Brice Chambourg : « L’an prochain, nous serons attendus »

Un an après son intronisation à la tête du Rennes Volley 35, Brice Chambourg est un président heureux. Demi-finaliste de la coupe de France, quatrième de Ligue A, le Rennes Volley 35 a retrouvé le sourire sur les parquets, au point de se qualifier pour l’Europe l’an prochain. Un nouveau cap pour la formation rennaise, qui attaque la seconde phase de son développement hors terrain tout en pérennisant sa belle santé sportive. 

La victoire de Tours face à Nice en demi-finales des play-offs offre au Rennes Volley 35 un accessit pour la Challenge Cup. Quel est votre sentiment sur ce retour en Europe ?

C’est une vraie joie pour tout un club et notre public qui a été fidèle toute l’année à Colette Besson. Notre ville aime le volley, des supporters viennent de très loin pour nous encourager, c’est une belle nouvelle. Le club, lui, a vécu une première partie de saison au-delà de toutes espérances, où tout nous a souri. Nous savions que la suite serait un peu plus difficile avec un effectif qui allait être soumis à rude épreuve physiquement. Le bilan final reste positif, avec beaucoup d’émotions et une vraie cohérence sportive. Le plus difficile commence, avec l’Europe l’an prochain qui vient s’ajouter au calendrier et le fait que nous serons attendus. Nous voulons confirmer, avec l’ambition de faire un peu mieux !

Financièrement, le club est-il remis des difficultés évoquées en début de saison passée ?

Le club termine l’exercice à l’équilibre et le travail réalisé toute l’année paie. Nous avons acquis de nouveaux partenaires mais il reste bien sûr encore beaucoup de travail pour développer et renforcer le club. De nombreuses idées sont à l’étude, sur le plan structurel, marketing et du développement mais si l’on prend la problématique dans l’ensemble, tout ceci s’accompagnera aussi de l’évolution du volley au niveau national. 

Vous parlez ici des droits TV et développement à venir de la Ligue A ?

Aujourd’hui, il est certain que le fait de ne pas avoir de diffuseur pour le championnat pénalise tout le monde. On ne maîtrise pas la performance de la Ligue pour vendre le volley aux chaînes mais pour rejoindre les autres sports médiatisés, cela passera par une plus grande visibilité. Entre clubs, nous allons essayer de continuer à réfléchir et à proposer des idées pour faire avancer tout cela. Les conformités de la salle ? Nous tâchons de nous mettre au diapason de ce qui est demandé, tout en réfléchissant aussi avec l’URB qui occupe aussi Colette Besson.

« Renforcer l’équipe, sur et en dehors du terrain »

Les deux clubs travaillent ainsi main dans la main ?

J’ai de très bons rapports avec Olivier Perez, qui est un homme que j’apprécie. Nous réfléchissons aux meilleures options pour rationaliser et optimiser la salle, de manière à ce que les installations et possibilités de la salle profitent aux deux clubs. Notre vision du sport de haut niveau et de son développement se rapproche sur beaucoup de points mais également sur le développement du club-partenaires, de l’installation de prestations supérieures. Il faut mutualiser cette salle et offrir des prestations supérieures à nos partenaires. 

Pour ce qui est du terrain, quel bilan faites-vous ?

Les joueurs ont bien fonctionné ensemble et ont donné satisfaction. Il y a eu certains matchs remportés en cinq sets qui ont prouvé un gros mental, d’autres où, en revanche, il nous a parfois manqué un petit quelque chose pour faire mieux, comme lors des play-offs contre Nice où je suis convaincu qu’il y avait mieux à faire lors du troisième match. Chez les jeunes, Gildas Prévert, Pierre Tolédo et Valentin Bouleau ont donné satisfaction. Nos autres jeunes ont aussi fait ce que l’on attendait d’eux. L’effectif pour autant, bougera l’an prochain (lire page 28).

« Voir plus loin, au-delà du territoire »

Comment va s’articuler le projet Rennes Volley 35 année 2019-2020 ?

Nous allons redécouvrir l’Europe, passer à une autre étape de notre développement. Etre européen, ce sera des impératifs et aussi un budget supplémentaire à intégrer. Il faut confirmer la dynamique sportive et ne pas regarder ou envier les autres clubs, mais penser à stabiliser et renforcer la base de tout ce qui a été fait. Pour cela, il faudra passer un cap en régularité. 

Nikola Matijasevic a été prolongé mais sera désormais secondé par un nouvel adjoint…

Oui, Benjamin Roche, de par son activité professionnelle, ne sera plus l’adjoint de Nikola. Il reste directeur administratif au sein du directoire. Sur le banc, il sera remplacé par Quentin Marion, qui coachait à Saint-Nazaire et qui a joué à Rennes. Il va pouvoir faire ses armes auprès du coach et apporter un œil neuf. Il y aura également, en cours de saison, l’apport d’un préparateur mental. Je reste convaincu que ce poste est primordial au plus haut niveau, notamment quand les matchs s’enchaînent ou quand il y a méforme. Pour moi cela à un sens, même si les choses ne sont pas encore fixées.  Il faut renforcer l’encadrement autour de l’équipe, du terrain. Nous avons commencé cette année, nous continuerons l’an prochain.

En dehors du terrain, comment se traduira cette évolution ?

On a retrouvé une bonne dynamique avec l’apport de nouveaux partenaires. L’an prochain, nous allons rationnaliser tout l’extra-sportif. Un commercial nous rejoint à temps plein et travaillerons en pleine harmonie avec les services marketing et commerciaux, ainsi qu’avec la communication. Une équipe de quatre personnes va travailler sur ce développement, indispensable pour pérenniser le club dans un fonctionnement optimal. Il faudra aller chercher des partenaires nationaux, étendre la visibilité du club et ne pas fonctionner par copinage, voir plus loin, au-delà du territoire. L’idée, c’est aussi que le club partenaires fonctionne par lui-même au sein même du club, qu’ils permettent à ses adhérents de s’entre-aider et de s’apporter réciproquement solutions et propositions. Les modèles économiques évoluent dans le sport en général et l’apport et la satisfaction des partenaires privés sera primordiale dès demain, l’étant déjà fortement aujourd’hui. Nous devons vendre un produit, une visibilité et une mise en valeur à ceux qui nous ferons confiance, au-delà du simple spectacle du match qui est proposé. Les choses doivent être rationnelle, faites de passion mais aussi de retour sur investissement pour tous. Pour cela, la symbiose doit être totale entre le terrain et les bureaux. Dans cet état d’esprit, La Fontaine aux Perles, nouveau partenaire, privatisera ses locaux pour notre soirée de fin de saison en juin, permettant une prestation de premier plan pour nous mais aussi pour les partenaires présents. C’est un exemple de la dynamique que nous allons imprimer.

Sur le plan personnel, la présidence, ça change la vie ?

Je commence mes journées un peu plus tôt et les termine un peu plus tard, c’est vrai ! C’est un peu un mi-temps ajouté à mon temps plein mais avec beaucoup de plaisir.  Les résultats aidant, j’ai vécu une belle année où j’apprends beaucoup sur ce rôle. Ma compagne est aussi venue quasiment à tous les matchs et se prend au jeu et les petits aussi. Je retire beaucoup de positif de cette saison.

Recueilli par Julien Bouguerra