Foot – SRFC : Quand Tac s’en va de l’autre côté de l’Atlan-Tic !

Cette fois-ci, c’est la bonne ! Alors qu’une première approche avait failli aboutir l’hiver dernier, Adrien Hunou, 27 ans, formé au stade rennais, quitte la Bretagne pour traverser l’atlantique et rejoindre les Etats-Unis et Minnesota United FC, pensionnaire de MLS (d1 américaine). Un choix qui, s’il interpelle, n’a rien d’illogique.

P our tous ceux qui imaginent encore la Major League Soccer tel un cimetière des éléphants, il va falloir revoir la copie. Désireuse de se développer dans un cadre financier encadré, dont l’Europe pourrait prendre de la graine, la Ligue américaine attire désormais des joueurs en pleine force de l’âge sur des montants restant dans le domaine du réel (et du décent). C’est le cas, donc, d’Adrien Hunou, encore sous contrat jusqu’en 2023 avec les « Rouge et Noir » mais désormais loin d’une place de titulaire dans son club formateur, ce que ce soit avec Julien Stéphan ou désormais, avec Bruno Genesio.

ADRIEN HUNOU « DESIGNATED PLAYER » DE LA FRANCHISE

L’homme aux 36 buts en 160 apparitions sous les couleurs rennaises a donc disputé ses dernières minutes rennaises lors du derby remporté face à Nantes (1-0). L’indemnité de transfert se situerait aux environs des 3 M€. Prêté deux ans à Clermont (47 matchs, 11 buts en 2014 et 2016), le natif d’Evry, arrivé en Bretagne à l’âge de 16 ans, quitte définitivement le Stade Rennais f.C. en y ayant remporté une coupe de france et découvert la coupe d’Europe, compétition pour laquelle il aura inscrit 3 buts en 12 apparitions en Europa Ligue et disputé 88 minutes au total en Ligue des Champions. Au fil des semaines, malgré un ratio temps de jeu-buts plutôt intéressant cette saison, le premier buteur du match de folie disputé face au Bétis en février 2019 ou encore le génial goleador du Parc des Princes en mai 2018 avait vu son temps de jeu fondre comme neige au soleil. La faute essentiellement à des systèmes tactiques pas forcément en adéquation avec ses qualités de joueur de surface et de finisseur et sans doute aussi, à des performances sur la durée ne permettant pas de mettre tout le monde d’accord, en dépit des chiffres. Joueur malin, d’instinct, redoutable dans les six mètres, toujours bien placé, Adrien Hunou, c’est aussi des buts sublimes comme ceux inscrits de l’extérieur de la surface contre Amiens, au Parc face au PSG ou encore contre Metz d’un joli lob au Roazhon Park. En manque de confiance lors de ses dernières apparitions, son avenir n’apparaissait clairement plus en Bretagne, malgré une vraie belle cote d’amour. Le soutien du public n’aura pas suffi et un départ aurait quoi qu’il arrive été étudié de près en juin. La solution de raison passait ainsi par un départ, légèrement anticipé, une telle opportunité ne pouvant que difficilement être refusée pour le joueur comme pour le club. un regret, néanmoins : pas d’adieux au Roazhon Park avec celuiqui était devenu le joueur présent depuis le plus longtemps au SRfC depuis la retraite de Romain Danzé. une nouvelle page se tourne pour l’inséparable complice de Benjamin Bourigeaud, les « tic et tac » comme ils aimaient ainsi se surnommer. Sur le départ de son ami, le milieu de terrain rennais a peiné à dissimuler son émotion en conférence de presse fin avril : « Je vais m’adapter. Quand je suis arrivé, je le connaissais déjà des sélections. J’ai passé de très belles années à ses côtés. C’est sûr que ce ne sera pas facile. C’est la vie. Je sais que je garderai toujours contact avec lui. Ce sera une amitié qui se vivra à distance. il fallait qu’il retrouve ce plaisir de jouer au football… »

Avant de lâcher en descendant de l’estrade « Put…ils vont réussir à me faire chialer ! ». « Super Pippo », comme il était aussi surnommé pour son côté « inzaghuesque », regrettera sans doute aussi un peu sa ville rennaise, ses amis, mais devrait rapidement sécher ses larmes de l’autre côté de l’Atlantique. A Minnesota, il sera l’un des trois « Designated players », ceux pour qui le Salary Cap est autorisé à être dépassé. Selon le journal L’Equipe, il devient le joueur le mieux payé du club avec une rémunération d’1,6 M€ par saison, sur un contrat de trois ans avec une année supplémentaire en option. un joli pactole et une aventure humaine également pour le désormais ex-numéro 23 rennais, branché culture uS, qui découvrira au nord-est des Etats-unis Minneapolis et la neige, les Grands Lacs, la franchise NBA des timberwolves, les Vikings (foot américain) ou les Wild, équipe de hockey sur glace du Minnesota. Sportivement, le challenge sera de s’imposer dans un championnat émergent tourné vers l’attaque, où il sera pour la première fois le fer de lance son équipe au milieu des stars Blaise Matuidi, Gonzalo Higuain, Chicharito Hernandez, Pato, Santiago Sosa, Carlos Vela ou Diego Rossi. il y a quelques années, Romain Alessandrini, passé par Rennes et lui aussi dans la force de l’âge, avait tenté l’aventure américaine et ne l’avait guère regrettée, s’éclatant du côté de Los Angeles. on n’en souhaite pas moins à « tac », de l’autre côté de l’Atlantique !