A la sortie d’un KO, on marche rarement droit et si tel est le cas, ce n’est pas forcément bon signe ! Encore dans les têtes, l’uppercut reçu à Nantes samedi dernier a laissé des stigmates : « On a pris une grosse claque à Nantes. On ne pouvait pas rester comme ça sans rien faire, c’est de l’orgueil, personnel et collectif, prendre moins 17 sur une mi-temps…Nous étions obligés de faire quelque chose. Nous voulions réagir même sans public et montrer autre chose…» Sylvain Hochet, symbole d’une fin de match en boulet de canon ce jeudi soir contre Créteil, n’était pas le moins heureux à l’issue de cet historique 3 décembre, où le CRMHB a enfin remporté un match de Lidl Starligue dans l’élite à domicile face aux jeunes cristoliens (33-30). Pourtant, au-delà de l’histoire, Cesson n’avait qu’un seul et unique objectif : gagner et peu importe la manière ! Le classement tronqué par les matchs en retard ne donne à ce jour aucune lisibilité mais les points pris sont autant de bouffées d’oxygène dans le contexte actuel, sur et en dehors du terrain. Ils sont aussi des récompenses pour des garçons qui travaillent dur, dans des conditions, beaucoup l’oublie trop souvent, totalement lunaires et inhabituelles pour des sportifs de haut niveau. Celles-ci sont faites de tests tous les trois jours, de contraintes nouvelles et d’une vie sociale réduite à néant ou presque : « Notre semaine de travail a été bonne, malgré le match de samedi à Nantes, détaille Sébastien Leriche. En ce sens, les retours de Romaric Guillo et Romain Briffe ont clairement densifié la qualité de l’entraînement dès lundi. Nous étions bien préparés. » Avec ses deux recrues estivales au cœur du projet de jeu, le CRMHB avançait avec de « nouveaux arguments », lui qui était privé de deux de ses pièces maîtresses depuis de trop longues semaines.
Pourtant, la première période est loin de rassurer la petite mais néanmoins bruyante assistance constituée par les dirigeants brétilliens. La formation cessonnaise trouve peu de remontées de balles rapides et peine à se montrer entreprenante. Pour preuve, jamais au cours des 30 premières minutes, hormis l’ouverture du score, les locaux ne passent devant au score, restant collés à un petit but. Point positif : Rok Zaponsek, toujours dans la lignée de ses dernières sorties de très haut vol avec 9 arrêts à 41 %. Pourtant, contrairement aux apparences, c’est sans doute lors du premier acte que se joue la victoire finale, comme l’explique après la rencontre Sylvain Hochet : « Je félicite le coach. Si on fait cette fin de match, c’est grâce à son coaching. Il a fait tourner au bout de quinze minutes en 1ere mi-temps, notamment pour ceux qui jouent beaucoup depuis le début de saison, ce qui a permis d’être frais sur le Money-Time. Sur la deuxième mi-temps, j’avais du jus j’étais bien. Il faudra remettre pour nous les joueurs, tous ces ingrédients à l’avenir pour remporter les matchs. »
Après le repos, Cesson ne semble pourtant guère plus inspiré. Menés 13-16, ils semblent plonger même dans le doute mais les « anciens » vont alors prendre les choses en mains. Sous l’impulsion de Romain Briffe au centre pour organiser et poser le jeu, Florian Delecroix sonne la charge avec une grosse efficacité au tir, imité par son compère à l’aile Youenn Cardinal (6 et 9 buts chacun). Avec un sept expérimenté sur le terrain, le CRMHB domine la fin de match à partir de la 40’. Si Créteil ne lâchera rien jusqu’au bout, Cesson ne craque pas cette fois-ci, notamment au moment d’aborder les cinq dernières minutes, malgré une avance de quatre buts : « Sur le dernier temps mort, j’ai dit à mes gars que Cesson tremble souvent dans les derniers instants, que nous aurions peut-être un petit quelque chose à saisir » avoua Pierre Montorier, coach de l’USC. Il n’en fut rien et Sylvain Hochet (2 buts) et Allan Villeminot (4 buts) notamment, viendront en tauliers verrouiller un succès mérité sur l’ensemble de la partie.
Comme à Chartres, Cesson s’impose face à un adversaire direct et devra en faire de même dès jeudi prochain à Istres, autre formation de « son » championnat. Avec sept points au compteur, les Irréductibles sont dans les temps mais n’auraient rien contre quelques points supplémentaires avant la trêve (Istres, Nîmes et Toulouse sont au programme). « J’ai une petite pensée pour tous ceux qui ne peuvent pas être là, tous nos bénévoles, nos partenaires mais aussi pour tous les licenciés, ajoute Sébastien Leriche. Cette victoire va nous donner envie de continuer dans la lignée de ce que nous travaillons la semaine. Ce n’était pas un match dans la qualité qui était des plus beaux mais nous avons une marge de progression importante. Le point positif, c’est que l’on a réussi à vaincre nos vieux démons sur les fins de matchs et aussi de nous offrir enfin cette victoire à domicile qui nous manquait depuis le début. ».