Janvier est un mois sans compétition pour les Irréductibles Cessonnais. L’occasion de se projeter, déjà, sur la suite des événements, au travers du terrain mais pas que, malheureusement… Place à « cinq questions pour un Cesson » !
Le CRMHB voit-il le bout du tunnel ?
Comme pour l’ensemble du handball français mais plus généralement du sport, non, loin de là. Un halo d’incertitudes, d’angoisses et d’interrogations est pour le moment le seul horizon d’un secteur très durement touché par la crise sanitaire. Une certitude en revanche, c’est une course contre la montre qui est engagée, à Cesson comme ailleurs en Lidl Starligue. Sur le plan local, le club avance et discute, de concert, avec les collectivités, bien décidées à ne pas laisser tomber l’un de ses fers de lance sur le terrain sportif. Les premiers échanges sont encourageants et la majorité des rendez-vous calés. Par ailleurs, la campagne de Crowfounding est également convaincante, avec déjà plus de 350 donateurs. Le club a ainsi pu compter sur ses fidèles, qu’ils soient des particuliers ou des partenaires désireux d’aider le club dans ce moment difficile. Sur le plan national, les annonces du gouvernement courant novembre avaient apporté un élan d’optimisme, avec le chômage partiel notamment mais aussi des compensations quant à la billetterie. Sur ce dernier point, celles-ci, c’est un fait à la mi-janvier, seront loin d’être une garantie suffisante pour compenser les pertes engendrées par l’absence de public et donc, de recettes. Selon les estimations réunies par le ministère chargé des Sports, l’enveloppe serait répartie ainsi : 48 millions d’euros pour les clubs de football, 40 millions d’euros pour les clubs de rugby, 4 millions d’euros pour les clubs de basket-ball, handball, volley-ball et hockey sur glace et 15 millions d’euros pour les organisateurs de grands événements sportifs. Le plafond de l’aide a été fixé à cinq millions d’euros par structure. Concernant Cesson, la somme est estimée aux alentours des 55 000 €. Un montant loin de compenser ne serait-ce qu’une rencontre à huis-clos disputé… S’ils veulent sauver le sport professionnel en France, au-delà du simple cas du handball, les décideurs devront faire beaucoup plus tant les pertes sont colossales. Au moment où la culture récupère pour sa part près de 2 milliards d’aides, l’importance du sport dans son rôle sociétal, la notoriété qu’il offre au pays au moment de ses plus beaux succès ou encore son rôle d’intégration et de partage, doit être conforté par des actes forts, significatifs, si possible rapidement. Difficile, en cas contraire, d’imaginer une issue heureuse à Cesson comme ailleurs, dans quelques mois…
L’équipe peut-elle terminer dans le top 8 ?
Côté terrain, les certitudes ne sont pas plus nombreuses mais répondent en revanche plus à la logique et au mérite. Quoique… Sur sa première partie de saison, le CRMHB a répondu aux attentes la plupart du temps. Face à Aix, Montpellier, Saint-Raphaël, Dunkerque ou encore Limoges, équipes classées devant Cesson, 10ème à la trêve. Les Irréductibles ont fait la plupart du temps jeu égal voire plus avec ces formations, soit une réelle performance qui méritait incontestablement d’être valorisée par un plus gros pécule sur le plan comptable. Cependant, ces résultats contrastés entre le contenu et le score traduit aussi la réelle marge de progression d’une équipe jeune, peu épargnée par les coups du sort lors de la première partie de saison. Un arbitrage plus que défavorable contre Tremblay et Montpellier, coûtant deux points, des blessures (Romaric Guillo et Romain Briffe) à des moments-clés en coûtant probablement au moins autant contre Saint-Raphaël et Limoges : voici autant de « faits de jeu » démontrant que le CRMHB, avec un poil de réussite en plus, pourrait compter à ce jour 4 points supplémentaires. Avec huit unités au compteur et un tableau de marche positif face aux formations de « son championnat » (deux victoires contre Chartres et Créteil, deux nuls contre Istres, Tremblay) en attendant d’affronter Ivry, les Bretons sont dans le coup. Un succès contre les « Rouge et Noir » Ivryens à la reprise le 4 février prochain validerait l’idée d’une place dans le ventre mou d’un classement néanmoins à mettre en perspective, avec le jeu des matchs de retard. Sur ce plan, Cesson n’a pas encore affronté Nîmes, Chambéry et Toulouse, trois équipes visant la première partie de tableau et de ces matchs amicaux pourraient naître de nouvelles ambitions. Le maintien, en tous cas, paraît très accessible à une équipe enthousiaste qui pourrait en surprendre plus d’uns lors de la phase retour.
Plus forts avec le public à la Glaz Arena ?
Là encore, nous tous, joueurs, staff, supporters partenaires ou médias, restons pendus aux lèvres du gouvernement pour connaître la date d’un premier retour dans les enceintes sportives. Depuis près de deux mois, la Glaz Arena n’a plus connu de spectateur et souffre sans son cœur et sa raison d’être. A l’évidence, certains matchs auraient pu basculer avec l’aide du douzième homme, comme face à Aix notamment où Cesson fut tout proche de l’exploit. A contrario, les points ramenés du sud à Montpellier et Istres se seraient peut-être transformés en défaites dans des salles pleines. A l’évidence, le huis-clos modifie la donne et nivelle les différences d’un match à l’autre. Lors de la phase retour, les matchs disputés avec ou sans spectateurs auront inévitablement une réelle incidence au moment du classement final.
Quelle équipe pour la saison 2021-2022 ?
S’il est encore trop tôt pour connaître les contours de l’effectif cessonnais, notamment en raison des incertitudes économiques planant sur l’avenir du club, la jeunesse le composant donne une tendance, à l’heure d’imaginer le prochain visage des Irréductibles pour le second semestre 2021. Encore sous contrat, Romaric Guillo, Romain Briffe, Youenn Cardinal, Marco Mengon et Florian Delecroix, qui ont prolongé de deux ans, ainsi que Joze Baznik, Hugo Kamtchop-Baril, Jordan Camarero, Sylvain Hochet et Rudy Séri seront encore là. Le doute plane encore en revanche pour Rok Zaponsek, Igor Anic et Sajad Esteki tous en fin de contrat en juin prochain. Les discussions ont déjà démarré mais les décisions seront probablement prises au fur et à mesure des avancées de la crise sanitaire. Dans l’autre sens, l’émergence de la jeune génération issue du centre de formation conduite par Tanguy Le Fur, Sébastien Poirot, Zacharie Lemonnier ou encore Mathéo Briffe et Julien Luciani pourrait offrir des joueurs du cru à l’effectif de la saison prochaine.
Le trio Clémenceau-Christmann-Leriche parti pour durer ?
Il ne s’en cache pas, Stéphane Clémenceau aimerait transmettre le flambeau de la présidence, lui qui a pourtant été reconduit récemment par le bureau à la tête de la présidence. S’il est plus près de la fin de son aventure que du début, l’homme qui a en grande partie fait ce qu’est devenu le CRMHB veut avant tout transmettre les commandes dans de bonnes conditions, ce qui ne semble pas garanti à ce jour avec les événements que l’on sait. A ses côtés, David Christmann, désormais directeur sportif, s’emploie à actionner son réseau avec efficacité et en concertation avec le duo Sébastien Leriche-Mehdi Boubacar. Ces deux derniers fonctionnent plutôt bien et le jeune technicien est une réelle satisfaction après plus d’un an à la tête de l’équipe. Sauf lassitude ou départ surprise, ces trois-là sont partis pour durer encore quelques temps, sécurisant la base décisionnaire d’un club semblant reparti de l’avant sur le terrain.