Arrivé il y a un an et demi en Bretagne, Bryan Bamba a, comme ses coéquipiers, vécu une phase aller compliquée. Malgré une victoire acquise lors du dernier match de l’année 2021, le meneur de jeu se confie sur les difficultés de l’URB mais aussi sur ses aspirations personnelles. Lucide, critique mais surtout déterminé à sauver la saison rennaise, « Black Pamba » espère un 2022 d’un tout autre calibre !
Il est l’heure d’attaquer 2022 après une trêve ayant suivi une victoire arrachée contre Challans fin décembre. Comment aviez-vous vécu ce dernier rendez-vous victorieux ?
C’était une victoire assez étriquée mais capitale. Avant ce match, nous avons regardé la réalité en face, à savoir que nous sommes dans une situation très compliquée. Challans était juste devant nous, il nous fallait cette victoire et peu importe la manière. Quand ça va mal, il faut tout de suite revenir aux fondamentaux et aussi, à des valeurs avec notamment plus d’humilité. Nous ne sommes pas là où nous aimerions être mais ce n’est pas la fin du monde. Nous avons la chance de faire un métier où il faut sans cesse se renouveler, se remettre en cause. Nous n’avons pas le temps d’avoir la tête au fond du seau quand ça va mal ou d’être euphoriques quand ça va bien. Il faut rester humble, quoi qu’il advienne.
Tu évoques l’humilité. Penses-tu que vous en ayez manqué ?
Je pense. Ce n’était peut-être pas volontaire mais quand on est dans une telle situation, il faut absolument remettre des valeurs qui fédèrent. Il faut mettre les performances individuelles de côté et œuvrer pour le collectif. Je m’englobe là-dedans, en premier même, je ne suis pas un donneur de leçons ! J’essaye d’être le plus régulier possible mais ça n’a clairement pas été le cas jusqu’à maintenant. Je suis très déterminé à faire beaucoup mieux en 2022.
Tu as participé à l’Afrobasket cet été et ton équipe, la Côte d’Ivoire, a perdu en finale. Est-ce que cette défaite a eu un impact sur tes performances ?
Mon retour a été très compliqué. Ma première phase avec l’URB a été en dents de scie, ce qui, malheureusement, n’a pas aidé dans nos performances. Déjà, je suis parti pendant trois mois loin de ma famille, c’était très long. J’ai aussi raté la préparation, c’est la première fois que ça m’arrive et c’est compliqué car c’est là que le groupe se forme et qu’on essaie de faire prendre la mayonnaise. S’intégrer à un groupe qui a déjà vécu des choses compliquées ensemble, ce n’est pas simple. D’autant plus que je n’étais pas dans un état de forme optimal.
« Nous avons largement les moyens de faire mieux »
Comment te sens-tu au sein de ce groupe, dont tu es l’un des leaders techniques ?
Je me sens très bien. Je suis du genre à demander à avoir des responsabilités et Pascal m’en donne. Mes coéquipiers m’encouragent aussi dans cette voie-là, je n’ai pas à me plaindre. Il y a une belle cohésion, nous sommes soudés et c’est très important. Encore plus dans une situation comme la nôtre. Ça fait deux ans que je suis là, je vois comment ça se passe ici et c’est vraiment la force de l’URB.
Sur plusieurs matchs de cette phase aller, l’URB a quelque fois déjoué en fin de rencontre. Comme s’il y avait une « peur » de gagner. As-tu le même sentiment ?
C’est exactement ça. C’est le syndrome de l’équipe qui perd… De peu, mais qui perd… Nous avons peur de marquer, peur de gagner alors qu’il n’y a pas de pression à avoir, c’est simplement du sport. C’est vrai que le niveau de la N1 a augmenté mais nous avons largement les moyens de faire mieux. La trêve permet de se reposer et de revenir en forme. Nous discuterons de nos priorités avant la reprise des matchs mi-janvier. Il va falloir analyser cette phase aller de la meilleure des façons, voir ce qui doit être amélioré et bosser pour ce faire ! En tout cas, nous avons terminé l’année 2021 de la meilleure des manières en battant Challans. Le soutien des supporters nous a également fait beaucoup de bien !
Comment vous sentez-vous, avec ta famille, à Rennes ?
Lille est ma ville de cœur, où j’ai passé trois ans, mais ici, c’est vraiment top, je me sens bien à Rennes. Je ne pense pas à autre chose, je ne regarde pas ailleurs. Je suis focus sur le moment présent et c’est la meilleure des façons d’aborder une saison. Il y a beaucoup à faire.
« J’ai toujours été sensible au milieu associatif »
As-tu d’autres projets en dehors du basket ?
Je suis en ce moment en train de passer une formation en CAP cuisine. J’ai toujours aimé manger, je pense que ça se voit ! (rires) Je suis un fils à maman, j’étais toujours dans ses pattes quand elle cuisinait ! Le premier confinement a accéléré les choses. J’avais le choix entre me tourner les pouces ou essayer d’apprendre de nouvelles choses. Je me suis orienté vers la cuisine, je cuisinais matin midi et soir ! L’idée m’est donc venue de rentrer ensuite en formation. Je me spécialise dans la cuisine du monde, j’ai eu la chance de voyager, donc j’essaye de toucher à tout.
Vous vous êtes également lancé dans le milieu associatif ?
Oui ! Avec Serge Décressat, partenaire de l’URB avec Flunch, nous avons monté une petite association. Nous allons essayer d’opérer en Côte d’Ivoire mais pas que. Par exemple, nous souhaitions organiser une collecte de denrées alimentaires sur notre dernier match contre Challans mais faute de temps, ça n’a pas pu se faire. Il y a beaucoup de choses à faire et moi, j’ai eu la chance de beaucoup recevoir dans ma petite carrière. C’est important de redonner. J’ai toujours été initié au milieu associatif car moi-même, j’ai bénéficié d’un programme qui s’appelait « give me back ». J’ai pu aller aux Etats-Unis tous frais payés pour participer à un tournoi qui regroupe tous les meilleurs prospects au niveau mondial. Je l’ai fait avec le continent africain, ça m’a permis d’être sous les yeux de scouts NBA et universitaires. C’est important de rêver ! Et c’est ce que nous voulons procurer à la jeunesse africaine mais pas que, je le répète. Il y a aussi pleins de choses à faire avec la jeunesse rennaise et on va le faire !
Organisez-vous des événements pour votre association en 2022 ?
Honnêtement, il est trop tôt pour répondre mais nous y réfléchissons. Nous avons des réunions à mettre en place pour cela mais les premières actions seront sur Rennes, donc vous serez très rapidement au courant ! Toute personne voulant nous aider ou participer, avec de bonnes intentions, sera la bienvenue à nos côtés !