Foot, SRFC, Médias : Entretien (Partie 1) avec Jérôme Thomas, After Foot, RMC : « Même sans foot, l’actualité ne s’arrête jamais »

Depuis treize ans, aux côtés de Gilbert Brisbois et Daniel Riolo, Jérôme Thomas, supporter assumé et fier de l’être du Stade Rennais est le producteur d’une émission sans langue de bois : l’After Foot sur RMC. Rencontre avec un homme à la parole tout aussi rare que riche, teintée de « Rouge et Noir ».

L’After, ce sont des présentateurs, chroniqueurs qui font et défont l’actualité quotidienne. On connait moins les coulisses et ton rôle, celui de producteur. Quel est-il ?

C’est un poste plus en retrait mais tout aussi passionnant. Je participe à la conception technique et éditoriale de l’émission et suis garant de sa bonne tenue. C’est un rôle de coordinateur.

Comment se déroule une journée type ?

Elle démarre en fin de matinée par des coups de fils ou SMS avec Gilbert Brisbois et Daniel Riolo. Nous évoquons les sujets que nous pourrions aborder le soir. Chacun a ses idées, nous échangeons et quand nous arrivons au bureau en milieu d’après-midi, l’émission est déjà bien avancée sur le contenu éditorial et la programmation des invités. Évidemment, rien n’est figé et tout peut changer jusqu’à la prise d’antenne si une nouvelle grosse actu foot le nécessite. Je me cale aussi avec le réalisateur historique Paul Vexiau sur les habillages, ainsi que nos fameux jingles et sons! L’émission existe depuis 14 ans, nous avons gardé toutes les belles punchlines et dingueries des acteurs du foot français!  À partir de 21h00 ou 22h00, c’est parti jusqu’à minuit! Je suis en régie avec le réalisateur et en lien par oreillette avec Gilbert. L’équipe est plus fournie en temps normal, celui où le show est en simultané radio-télé (RMC et RMC SPORT NEWS). Depuis le début du confinement, l’émission est toujours quotidienne mais cantonnée à la radio. Pendant l’émission, Il faut s’assurer de la bonne tenue du conducteur, faire en sorte que tout le monde puisse s’exprimer : chroniqueurs, consultants, auditeurs…bon, ça n’est pas toujours facile!

Actuellement, avec le contexte que l’on sait, arrivez-vous toujours à trouver des thèmes, des angles à la fois informatifs et divertissants ?

Même sans match, l’actualité foot ne s’arrête jamais! Aujourd’hui, nous avons largement de quoi faire une émission tous les jours, entre ce qui se passe au quotidien mais aussi tous les sujets que nous pouvons traiter plus en profondeur, en prenant le temps. Nous préférons bien entendu quand nous avons aussi des matchs à analyser mais pour autant, il y a vraiment de la matière tous les soirs et les débats sont toujours aussi animés. 

Sur le plan sanitaire, comment vous organisez-vous au quotidien ?

Tout est mis en place à RMC pour le respect des consignes de sécurité et de distanciation. Avec Paul, en régie, nous sommes à quatre mètres l’un de l’autre. En studio, il n’y a que Gilbert, les consultants sont chez eux. C’est une atmosphère vraiment particulière. Avant d’entrer en régie ou studio, nous prenons notre chaise sur une rangée qui a été désinfectée tandis que les autres de l’autre côté sont en attente de l’être. À l’entrée de l’immeuble, on se lave les mains avec du gel hydro-alcoolique, on nous prend la température et on nous propose systématiquement un masque. D’habitude, la Rédaction des Sports grouille d’environ 150 personnes. Là, il y a tout au plus une douzaine de personnes. Cette situation est vraiment incroyable et déroutante même si tout est fait ici pour que nous puissions travailler en sécurité. Je considère d’ailleurs le fait d’aller au bureau comme une chance. 

A force de passer toutes vos soirées ensemble, êtes-vous devenus, avec les chroniqueurs et présentateurs, une vraie bande de potes ?

Il y a forcément une vraie complicité entre nous, on se connaît par cœur et on s’apprécie, chacun avec ses qualités et ses défauts. On s’engueule de temps en temps, comme dans une famille. Un certain DR à un caractère de cochon, on fait avec parce qu’il est aussi très attachant! 

Rencontres-tu des soucis en tant que producteur après certaines émissions, où parfois, le ton monte et le vocabulaire s’égare un peu ?

Avec les forts caractères en présence, notamment Daniel Riolo et Jérôme Rothen, les clashs sont inévitables. En cas de débordements, on règle cela ensemble et on passe à autre chose. La liberté de ton est totale, avec les excès que cela peut entraîner.

Prends-tu bien la comparaison que l’on peut faire entre l’After aujourd’hui et les radios libres du début des années 90 ?

Oui bien et sûr, et il y a beaucoup de similitudes ! Collégien et lycéen , j’écoutais Max sur Fun Radio et j’ai eu l’occasion de lui dire récemment combien cette époque m’a marqué ! On écoutait la radio planqué, en douce, pas très fort sous l’oreiller et ça délirait sur des trucs futiles ou un peu hard. Le lendemain, au bahut, on ne parlait tous que de ça! Aujourd’hui, beaucoup d’auditeurs entre 25 et 35 ans nous disent qu’ils ont grandi avec nous. Ça fout un coup de vieux mais c’est une grande fierté ! Ce qui fait le succès de l’émission, c’est un bon mix entre liberté de ton, qualité d’analyse des intervenants ainsi que la possibilité pour tout le monde de s’exprimer via les réseaux sociaux de l’émission et le 3216.

Breton et supporter invétéré des « Rouge et noir » dans une émission comme l’After où Paris, l’OM et Lyon sont les sujets les plus réguliers, ta passion est-elle simple à assumer ?

Oui, ces 3 clubs enflamment systématiquement les débats. Et c’est mécanique, parler de Paris, Marseille et Lyon intéressent tout le monde et fait de l’audience. Ce n’est pas le cas pour les autres clubs français. Mais, à une moindre fréquence certes, on a toujours parlé du Stade Rennais dans l’émission! En bien ou en mal! C’est toujours plus agréable, en tant que supporter rennais, de traiter une actu positive du club dans l’émission. Mais jamais je ne dirai à quelqu’un de modérer ses critiques s’il en a à formuler. Ça n’est pas mon rôle! 

La suite dès demain, consacrée à sa passion du Stade Rennais…