Stade Rennais Rugby – Elite 2 : Charlotte Toustou : « Le mot cette année, c’est la renaissance »

Entretien avec Charlotte Toustou.
La capitaine du Stade Rennais Rugby Charlotte Toustou. @Crédit photo : JRS

Relégué en Elite 2 à l’issue de la saison dernière, après plus de 20 ans passés dans l’élite du rugby féminin, le Stade Rennais Rugby entame une nouvelle page de son histoire avec l’ambition de rebâtir sur le long terme. Alors qu’elle entame sa onzième année au club, la capitaine Charlotte Toustou revient sur l’intersaison et décrypte le nouveau cycle qui s’ouvre au SRR.

Comment la descente a-t-elle été vécue dans le vestiaire ?

Sur le moment, c’était très dur. En plus, ça ne se joue qu’à un point. Sur le dernier match, nous faisons la partie qu’il faut, jusqu’à la dernière minute. Si nous parlons de résultat pur, la descente est logique mais au niveau rugbystique, pas forcément.

Il y a eu des contenus intéressants mais nous avons loupé des points de bonus défensifs ou des victoires car nous n’avons pas suffisamment maîtrisé certains matchs. Ce sont les aléas du haut niveau. Malgré la déception, nous avons fini la saison ensemble et c’est vraiment ce qui est marquant. Nous avons toujours eu un groupe soudé et nous avons vécu des moments forts qui ont resserré les liens entre les filles.

Pour entamer cette nouvelle saison, Hugo Mattes a remplacé Arnaud Le Berre sur le banc. Comment s’est faite la transition ?

La transition s’est faite naturellement car Arnaud nous avait prévenues de son départ. Ça nous faisait quelque chose à honorer, malheureusement ça n’a pas tourné dans le bon sens. Nous savions également qu’Hugo restait et sa nomination était attendue. C’est forcément différent, même s’il y a des ressemblances. Il y a aussi eu le départ de Carlos (Muzzio, parti à la Section Paloise, ndlr). Il s’occupait des avants, de la mêlée et un petit peu de la défense.

Nous partons sur un nouveau cycle et nous avons Julien Gomez et Mélissa Bettoni qui sont arrivés dans le staff. Julien est davantage sur les avants, Mélissa réalise un travail spécifique sur la mêlée et Hugo s’occupe des trois-quarts. Mélissa et Julien n’ayant pas connu la saison dernière, il y a une nouvelle façon de voir les choses et il y a un nouveau souffle.

Il y a également eu quelques changements dans l’effectif. Comment juges-tu le groupe ?

Effectivement, il y a eu des départs mais aussi des arrêts comme celui de Monica Castle. Cependant, il y a une belle ossature qui est restée. Nous avons gardé un bon groupe avec pas mal de recrues. L’intégration se passe bien, petit à petit, mais il faut prendre le temps. Il y a un nouveau projet donc tout le monde découvre un petit peu en même temps. Il y a aussi quelques joueuses qui changent de poste. Il faut retrouver des repères collectivement et ça se fait à chaque entrainement.

À titre personnel, as-tu envisagé un départ ?

Oui forcément mais je suis attachée à la ville et aux copines. Je pense aussi que c’est une bonne chose d’aborder la saison différemment, avec d’autres objectifs. C’est ce que nous nous sommes dit, avec plusieurs joueuses. Nous verrons dans le futur mais il fallait que nous sortions de cette spirale difficile. Je pense que nous pouvons créer quelque chose de bien. Le mot cette année, c’est la renaissance. Il faudra faire preuve de résilience, d’abnégation, de travail et d’humilité. Nous devrons restées solidaires coûte que coûte.

« Il faut aussi se dire que nous serons attendues tous les week-ends en tant que club relégué »

Tu as été alignée plusieurs fois en tant que numéro 10. Est-ce un poste sur lequel tu vas t’installer dans la durée ?

Oui, je devrais évoluer davantage à ce poste qu’au centre. Hormis Martina Dall’Antonia qui vient d’arriver, nous n’avions pas d’autre numéro 10 de formation. Margaux peut y jouer mais ce n’est pas son poste non plus. Il faut prendre ses marques mais c’est un poste qui me plaît.

Selon toi, que peut viser le groupe cette saison ?

L’idée, c’est vraiment de se reconstruire et de reprendre du plaisir, le tout dans un cadre différent. Il y aura sans doute plus de victoires mais il faut y aller étape par étape. Pour l’instant, il y a encore une petite cicatrice de la descente, mais il y a l’envie d’être ensemble et le groupe est ambitieux. Il faut de l’exigence mais nous savons aussi le travail qui nous attend pour atteindre certains objectifs.

C’est un championnat que nous découvrons et nous devons être humbles. S’il y avait vraiment un objectif à définir, ça serait de travailler pour atteindre les phases finales. Il y a 18 matchs de poule et après, en finissant dans les quatre premiers, cela donne directement accès aux demi-finales.

Connaissez-vous toutes les équipes de la poule ?

Nous en connaissons quelques-unes, comme Pau, Rouen, le Stade Français ou encore La Rochelle. Il y a aussi de la nouveauté mais nous avons des outils pour analyser les matchs et nous connaissons aussi certaines joueuses dans les équipes adverses. Si nous ne maîtrisons pas tout comme en Elite, je pense que c’est aussi une bonne chose car nous nous concentrons d’abord sur nous et ensuite sur l’équipe adverse. À nous de mettre en place notre projet car il faut aussi se dire que nous serons attendues tous les week-ends en tant que club relégué.

Signature du journaliste.