Foot -SRFC : 5 questions pour une belle saison

La saison à venir n’est peut-être pas, sur le papier, la plus excitante de ces dernières années mais pour autant, elle recèle déjà de questions auxquelles les prochains mois tenteront de répondre. Petit florilège des attentes et interrogations d’une année aussi excitante que capitale pour la croissance du club.

BRUNO GENESIO VA-T-IL FAIRE OUBLIER JULIEN STÉPHAN AUX SUPPORTERS ?
Certains sont déjà passés à autre chose, d’autres non… Celui qui a offert au Stade Rennais sa plus belle période sportive reviendra avec Strasbourg, le 24 octobre prochain, au Roazhon Park. L’occasion de tourner pour de bon la page, de vivre ce moment si particulier de dire merci et en même temps, de célébrer peut-être à cette occasion-là Bruno Genesio, surtout si la victoire est au programme. Car la tâche de l’ancien lyonnais n’était pas des plus simples à son arrivée au printemps dernier ! Remplacer l’enfant du pays, se défaire de l’étiquette « Made in Lyon » collée au front et surtout, remettre à l’endroit un groupe en perte de vitesse et de confiance. Avec la sixième place obtenue au bout du suspens, l’ancien milieu de terrain de Nice et Martigues a rempli son contrat avec la qualification européenne en prime, tout en redonnant un peu de sourire et de confiance à certains membres du groupe qui va néanmoins être quelque peu chamboulé cet été. Exit Steven N’Zonzi, Damien Da Silva ou Clément Grenier, avant probablement Eduardo Camavinga et Faitout Maouassa, place à de nouvelles têtes avec Loïc Badé en tête d’affiche du premier recrutement 100 % construit par l’ancien coach de l’OL. S’il prône un jeu plus direct que celui de son prédécesseur et une identité de jeu tournée vers le spectacle, quitte à prendre des risques, les résultats seront aussi guettés du coin de l’œil, avec une nouvelle saison très fournie en matchs à jouer.

LE RECRUTEMENT SERA-T-IL À LA HAUTEUR DES DÉPARTS ?
Le président Nicolas Holveck comme Florian Maurice le répètent à l’envie : ce mercato ne sera pas comme les autres, probablement très calme et austère la faute à la crise financière frappant le football de plein fouet, en France comme en Europe. Si le Stade Rennais, fort de son actionnaire puissant mais aussi grâce à une gestion rigoureuse, a passé sans encombre la visite à la DNCG, ce ne sera pas pour autant « l’orgie » sur le plan des dépenses et il faudra penser et agir intelligemment, sur le court et moyen terme, tant côté ventes qu’achats. Mais surtout, l’important reste de ne pas se tromper sur des renforts, destinés à remplacer avantageusement les partants. Avec Loïc Badé, très grand espoir du poste en France arraché à Lens (lire en page 6), ça démarre fort et la case « ++ » est cochée mais il faudra maintenir ce cap, tout en évitant de perdre des joueurs importants dans les derniers instants d’un marché qui va traîner dans la longueur, jusqu’au 31 août. La jurisprudence Raphinha-Mendy doit éviter un épisode Doku dans les dernières heures du mercato sous peine de plomber un groupe, comme cela fut le cas l’an passé. Aujourd’hui, la priorité est à boucler les dossiers en cours le plus vite. Ceci offrira automatiquement plus de certitudes et de temps pour construire le groupe et visualiser les possibilités du club àterme. La saison se joue aussi pour cela dès maintenant !

UNE CINQUIÈME QUALIFICATION EUROPÉENNE D’AFFILÉE EST-ELLE POSSIBLE ?
Sans faire de bruit, avec travail, implication au quotidien mais aussi régularité, le Stade Rennais vient d’enchaîner sa quatrième qualification européenne de rang, dont trois en terminant parmi les six premiers du championnat (6ème, 10ème, 3ème 5ème). Une performance loin d’être anodine qui traduit parfaitement la montée en puissance raisonnée et constante d’un club qui fait rimer ambition avec raison, où l’on ne fait pas n’importe quoi n’importe quand. Cette saison, Paris, Monaco et Lyon seront probablement au rendezvous pour le Top 3, avec l’objectif d’aller chercher la qualification pour la Ligue des Champions. Lille, tenant du titre, devrait être en souffrance après le départ de Christophe Galtier et de ses meilleurs joueurs mais restera sans doute à la lutte pour l’Europa Ligue, tout comme Marseille, ambitieux sur le mercato, Nice, fort du renfort de Galtier à sa tête ou encore l’habituelle potentielle surprise de la saison, à l’image de Lens la saison passée. Les Rennais ont donc un statut de prétendant plus que crédible au Top 6, un costume loin d’être pour autant simple à endosser mais qui en dira long sur la croissance des « Rouge et Noir ». Celle-ci devra aussi se vérifier par une qualification en barrages courant août pour la Ligue Europa Conférence, épreuve dans laquelle le club se doit d’exister afin de poser sur la table une légitimité européenne mais surtout de rafler des points UEFA, dans l’intérêt de la patrie à très court terme sur la carte européenne du football. Non, cette coupe d’Europe ne doit pas être galvaudé et être, au contraire, le théâtre de grandes émotions futures à venir. Le manque et l’immense attente des supporters seront aussi comblés dans ces matchs-là…

COMMENT LE RETOUR DU PUBLIC VA-T-IL ÊTRE VÉCU ?
La prudence reste de mise et personne ne doit oublier que le virus est toujours là. Pourtant, certains imaginent déjà un Roazhon Park plein et bouillant pour la reprise de la Ligue 1 le week-end du 6 août face au Racing Club de Lens. Rien ne peut aujourd’hui le garantir, le cadre des éventuelles jauges, pouvant être fixées par l’Etat ou les préfectures, n’ayant pas été dévoilé. Si la question du Pass sanitaire sera au cœur du débat pour les retours dans les enceintes sportives, nul ne sait à ce jour à quel pourcentage pourra-t-être rempli le Roazhon Park ? 10 000, 20 000 ou 30 000 personnes ? Toujours est-il qu’il faudra, pour les joueurs, se réhabituer à jouer avec un kop, des chants, du bruit. Fini les discussions entre joueurs dans le silence de cathédrale, c’est tout un environnement que les « Rouge et Noir », comme l’ensemble des clubs de Ligue 1, devront ré-apprivoiser, à domicile comme à l’extérieur. Faire une force de cette « nouveauté » et ne pas être timoré par ce retour après plus de huit mois de silence, voilà un enjeu de taille, pas si simple qu’il n’y parait à aborder psychologiquement…

QUELLE POLITIQUE À VENIR POUR LA GESTION DES FUTURES FINS DE CONTRAT ?
Les exemples sont multiples à ce jour au regard de l’effectif rennais. A un an de la fin de leur contrat, Eduardo Camavinga, Faitout Maouassa et Brandon Soppy, pour ne citer qu’eux, sont à un an de la fin de leur engagement avec le Stade Rennais et théoriquement libres de s’engager où bon leur semblera en janvier, s’ils refusent les prolongations de leurs dirigeants. Beaucoup d’autres joueurs sont dans ce cas de figure, jeunes et moins jeunes : Romain Del Castillo, Jonas Martin, Rafik Guitane, Sacha Boey, Franck Rivollier, Jérémy Gélin ou encore Romain Salin. Cet état de fait, quelque peu inquiétant, n’est pas à imputer totalement à la direction actuelle mais celle-ci va devoir gérer tous ces cas au plus vite, sous peine de se retrouver avec un effectif trop fourni et difficile à investir sur un projet commun à moyen terme. Combien seront renouvelés ? C’est la question épineuse à laquelle Florian Maurice devra répondre au fil des semaines, avec la priorité pour les trois premiers nommés, forts d’une valeur marchande importante et impossible à imaginer libres (et donc sans aucun « retour sur investissement ») dans un an. Leurs départs cet été paraissent difficilement évitables… Pour parer à cela dans les années qui viennent, Lesley Ugochukwu a d’ores et déjà été prolongé jusqu’en 2024 et les jeunes Junior Kadile et Lorenz Assignon pourraient suivre. Chez les plus vieux, les cas de Flavien Tait, Benjamin Bourigeaud et Hamari Traoré, en fin de contrat en 2023, seront aussi étudiés rapidement. Parce que gouverner, c’est prévoir, cette gestion aura elle aussi son importance dans le nouveau cycle rennais porté par le triumvirat Genesio-Maurice-Holveck