Les regrets ne rapportent pas de points, ni d’énergie mais sont pourtant là pour les filles du Saint-Grégoire Métropole à la sortie d’un mois de février contrasté. Si rien n’est joué pour le maintien, les occasions de prendre des points ne doivent plus être manquées pour prendre un peu d’air dans un classement qui pourrait vite devenir étouffant en bas de tableau.
Si les Roses peuvent renverser des montagnes, c’est bien à la Ricoquais. Après avoir battu leurs adversaires directes pour le maintien à la maison, l’heure était venue en février de viser plus haut et de réussir des exploits. Noisy, alors quatrième, puis Sambre, troisième, étaient ciblés. Face aux Franciliennes, Olivier Mantès et ses joueuses s’en voudront longuement d’avoir laissé échapper un point longtemps dans l’escarcelle. Fortes en défense, ultra-déterminées et convaincantes offensivement, les Bretonnes comptèrent jusqu’à cinq buts d’avance à un quart d’heure de la fin. Cependant, la peur de gagner, une fébrilité croissant au fil des minutes puis une décision pour le moins étrange des arbitres aboutissaient à un partage des points aux effluves de défaite (24-24).
Dans sa seconde rencontre à la maison, il n’y eut en revanche pas photo, ni débat. Dépassées dans tous les domaines par de très solides Nordistes, expérimentées et capables de gérer le match à leur guise, les Grégoriennes ne réussirent pas à faire illusion et s’inclinèrent logiquement (19-28). Trois petits points sur six à la maison, un moindre mal fructifié en partie à l’extérieur, avec quatre points au travers d’une défaite logique et implacable il y a un mois chez le leader Saint-Amand mais surtout, un premier succès cette saison chez la lanterne rouge Cannes-Mandelieu : « Ce n’était pas gagné, pas simple car elles bataillent, défendent dur et n’ont rien lâché, confie Olivier Mantès. Sur plusieurs rencontres chez elles, les scores furent très serrés et je suis très content des filles qui ont su mettre le dernier coup de collier pour s’arracher en fin de match et s’imposer ». Il faudra à l’évidence, pour éviter l’une des trois dernières places, réitérer cette performance à Octeville et Rochechouart, où les Brétilliennes se déplaceront lors de cette phase retour. Mais sera-ce suffisant ? Rien n’est moins sûr !
Des points à prendre avant un mois d’avril décisif !
Si elles furent dominatrices contre leurs adversaires directes, les Roses doivent désormais s’affranchir de tout statut d’outsider et prendre des points quelles que soient les adversaires. A Bègles, dixième, les Roses peuvent espérer quelque chose, bien que battues à l’aller. Viendra ensuite la réception de Bouillargues, que Rochechouart avait vaincu. Un exemple à suivre pour Juliette Guerrier et ses coéquipières avant un long déplacement en Alsace pour retrouver Sabrina Betzer et Achenheim. Un match à priori difficile à cocher mais pour lequel les Roses devront se remémorer la très grosse performance réussie à l’aller, ne s’inclinant que d’un petit but (26-27). Avec la montée en puissance du duo Karic-Herenger dans les buts et la quatrième buteuse du championnat en la personne de la capitaine Apolline Feuvrier, les Brétilliennes doivent engranger les points, en attendant avril avec des rencontres capitales à jouer contre Vaux-en-Velin et Clermont à domicile et un déplacement décisif à Rochechouart.
Si elles arrivent avec un peu d’avance sur leurs adversaires au 9 avril, un tournant décisif pourrait être pris en vue d’un maintien qui se jouera probablement, quoi qu’il arrive, en mai. D’ici là, les progrès de la défense étagée, nouveau cette année, devront être confirmés avec constance tandis que le réalisme en attaque devra être au rendez-vous à l’extérieur comme il le fut à plusieurs reprises à la Ricoquais. Après une phase aller parfois compliquée, des blessures à répétition (4 croisés D2 et N1 confondues) et des dénouements parfois cruels, les filles semblent avoir appris et gagné en maturité match après match, même si tout n’est évidemment pas encore parfait. Ce n’est d’ailleurs pas ce qui est demandé au plus jeune effectif du championnat : un maintien suffira largement et les Roses, portées par une Ricoquais toujours aussi bouillante, ont déjà prouvé par intermittence, qu’elles avaient les moyens de remplir cette mission.