Formé à Nantes et fleuron de la formation des « vert et rouge », le jeune demi d’ouverture, « sosie officiel » de Philippe Lacheau, rejoint le REC Rugby. Nouvelle division pour le club, nouveau challenge pour le numéro 9, les défis sont au rendez-vous et le néo-rennais, âgé de 23 ans, affiche une grande détermination à l’heure d’enchaîner sa troisième saison consécutive en Fédérale Une.
Le voilà, le premier départ, le grand saut loin de ton club formateur. Désormais, te voici Rennais !
J’ai passé 17 ans à Nantes, où je suis passé par toutes les catégories jusqu’aux seniors. J’ai très vite évolué en Fédérale 2 suite à plusieurs départs puis en Fédérale Une. J’ai été arrêté par de grosses blessures qui m’ont arrêté un an et demi mais j’ai repris avant de partir au printemps dernier. Puis au printemps, j’avais décidé de changer de cap.
Pourquoi avoir quitté ta « maison » nantaise ?
J’avais envie de quelque chose de nouveau, de différent, qui soit plus en relation avec ce que je recherchais, avec l’humain au centre des choses. J’étais aussi en recherche de temps de jeu. Le projet du REC m’a tout de suite séduit. L’entretien avec Yann Moison et le staff, mais aussi avec le président m’ont beaucoup plu. J’ai tout de suite adhéré au projet du club.
Les deux clubs sont proches et évolueront dans la même poule : sont-ils rivaux ou amis ?
Sportivement, ce sont des rivaux, il le faut. J’ai suivi leur saison l’an passé et je me suis très vite intéressé à eux. Les premiers contacts remontaient à janvier-février et je m’étais vite positionné. Ensuite, comme tout le monde se connaît très bien entre les deux clubs, pas question de faire des cachoteries, je me suis rapidement positionné et les choses se sont faites tout naturellement.
Tu fais partie des sept pros engagés cet été par le REC. Ton quotidien ne sera donc « que rugby » ?
En ce sens, j’ai demandé ici à faire une formation pour des cours d’anglais, quinze heures par semaine avec un partenaire du REC, afin de ne pas rester inactif hors rugby.
Quelles sont tes qualités et tes défauts sur le terrain ?
Si je viens ici, c’est pour avoir du temps de jeu. J’ai la capacité à buter et â être polyvalent entre neuf et dix. Mon défaut, ce serait de parfois vouloir jouer trop tout, à fond. Il faut que j’apprenne à me canaliser, à faire de meilleurs choix. Je manque encore de discernement, également dans mes mots. Je parle beaucoup aux joueurs et je pense qu’il faut que je m’adapte avec des mots clés, donner moins d’informations mais être plus efficace dans ma communication. Je dois parler mieux.
Quels sont tes objectifs personnels ?
Jouer un maximum de matches, avant tout. L’an passé j’ai moins joué, j’étais à un nouveau poste, il a fallu un temps d’apprentissage, performer et il y avait de la concurrence. Ici je serai aussi en concurrence avec plusieurs joueurs mais je viens ici pour être en numéro 9, même si je peux dépanner en numéro 10.
Que penses-tu de l’équipe après ces premières semaines passées ici ?
Il faut prendre conscience de nos forces. On parle beaucoup de l’adversaire mais peu de nous. Il y a un groupe assez jeune, il y a eu beaucoup de recrues, il faut que tout cela prenne. Nous avons un groupe pour nous maintenir et pourquoi pas plus et il faut en prendre conscience.
Y’a-t-il des similitudes avec le groupe que tu as connu à Nantes il y a deux ans lors de l’arrivée des Eléphants en F1 ?
Oui, même en mieux car il y a et de l’expérience, et de la jeunesse, le tout de qualité. Je trouve que si l’on compare, à Rennes il y a un groupe soudé et les nouveaux ont été parfaitement intégrés.
J’imagine qu’il y eu un petit bizutage en règle…
Nous devions nous déguiser par équipe et faire des jeux, circuits type parcours du combattant et répondre à des questions sur la Bretagne… Savoir combien de bandes il y avait sur le drapeau…
En quoi étais-tu déguisé ?
En Lala des Télétubbies. J’espère que le surnom ne va pas me rester sur le dos toute la saison !
Il y a un monde entre la Fédérale 2 et la Fédérale Une. Comment l’appréhendez-vous, maintenant que l’euphorie de la montée est passée ?
La défaite en amical contre Nantes, par exemple, nous a montré le travail à accomplir face à une équipe qui joue le haut de tableau. Je pense que nous avons notre place dans cette division. Nous pourrons même viser plus qu’un simple maintien. Ce n’est que mon avis mais je suis optimiste quand je vois le groupe que nous avons.
Passer de Nantes à Rennes, pour un pur nantais comme toi, ce n’est pas trop compliqué ? Comptes-tu aller découvrir le Roazhon Park à tes heures perdues ?
Ah non, ça pas de risque ! Pas d’Europa Ligue non plus, au mieux, j’irais voir Rennes-Nantes (rires) ! Je suis amateur de sport en général, à Nantes, il y avait beaucoup de choix avec le hand masculin, féminin, le volley. En sports études, j’avais une pote qui jouait au LNA donc j’ai suivi ça de près.
Et l’acclimatation à la ville ?
J’ai déménagé à Rennes avec ma copine. C’est une ville sympa, il y a plein de choses à faire et je pense pouvoir m’y plaire.
Une saison réussie ?
Ce serait avant tout un bon maintien, direct et de disputer une bonne vingtaine de matches.
En cas de qualification pour une phase finale, pourrais-tu relever le défi d’aller au Roazhon Park avec un beau maillot rouge ?
Ah non, non, c’est impossible ça ! Le maillot rouge hein, aller au stade, bon, je ne dis pas mais le maillot, impossible ! (rires).
Recueilli par Julien Bouguerra