Un an seulement après son arrivée au Stade Rennais Rugby, Hugo Mattes a été nommé cet été à la tête de l’équipe première, en remplacement d’Arnaud Le Berre, parti en Tunisie. Il évoque avec nous ses premiers pas en tant qu’entraîneur principal mais aussi un début de saison prometteur, avec en ligne de mire les phases finales.
As-tu tout de suite été intéressé par le poste ?
Oui car j’ai toujours été numéro 2 et j’étais loin d’imaginer que je prendrais la main un an après mon arrivée. Je ne l’avais même pas envisagé en arrivant ici. Au départ, Arnaud m’avait contacté pour travailler avec lui et cela me permettait d’avoir une expérience du haut niveau féminin. En fin d’année dernière, nous avons été mis au courant du départ d’Arnaud et ensuite, ça s’est fait assez vite. Évidemment, nous en avions déjà discuté un petit peu ensemble et il m’a dit que c’était le moment pour moi de prendre les choses en mains.
Quelles sont les différences notables entre les deux fonctions ?
J’ai gardé la même fiche de poste mais en ayant le rôle d’entraîneur principal. Ce qui change réellement, ce sont les responsabilités. Désormais, c’est moi qui fais le lien entre le bureau et les joueuses. Les filles se tournent davantage vers moi quand il y a des difficultés, des interrogations ou tout simplement des questions sur ce qu’elles peuvent améliorer. On va dire que c’est aussi moi qui ai le dernier mot sur les compositions, mais il y a toujours une discussion avec le staff.
Avais-tu des appréhensions au moment de prendre le poste ?
Au début forcément, oui. Est-ce que je suis au niveau ? Est-ce que je fais les bons choix ? Mais au bout d’un moment, tu ne peux pas douter systématiquement. Il y a une citation qui dit : « Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer ». Avec le staff, c’est vraiment cette envie que nous voulons donner. Avoir l’envie de progresser, de maintenir le rythme et de reprendre du plaisir à aller gagner. On le voit, le Vélodrome est davantage rempli avec les victoires et ça recrée une émulsion.
Tu as également un nouveau staff autour de toi, peux-tu nous le présenter ?
Mélissa Bettoni remplace Carlos Muzzio. C’est une ancienne joueuse et elle était sur la sélection italienne des moins de 20 ans. Elle a de l’expérience sur la mêlée. Vincent Brehonnet, qu’on ne présente plus, a pris un petit peu plus de place sur les lancements et les « skills ». Enfin, Julien Gomez était mon manager à Bruz. Je savais qu’il cherchait un nouveau club. Il vient vraiment avec ce rôle de mentor, pour m’accompagner. Nous travaillons en binôme. Il ne s’occupe que de l’équipe séniors et il est entraîneur de la touche et des avants.
« L’équipe qui ira le plus loin sera celle avec le plus de fraîcheur au moment des phases finales »
Sur quoi avez-vous axé la préparation ?
Quand on descend, il faut déjà travailler sur l’aspect mental. Ensuite, il y a eu une grosse préparation physique, avec huit semaines de préparation et entre trois et quatre entraînements par semaine. Ça a été assez dur pour les filles. Dans le groupe, je trouve que le niveau est plus homogène et il y a vraiment de la concurrence sur tous les postes.
Cela permet de créer cette envie de performance et de se tirer vers le haut. Nous avons donc des choix stratégiques à faire sur la saison mais c’est aussi un luxe de pouvoir faire tourner sur certains matchs avec un groupe de 35 à 40 joueuses. D’ailleurs, je pense que l’équipe qui ira le plus loin sera celle avec le plus de fraîcheur au moment des phases finales.
Sportivement, le début de saison est prometteur…
Pour l’instant, nous ne nous focalisons pas sur les résultats. Si nous avons la prétention d’aller loin, il faut se concentrer sur le contenu que nous devons proposer. Le vendredi, lors de la réunion d’avant-match, nous regardons comment nous allons jouer, sur quoi nous allons nous appuyer, mais à aucun moment on se dit : « Nous venons chercher les cinq points ». Notre salut passera par le jeu et on se focalise là-dessus. Nous n’avons pas eu de match facile et on le voit au classement.
Maintenant, je pense que le plus gros du travail sera dans la structuration. Si nous prétendons à la montée, comment nous nous maintenons derrière ? Que ce soit les moyens financiers, les éléments à disposition, le staff ou encore les joueuses. Nous avons déjà quelques idées avec Julien sur notre ligne de conduite sur les 2-3 prochaines années et il faudra avancer conjointement avec le bureau.
Où en êtes-vous au niveau de la formation ?
Ça aussi, nous nous en servons pour la concurrence et il faut donner envie aux jeunes joueuses de jouer en séniors. Nous avons plusieurs jeunes qui font régulièrement la navette entre les -18 ans et nous, et contre Perpignan, plusieurs d’entre elles étaient sur la feuille de match. Nous avons également Alixe Valence et Yaele Cochereau qui jouent avec nous tous les weekends. Cela est intéressant et prometteur pour la suite.
Les renforts en équipe première
Première ligne : Angelica Cittadini (Italie), Emily Duffy (Canada)
Deuxième ligne : Océane Chabrol (Stade Français)
Demi d’ouverture : Martina Dall’Antonia (Italie)
Centre : Elisa Cecati (Italie)
Ailière : Mathilde Boué (Toulon)




