Il s’agit finalement de tout, sauf d’une surprise… Déjà en lice la saison passée, le REC Rugby a cette fois-ci empoché la mise le 20 décembre dernier en étant sacré club breton de l’année aux Trophées du Sport organisés par la région. Une juste récompense à l’issue d’une année 2018 rondement menée par un groupe bien parti pour continuer de surprendre et d’installer le rugby de haut niveau dans la capitale bretonne !
Ils s’y attendaient sans doute mais n’ont pas pour autant boudé leur plaisir. Un an après le Rennes Volley 35 et sa remontée en en Ligue A, Jean-Marc Trihan, le président, Kévin Courties, entraîneur et Gaëtan Béraud, le capitaine, ont reçu des mains de Lenaïg Corson, ancienne joueuse du Stade Rennais Rugby, le trophée d’équipe bretonne de l’année. La récompense est aussi légitime qu’attendue, pour une équipe qui a de la suite dans les idées. Face à eux, deux autres bons champions qui n’ont pas résisté à l’impact réciste : l’équipe de billard de Douarnenez championne d’Europe et celle de tennis de table de Thorigné-Fouillard, championne de France de N1.
Une Fédérale Deux survolée, une montée maitrisée
De janvier à décembre, le REC n’a pas fait de détails, notamment dans le premier semestre de l’année. Annoncé comme candidat à la montée en Fédérale Une, le groupe drivé par Yann Moison et Kévin Courties a survolé sa poule. A la trêve, le travail était déjà très bien entamé avec 10 victoires consécutives avant un premier revers avant les fêtes, à Beauvais. La seconde partie de saison sera du même acabit. Avec une base défensive ultrasolide et capable de résister sur tous les terrains, dans n’importe quelles conditions, les «Noir et Blanc » ont su faire parler leur qualité et leur supériorité à chaque sortie. Bilan 2018 en F2 : 10 victoires de nouveau et une petite défaite, à Genevilliers avec une équipe totalement remaniée pour l’occasion. Comme prévu, le REC termine largement premier de sa poule de F2, s’adjugeant au passage les deux derbies face au voisin rheusois. Le plus reste alors à venir, avec deux tours de barrages à franchir pour atteindre, pour la première fois de l’histoire du rugby brétillien, la Fédérale Une. L’échec de l’année précédente et effacé sans tortiller, avec d’abord Orléans puis Orsay nettement dominés par les rennais. Dans une ambiance survoltée et festive, le REC ne fait qu’une bouchée d’Orsay (26-3) à la mi-mai et fête sa montée en grande pompes. En quart de finale, il s’en faudra de peu à Beaune pour les rennais n’aillent encore plus loin mais l’essentiel était bel et bien fait.
Autour des joueurs, premiers héros d’une montée parfaitement maîtrisée, un staff complémentaire et efficace, avec le tandem Moison-Courties assistés de Sandrine Agricole et Yoan Carnot. Le premier nommé n’oubliait pas, en juin, de souligner « la montée est avant tout celle des joueurs. Le grand sérieux et l’application des garçons, toujours à l’écoute, a payé » mais aussi, le mois dernier, un président qui a changé la face du rugby rennais : « Quand je suis allé le voir il y a trois ans, pour lui exposer notre projet, il l’a étudié et a dit banco. Depuis, les choses se sont déroulées par étapes, sereinement, avec un projet qui a consolidé le club à tous les niveaux. Ce qui a été réalisé, je ne croyais pas que ce serait possible ». Ce possible ? La capacité du REC à devenir, en six mois, une équipe de Fédérale Une parfaitement au niveau et plutôt convaincante, bien calée en milieu de tableau au moment de la trêve. Avec déjà six victoires, dont trois loin du Vélodrome, et de nombreux points de bonus offensifs et défensifs glanés ici et là, le REC a trouvé la carburation, fort d’un recrutement intelligent donnant pleine satisfaction à ce jour : « Nous ne nous sommes pas trompés sur les recrues et le groupe est aussi travailleur que la saison passée, impliqué » nous expliquait encore le mois dernier le coach rennais. Solidaire, ne lâchant jamais rien, même s’il n’est logiquement plus invincible à domicile, le club continue de progresser et faire évoluer un groupe composé de joueurs confirmés et déjà habitués aux joutes de F1 et jeunes du cru ayant connu la Fédérale 3.
Serein au moment d’aborder la phase retour, entamée par une probante victoire contre Suresnes au Vélodrome, l’équipe rennaise sait qu’elle a déjà fait une très grande partie du chemin vers le maintien et ne s’interdit pas une petite montée d’adrénaline au printemps en cas de bon classement au moment de l’emballage final : « Les six de devant me paraissent au-dessus et à leur place mais si nous pouvons nous mêler à la course en fin de saison pour aller chercher un play-offs, pourquoi pas ? Mais cela ne serait que du bonus. Nous voulons rester là où nous sommes, et continuer d’apprendre d’un niveau où tout va beaucoup plus vite ». Un souhait de prendre son temps pour un club qui grandit à vitesse grand V, comme un appétit venant en mangeant sereinement. Désireux de continuer à grandir, les coéquipiers de Gaëtan Béraud ont encore cinq mois de plaisir minimum devant eux pour continuer d’apprendre leurs gammes avant d’augmenter le tempo, peut-être dès l’an prochain. En attendant, le tube de l’année bretonne 2018, c’était bel et bien le REC !
Julien Bouguerra