Il est parti en « repos » un peu plus tôt que ses copains et son absence a pesé face à Istres et Dunkerque, deux adversaires pourtant largement à portée. Lui ne le reconnaîtra pas mais c’est pourtant une réalité, sans son arrière-gauche, Cesson s’affaiblit forcément un peu. Depuis Denver dans le Colorado, où il a passé les fêtes en familles chez Benjamin, le grand frère, Romain Briffe dresse le bilan de la première partie de saison satisfaisante avec néanmoins un sentiment de peut mieux faire !
Vous terminez la première partie de saison dans le dur, au-delà de la coupe de France, avec une seule victoire sur les cinq derniers matchs de championnat. Il était temps de couper ?
Je pense que nous étions en effet un peu émoussés sur ce mois de décembre notamment et cela s’explique par l’énergie demandée par notre jeu. Il a été beaucoup basé sur les remontées de balles, sur le jeu rapide, avec une grosse intensité en défense. Cela se paie un jour d’autant plus que certains joueurs ont beaucoup joué. Il était temps en effet, de couper.
A un match de la fin de la phase aller, vous êtes 8es, avec 8 points d’avance sur Saran, 15e et seulement deux points de retard sur la quatrième place. Etes-vous satisfaits ?
Franchement, 14 points à ce moment-là de la saison, c’est forcément très encourageant et positif. Avec le début de saison que nous avions au programme, nous n’imaginions pas forcément cela et nous avons pris confiance au fil des bons résultats. Néanmoins, je pense que nous pouvions faire mieux et nous terminons l’année civile avec un goût amer, presque déçus…
Cela traduit une exigence nouvelle mais aussi la fin d’un statut de “petit“ trop souvent évoqué à Cesson…
Nous sommes des compétiteurs, qui avons l’envie de gagner chaque match. Je ne veux pas que l’on résume notre saison aux victoires face à Nantes et Montpellier. Ces deux matchs nous ont mis sur les rails, offert beaucoup de confiance et nous avons surfé dessus, bien sûr, en battant ensuite nettement Saran et Limoges chez nous. Néanmoins, par la suite, nous avons été moins réguliers, moins fluides dans le jeu, peut-être moins capables de tenir sur toute la durée d’un match et surtout, trop de points nous ont bêtement échappé…
Tu penses-là forcément aux matchs contre Nancy, Toulouse, Aix, Istres ou Dunkerque…
Bien sûr, dans ces matchs-là, clairement, nous ne prenons que deux points alors qu’il y avait la place pour en prendre bien plus ! Il ne nous a pas manqué énormément de choses sur ces rencontres pour gagner mais si nous ne l’avons pas fait, c’est bien parce qu’il nous manque encore des choses. La maîtrise des temps faibles, savoir freiner quand c’est nécessaire, ne pas forcer les tirs et surtout, perdre moins de ballons ! Nous ne pouvons pas prétendre au top 6 en perdant 10 ou 15 ballons par match, ce n’est pas possible. La précipitation, l’envie de trop bien faire sont des explications mais surtout, tout cela doit être un gros axe de travail pour la suite de la saison.
Les autres équipes vous craignent et vous attendent aussi beaucoup plus…
Je ne suis pas d’accord avec ça. Aujourd’hui, le championnat de France est à un très haut niveau et chaque équipe prépare très sérieusement ses matchs, sans mépriser l’adversaire. Je ne me cacherais pas sur le volet « plus attendus ». Pour moi, nous avons les clés à nos lacunes. Il faut que l’on soit moins fou-fou dans les moments chauds, plus froids et tueurs quand cela s’impose. Est-on armés pour intégrer le top 6 ? Incontestablement, réussir, cela passera par là. Ce serait énorme mais sur ce que nous avons montré de bon en première partie de saison, pourquoi pas !
Comment changer cela ?
Tous les gars ont terminé décembre avec de la frustration car vraiment, nous pouvions mieux faire. Nous sommes revanchards et voulons montrer que l’on peut enchaîner les victoires. Je le répète, nous ne voulons pas vivre toute notre saison dans l’autosatisfaction d’avoir battu Nantes et Montpellier. Nous voulons aller le plus haut possible et ne nous priverons pas de gagner un maximum de matchs.
Sur le plan personnel, es-tu satisfait de ta saison ?
Je me sens bien cette année dans un groupe où tout le monde s’entend parfaitement. Les nouveaux ont apporté de la fraîcheur, de la concurrence et du talent, revivifiant l’ensemble. Pour ma part, je me partage le temps de jeu en demi-centre avec Robin, ce qui me soulage un peu par rapport à l’année dernière où j’étais plus souvent dépositaire du jeu offensif. Cette saison, c’est lui qui est leader d’attaque et cela me laisse plus de fraîcheur pour défendre. Mon placement me permet aussi de prendre plus de shoots lointains et d’aller au duel. Après, je suis un éternel insatisfait qui n’est jamais content de lui donc je vais continuer de travailler dur en 2022. J’ai un peu fatigué par la suite et Marco Mengon m’a très bien relayé. L’important, au-delà de mon cas, est que l’équipe soit de plus en plus capable de ne pas souffrir de l’absence d’un des joueurs lorsque celui-ci est blessé.
Un mot sur le petit frère, qui pointe le bout du nez sur le même poste que toi…
Je suis très fier de ce qu’il fait, de ses premières apparitions avec nous. Il bosse très bien à l’entraînement, écoute et progresse. Je trouve qu’il a beaucoup de qualités au shoot de loin et a compris qu’une belle carrière passe aussi par une grosse capacité à défendre. Il est investi sur ce secteur et je suis sûr qu’il va poursuivre étape par étape son envol.
Deux joueurs vont vous quitter en juin, Hugo Kamtchop-Baril et Jozé Baznik. Comment le vis-tu ?
C’est le hand qui veut ça, il n’y a pas de soucis, chacun mène sa carrière et je sais qu’ils donneront tout à 200 % jusqu’à la 30e journée. Nous allons perdre avant tout deux super mecs. Hugo, je l’ai vu débuter et sa progression est impressionnante. Il a pris une densité et une qualité de tout premier plan. Pour moi, il pourrait aujourd’hui être chez les Bleus, il a tout pour réussir. Je lui souhaite de passer un palier à Nîmes et de découvrir l’Europe. Pour Jozé, il a explosé chez nous, gagne des points à lui seul et nous manquera forcément. Arnaud Tabarand, qui arrive à sa place, est un gardien expérimenté, qui sera parfaitement Cesson-compatible. Il est autour des 30 % d’arrêts depuis dix ans, on sait où l’on va avec lui !
Pour 2022, que peut-on te souhaiter ?
La santé ! J’ai pu soigner mon pépin à l’épaule qui m’a fait manquer les derniers matchs de l’année. On va reprendre tranquillement, avec Thibault, pour monter en régime et être prêt pour affronter Nîmes, le 5 février. Ensuite, objectivement, j’espère que nous resterons dans les 8 premiers, ce serait déjà une belle saison. Si nous réussissons à régler les détails évoqués, pourquoi ne pas gratter une ou deux places ? Nous sommes déjà focus sur la reprise, avec l’envie de taper fort dès février. Nous avons pris goût aux émotions à la Glaz Arena avec de vrais grands moments, du plaisir pour nous sur le terrain comme pour le public, des scénarios dingues comme face à Toulouse, Chartres ou Nantes. On fait du sport pour vibrer, partager et c’est avant tout cela qui doit nous guider. Nous essaierons de prolonger le plaisir à l’extérieur tout en restant intraitables à la maison. En espérant pouvoir continuer de jouer avec du public et sortir également du mieux possible du contexte sanitaire et des doutes qu’il continue de faire planer.