Volley, Rennes Volley 35 : Nikola Matijasevic : « Il faut rester humble »

Le coach du Rennes Volley 35 vit la situation sanitaire actuelle avec philosophie, appelant à la patience et l’humilité tout en admettant ne pas savoir vraiment quoi penser de l’avenir proche côté terrain. S’il sera bien l’entraîneur de l’équipe la saison prochaine, c’est l’une des rares certitudes à ce jour pour le technicien franco-serbe. Entretien.

Nous t’avions quitté sur une victoire en coupe d’Europe contre Montpellier début mars. Comment te portes-tu ?

Comme tout le monde, je suis confiné. Je suis à Rennes, dans mon appartement, aux côtés de mon épouse. Nous respectons à la règle le confinement et prenons la situation avec philosophie. Avant, je n’avais jamais une après-midi voire parfois une heure pour moi en dehors du volley. Incontestablement, les choses ont un peu changées.

Tu dois être en pleine préparation de la saison prochaine ?

Sincèrement, aujourd’hui, tout est gelé. Il y a quelques échanges avec le président mais pour le moment, l’enveloppe mise à disposition pour le recrutement est encore en pleine réflexion. La crise sanitaire induit des zones d’ombres à tous les niveaux. Les partenaires privés seront-ils encore là, à quelle hauteur ? De nombreuses inconnues empêchent aujourd’hui de construire notre effectif. Ce que je sais, c’est que nous avons à ce jour cinq joueurs sous contrat pro l’an prochain (Gustavo Delgado, Facundo Santucci, Gildas Prévert, Leandro Aracaju et Philippe Tuitoga). Pour les autres, nous ne savons pas encore pour l’instant de quoi demain sera fait, en dehors de Tiaguinho qui rentre au Brésil. Nous attendons et nous ne ferons que ce que nous pouvons faire.

D’autres clubs ont pourtant déjà bien avancé leur recrutement…

Oui, c’est un fait. Maintenant, la situation est aussi très compliquée en Italie, où le volley est un sport de premier plan. Beaucoup de joueurs ne savent pas aujourd’hui de quoi sera fait leur avenir et il y a encore du temps pour construire les effectifs. Je garde un œil sur l’évolution du marché, les années précédentes, nous avions également été actifs en fin de période de transferts et cela nous avait plutôt bien réussi. Nous verrons bien pour cette saison…

Avec un mois de recul, quel regard portes-tu sur la saison écoulée ?

Sincèrement, elle a été exceptionnelle, tant dans les résultats que dans les émotions. Dites-vous bien que sans ces trois points de pénalité, nous aurions terminé premiers du championnat, le tout en allant en demi-finales de la coupe d’Europe, avec une vraie chance de rejoindre la finale. C’était exceptionnel, je le répète et il a fallu faire le deuil de cette fin de saison dictée par les événements.

Comment occupes-tu ton temps lors de ce confinement ?

J’ai toujours dit que j’avais eu la chance de vivre de ma passion du volley mais aussi de ne pas avoir que celle-ci. Je suis passionné d’histoire, notamment l’histoire de France et j’adore lire. En ce moment, je lis beaucoup d’œuvres de Max Gallo. Je regarde aussi beaucoup, sans doute trop, la télévision afin de me tenir au courant de l’actualité, même s’il faut faire le tri dans toutes les informations, souvent contradictoires, que nous recevons chaque jour.

Sors-tu un peu de votre appartement?

Très peu. Pour les footing, j’avoue que ce n’est pas mon truc et ça se voit non ? (rires) Je préfère passer du temps à essayer de cuisiner, jouer avec les petits-enfants avec les Facetime et autres applications et rester au contact de la famille. Dans ces temps compliqués, l’essentiel reste avant tout que tout le monde aille bien et c’est ma première préoccupation. Il faut rester humble face à une telle situation, relativiser les choses et accepter que l’on ne maîtrise que peu de choses. La science n’a pas toujours toutes les réponses. Prenons tout cela comme une chance de voir le monde autrement, soyons patients adaptons-nous. Il n’y a guère d’autres choses à faire pour le moment.