Il est de retour ! Absent pendant neuf matchs cette saison suite à une blessure dès la première journée contre Saint-Raphaël, Romaric Guillo a retrouvé le chemin des parquets et la victoire au passage face à Créteil. Sur le chemin du retour en forme, le numéro 56 rennais compte bien finir 2020 en force pour valider une première partie de saison encourageante !
Tu l’ignorais sans doute mais tu es le seul Irréductible invaincu de l’effectif sur le parquet de la Glaz Arena en trois apparitions (dont une victoire avec le HBC Nantes). Impressionnant non ?
Ah mais je n’y avais même pas pensé à ça, c’est moche (rires) ! Si cela pouvait durer, ce serait très bien pour toute l’équipe. Au-delà de mon cas personnel, il était surtout capital de regoûter à la victoire contre Créteil, match capital que nous avions coché dès le début de saison. Ce ne fut pas simple mais les deux points sont là…
Plus sérieusement, cette victoire intervient après une lourde défaite dans le derby à Nantes, dont l’évocation prête moins à sourire…
C’est clair et d’autant plus frustrant et dur à digérer qu’à la pause, tant bien que mal, l’équipe était seulement à moins trois buts… Cette seconde période, il faudra bien sûr s’en souvenir, nous n’avons pas le droit d’être écrasés ainsi, surtout lors d’un derby mais il faut aussi ne pas lui donner une dimension dramatique propice à faire mal à tout le monde. Elle a eu lieu, nous avons dû l’assumer, désormais, il faut regarder devant. Ce fut aussi le discours de Sébastien qui nous a tout de suite remis vers les matchs à venir. Quand on en prend une comme celle-ci, pas vraiment besoin de mots pour en rajouter…Nous nous sommes recentrés sur Créteil qui était le match à ne pas perdre de la semaine. Si nous l’avions perdu, il est certain que la situation se serait fortement compliquée !
Tu as repris l’entraînement dans la foulée, le lundi suivant, après une absence de quasiment trois mois. Quelles étaient tes sensations ?
Elles furent vraiment bonnes au fil de la semaine, allant crescendo, même si je ne suis évidemment pas encore à 100 % mais plutôt à 80 %. Nous avons travaillé dur avec le staff médical et Mehdi, dans un premier temps pour être opérationnel contre Montpellier. Malheureusement, j’ai de nouveau ressenti une douleur à l’entraînement, qui m’a de nouveau mis de côté pour une bonne dizaine de jours. Avec le recul, ce fut un mal pour un bien, une sorte de « crash test » hors compétition qui m’a permis de me situer physiquement puis autorisé à revenir plus serein face à Créteil. J’ai été victime d’une grosse entorse du genou avec le ligament antérieur touché. Nous n’étions vraiment pas loin de l’opération mais cette blessure se soigne avec du repos puis une réathlétisation progressive. Nous sommes parfaitement accompagnés, je reste serein pour la suite et un retour à 100 % en 2021, afin d’être dispo pour le coach aussi bien en défense que pour faire souffler les collègues en attaque, ou offrir d’autres options si besoin.
Quand on est habitué à être au cœur du combat comme toi, comment vit-on autant de matchs depuis la tribune ou devant la télé ? Comment as-tu vécu la première partie de saison ?
C’est dur d’être sur la touche, de ne pas pouvoir aider les copains et de voir autant de points nous filer sous le nez alors que nous étions si proches. Franchement, si nous comptions quatre à cinq points de plus, je l’assume, il n’y aurait rien à redire. Seul le score valide une prestation de 60 minutes mais en y regardant de plus près, nous étions tout proches à plusieurs reprises. Face à Aix, nous avons l’occasion de tuer le match et finalement, nous perdons d’un rien contre une très grosse équipe. Le match face à Limoges nous échappe avec la blessure de Romain alors que nous avons fait la course en tête. Nos deux nuls à domicile face à Saint-Raphaël, où nous étions à (+5) et contre Tremblay, où nous menions et concédons un ultime contre, auraient dû nous offrir les deux points. Tout cela mit bout à bout laisse pas mal de regrets mais les défaites contre Dunkerque, Paris et Nantes nous montrent aussi le long chemin qu’il nous reste à parcourir. La constance et la maturité dans le money-time sont encore à acquérir. Après, ne l’oublions pas nous sommes promus et un match comme celui réalisé à Montpellier, où nous aurions aussi tout à fait pu l’emporter, montre la marge de progression et les possibilités de cette équipe.
Votre absence, à Romain Briffe et toi, a souvent été l’un des arguments pour expliquer ce manque de maîtrise dans la finalisation des performances. Qu’en penses-tu ?
Rien ne dit aujourd’hui, et je le pense vraiment, que l’équipe aurait fait mieux avec nous ! Les blessures, ce sont les aléas d’une saison. Notre effectif est intéressant mais nous n’avons pas la même profondeur de banc que beaucoup d’autres équipes. Notre jeunesse est une force, les jeunes progressent et apprennent en accéléré, avec beaucoup de temps de jeu. Les rotations font beaucoup dans un match et plus largement, dans une saison. Quand nous sommes au complet, il y a plus de variétés de systèmes disponibles et cela, forcément, nous donne plus de possibilités de gagner. On parle de jeunesse mais il y a beaucoup de joueurs expérimentés dans cet effectif, qui travaille et s’entend très bien. La qualité, nous l’avons. Pour les jeunes, leur âge ne doit pas être une excuse. On attend beaucoup d’eux car on sait quel est leur réel potentiel et celui-ci est très intéressant !
Comment t’es-tu senti à ton retour sur le terrain contre Créteil ?
Ça fait du bien, vraiment, et avec la victoire en plus, ce n’est que du bonheur, même si l’absence du public, évidemment, nous frustre tous, pendant le match mais aussi après, où nous ne pouvons pas communier avec eux. Physiquement, je me suis senti bien, même si je manque encore évidemment de vitesse et de réactivité. Je reviens doucement vers mon niveau physique optimal, je compense par le placement, l’expérience. J’ai donné tout ce que j’avais à donner, j’espère faire un peu plus lors des prochains matchs.
En ton absence, Hugo Kamtchop-Baril a offert un début de saison XXL, en attaque comme en défense. Est-ce aussi ton avis ?
Hugo, on le connaît, ce n’est pas une surprise. Il est encore jeune mais déjà là depuis longtemps, connaît le niveau Lidl Starligue et réalise vraiment de très grosses prestations cette saison. On sent qu’il est bien dans sa tête cette saison, qu’il joue relâché et exprime son gros talent. Néanmoins, et c’est sans doute mon côté exigeant, j’essaie de le pousser à aller encore plus loin. C’est un acharné de travail mais il a de telles qualités que je suis certain qu’il peut encore monter d’un cran. Et là, il sera très haut… Je vois un très bel avenir pour lui et, sincèrement, il le mérite. C’est un super mec !
Retrouvez, dès demain, la suite de l’entretien…