On avait laissé le CRMHB il y a un mois sur une très bonne dynamique comptable mais faisant face à un novembre casse-tête au possible. Celui-ci, ponctué de trois défaites, rebat les cartes au moment d’évaluer la première moitié de saison cessonnaise. Décembre et son calendrier relevé statueront pour un premier bilan.
« Nous sommes encore en construction, avec des équilibres restant à trouver et un effectif très largement remanié l’été dernier. La qualité de ce qui a été montré a amené de l’exigence, naturelle, vis-à-vis de ce groupe. Celui-ci a pour le moment montré beaucoup de belles choses, du répondant, une capacité à apprendre et enregistrer les choses. Si l’aspect mathématique vient nuancer le bilan à l’instant T, nous avons de quoi être très satisfaits de ce qui a été produit jusqu’à maintenant ».
D’entrée, Sébastien Leriche pose un constat positif, clairvoyant et rassurant : le CRMHB répond présent et, même si légèrement secoué par quatre déplacements pour autant de défaites depuis un peu plus d’un mois, le club cessonnais fait mieux que de tenir son rang.
« Cela se joue sur de tout petits détails »
Pas de panique, donc, au moment d’attaquer décembre, tant la série se décrypte par des scénarios différents dans les productions malgré un résultat similaire au bout à chaque fois, avec zéro point : « Au PSG, nous opposons une belle résistance mais nous perdons, logiquement. Il y a ensuite une première coupure et à Tremblay, il a le regret de ne pas aller au bout, alors que nous avons de l’avance à un moment donné du match mais on cède sur les ultimes minutes où Tremblay, chez lui, parvient à faire tomber la pièce du bon côté. Les deux équipes pouvaient gagner ce match, vraiment, cela se joue sur de tout petits détails. »
Vient ensuite une facétie du calendrier dont se seraient bien passé les Irréductibles, avec le report de la venue de Toulouse, pour cause de coupe d’Europe du côté du Fenix avec un calendrier incompatible pour recevoir les Occitans à la Glaz Arena : « On ne peut pas faire grand-chose à cela mais nous avons de nouveau eu 15 jours sans compétition et il a fallu travailler sans ce match qui vient valider le travail d’une semaine. A raison d’une rencontre tous les quinze jours, il est difficile d’avoir le rythme dans la répétition des efforts, des enchaînements. Ce n’est pas une excuse, mais forcément quelque chose à considérer… »

Istres, premier et seul vrai raté des trois premiers mois
Tout comme le fait de se déplacer, encore, deux fois en 72 heures fin novembre de l’autre côté de la France. A Chambéry, d’abord, où les Bretons sortent « un match de très bonne facture, d’un niveau haut de tableau », de l’avis du coach mais aussi de nombreux observateurs. Une rencontre où un arrêt venu d’ailleurs de Valentin Kieffer prive Cesson d’une égalisation pourtant méritée à l’issue d’un combat de titan dans un match très enlevé avant que les « Jaune et Noir » n’enlèvent la décision dans la foulée.
Rien ne laissait alors présager Istres, où cette fois-ci, sans repasser par la Bretagne, Cesson se noie dans un « match sans », de bout en bout : « C’est la première et unique fois cette saison où nous sommes passés totalement à travers. Nous avions pourtant identifié leurs points forts et mis en place le plan qui devait nous mettre en bonne position mais rien ne s’est passé comme prévu et nous avons logiquement été battus. Ils ont fait ce qu’ils voulaient faire et nous, on a tout raté.
Ce qui m’interroge sur cette défaite, c’est plutôt que mon groupe, qui assimile d’habitude avec aisance et efficacité les informations pour les utiliser ensuite en match, ne l’a pas fait cette fois. Il n’y a pas eu la rigueur, la discipline habituelle et personne n’a réussi, moi y compris, à rattraper le coup. »
« Nous allons en ressortir plus fort »
Rien de dramatique au classement pour autant, Cesson ayant déjà neuf points mais pour autant, déjà, cela pointe l’importance de casser la spirale de défaites en cours, et vite : « Cela fait sans doute l’apprentissage de cette équipe, analyse Sébastien Leriche. Connaître une période difficile, sans point pour nous récompenser, découvrir la frustration, et en sortir. Comme on peut avoir une série euphorique, avec des victoires qui s’enchaînent, les scénarios inverses nous font aussi apprendre, grandir et évoluer. Nous allons en ressortir plus fort. »
Pour changer les choses, Cesson aura très fort à faire en décembre. Avec d’abord, la réception de Limoges, solide prétendant à l’Europe : « Attention, c’est une équipe qui peut toucher de très près au top 3, estime le coach cessonnais.
Ils ont bien quelques failles et nous allons les regarder droit dans les yeux, avec l’appui de notre public. Mais nous savons aussi que quand ça tourne bien pour eux, c’est une armada. Il faudra élever notre niveau de jeu et revenir à nos fondamentaux, sur ce que l’on sait bien faire et que l’on s’est peut-être un peu égarés à Istres. Nous allons nous recentrer sur nous-mêmes, ne cultiver aucun complexe et ne pas regarder nos adversaires. »

Un gros coup dans le derby au Hall XXL de Nantes ?
Une remarque valant également pour le déplacement à Nantes, pour le derby, après avoir défié le PSG à Coubertin en coupe de France entre les deux rencontres de Starligue. Un match face au HBC souvent synonyme de souffrance pour les Bretons, que le coach veut aborder comme n’importe quel autre : « Il y a deux ans, Aix s’est imposé au Hall XXL, n’a pas fait de complexes. Je ne veux pas que l’on pense que ça n’arrive qu’aux autres, je veux que nous aussi, nous puissions gagner ces matchs-là. Alors il faudra y mettre énormément d’ingrédients, ne pas faire d’erreurs et être efficaces. »
Deux paramètres en berne à Istres, avec pour la seconde fois seulement de la saison un nombre de buts marqués en dessous des 30 (pour deux défaites) et surtout 13 pertes de balles. Un tel déchet serait forcément rédhibitoire, face à Limoges comme à Nantes ainsi que face à Dunkerque, adversaire plus abordable et en difficulté au classement sur le papier, pour conclure 2025 mais pour autant jamais simple à jouer, avec les retours en Bretagne pour Mathieu Lanfranchi, désormais coach adjoint et Ludwig Appolinaire, parti cet été dans le Nord.
« Ils méritent de bien terminer 2025 et de se récompenser par des victoires »
Qu’attendre donc de ce dernier mois de l’année ? Des points, évidemment, sous peine de plonger dans le doute à la trêve alors que tout allait plutôt bien jusqu’ici, avec une attaque retrouvée, un jeu plaisant, des individualités qui se montrent et une ambiance de travail « très positive au quotidien. C’est un groupe vraiment top à entraîner avec des mecs à l’écoute, engagés, mettant beaucoup d’investissement. Ils méritent de bien terminer 2025 et de se récompenser par des victoires », conclut le coach Leriche.
Histoire aussi de récompenser un public venu fidèle depuis septembre. Histoire encore de valider comptablement les très belles impressions laissées dans le jeu, y compris récemment à Chambéry, tout en confortant au passage une place dans le top 10 d’une Starligue plus ouverte que jamais derrière le duo PSG-Nantes. Deux gros morceaux au menu de décembre, calés entre une entrée servie sur porcelaine de Limoges et un dessert plus léger venu du Nord. Alors festin des rois ou indigestion avant les fêtes ?




