason !
Dernière idée en vogue, notamment chez les supporters, le recrutement de Lucien Favre, devenue marotte du foot français. Evoqué à Marseille, à Lyon, ou plus généralement, dès qu’un poste se libère en France, le technicien jouit, à juste titre, d’une excellente réputation faite de beau jeu et de résultats à terme. Néanmoins, on l’imagine mal, lui aussi, prendre le train en cours de route.
Pour ne pas se rater, Florian Maurice et Nicolas Holveck, qui auront eux aussi en fin de saison des comptes à rendre et une partie du bilan définitif à assumer, ont la possibilité de prendre le temps et de ne pas se précipiter. Ne pas choisir de suite un nouveau technicien devant faire avec des outils n’étant pas les siens est tout aussi risqué que de confier les rênes au bizut Bizeul… Les joueurs, eux-aussi, doivent une réponse aux supporters et portent autant que leur coach, voire plus pour certains, la responsabilité de la mauvaise passe actuelle. A eux de redorer le blason du club… mais aussi, car c’est aussi ça le foot, leur image personnelle, forcément impactée par la série actuelle qui doit cesser, et vite. Pour cela, c’est un tout autre visage quoi doit être affichée dès ce mercredi, au Groupama Stadium, là où la plus belle période de l’histoire du SRFC avait démarrée, un 5 décembre 2018. Quelques joueurs, déjà présents ce jour-là, s’en souviennent sans doute et devront le montrer !