Handball – Cesson : Réussir à voyager pour rester ambitieux !

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Xavier Labigang, cinquième meilleur buteur de Starligue. @Crédit photo : JRS

Fort de neuf points pris en huit matchs en ayant déjà joué Montpellier et le PSG, Cesson réussit son début de saison et peut regarder la suite avec sérénité et appétit. Avec un programme atypique constitué de trois déplacements consécutifs (quatre avec celui disputé au PSG), les Irréductibles abordent un mois aussi excitant que décisif pour la suite.

Quatre victoires en huit matchs, soit 50 % de réussite, une sixième place, la sixième attaque du championnat et surtout, du panache et du spectacle. Si le « Cesson-nouveau » interrogeait, il apporte de plus en plus de réponses et même, quelques certitudes à ses observateurs. Celle du spectacle, d’abord, avec 30 buts à minima inscrits par match depuis le début de saison. Celle aussi d’une maturité et d’une cohésion permettant de limiter les temps faibles et de ne jamais paniquer et, enfin, d’individualités mises en lumière à tour de rôle par un collectif solidaire et inspiré.

Des individualités très en vue, à tour de rôle

Ainsi, tour à tour depuis le début de saison, plusieurs joueurs, par leurs statistiques individuelles ou leurs prestations impressionnantes, se sont distingués : Maté Sunjic dans ses buts (67 arrêts au total à 33 %), Mathieu Salou au tir, très régulièrement mis sur orbite par Egon Hanusz et ses passes magiques. Un demi-centre hongrois par ailleurs épatant et exceptionnel dans sa distribution du jeu. Il est le deuxième meilleur passeur du championnat avec 67 passes, preuve de son adaptation rapide. Une trouvaille de haut vol, qui promet énormément.

À ne pas oublier non plus l’efficacité remarquable dans le jeu et aux 7 mètres de Xavier Labigang, cinquième meilleur buteur du championnat avec déjà 67 buts, dont 13 lors de son match record face à Nîmes ! Terminez avec l’adaptation express à la Starligue d’Asier Nieto et voici autant de satisfactions portées par le collectif, l’investissement de chacun et l’adhésion au projet porté par le staff.

Et même la compréhension, le Q.I. handball : « Ce sont des garçons qui comprennent vite, s’approprient et font vivre notre projet. Ils corrigent aussi ce qui n’a pas été d’un match à l’autre. L’exemple du match face à Nîmes l’illustre : ils reviennent tout près au score après deux pertes de balles punies, comme nous l’avions vécu à Dijon une semaine plus tôt. Sauf que cette fois-ci, nous avons tout de suite fermé les vannes et nous sommes remis à l’endroit. »

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« On sait que c’est un mois souvent compliqué à Cesson. À nous d’enlever cette image-là »

La capacité à apprendre, à faire le dos rond et même à accepter un temps faible avant de repartir de l’avant. Cesson affiche cette saison un nouveau visage, autoritaire et talentueux, et ce, sans deux de ses meilleurs atouts sur le papier : Gustavo Rodrigues et Mathéo Briffe, blessés.

Les deux garçons sont attendus pour étoffer le groupe, pour la plus grande joie de Sébastien Leriche : « L’enjeu va être de les récupérer, de les réintégrer et ainsi de profiter de toute la largeur de l’effectif pour aborder novembre. On sait que c’est un mois souvent compliqué à Cesson. À nous d’enlever cette image-là, avec l’envie farouche de continuer sur notre lancée, sans oublier de bien récupérer lors de cette trêve internationale, car les organismes ont été mis à rude épreuve. »

Avec ses quatorze pros sur pied, ce CRMHB-là a vraiment de quoi s’offrir de très bons moments. Y compris en ne jouant qu’à l’extérieur lors du mois à venir, le match face à Toulouse prévu à la Glaz étant reporté au 4 février 2026 pour cause de calendrier européen des Occitans, inconciliable avec les disponibilités de la Glaz Arena : « Nous allons jouer des équipes qui vont nous attendre, à l’image de Tremblay, qui fait un début de saison tonitruant. Ce match va donner la tendance du début de la seconde phase de cette première partie de saison. »

Voyages à Tremblay, Chambéry et Istres au programme

Au programme : Tremblay, donc, puis Chambéry quinze jours plus tard avant d’aller du côté d’Istres. Soit des points potentiels à prendre et l’interdiction de s’interdire de nouvelles victoires, le tout dans un calendrier pas simple à gérer : « Nous devrons négocier au mieux ce début de deuxième partie de la phase aller pour aborder décembre, où le calendrier sera très atypique et compliqué à gérer, avec des trous et des matchs rapprochés. »

Si Sébastien Leriche appelle logiquement à la prudence et à l’humilité, rien n’empêche aujourd’hui d’imaginer Cesson glaner plusieurs points sur ces trois matchs et conforter sa place dans le top 7. L’objectif reste le même : un bon maintien, mais tout ce qui sera pris maintenant ne le sera plus au printemps : « J’ai comparé sur les quatre dernières saisons. Hormis 2022-2023, où l’on a fait un début canon, il n’y a pas eu meilleur départ. L’an passé, nous avions aussi neuf points à la trêve, mais avec un match de plus.

Le bilan est bon, le jeu proposé est en adéquation avec ce que l’on voulait mettre en place. Notre marge de progression est défensive, ce qui est à relativiser car nous avons une équipe qui met du rythme, marque beaucoup et offre beaucoup de possession à l’adversaire. Charge à nous de nous concentrer là-dessus pour nous améliorer encore un peu. L’état d’esprit est aussi très positif, l’ambiance de travail très bonne et l’osmose créée. Ce groupe a pris forme, a encore des progrès possibles, collectivement et individuellement. »

« Ce qui nous arrive, c’est le fruit de notre travail »

Dans le même ordre d’idée, le coach, après Nîmes, rappelait : « Avant la saison, avec les dirigeants, nous nous sommes fixés pour objectif de retrouver la neuvième place. Ce que je vois, c’est le nombre de points plus que la place au classement. Aujourd’hui, ce n’est pas figé, surtout au vu des différents calendriers. Tout le monde n’a pas eu le même menu. Il faut rester en phase. Le risque ? Quand on fait un très bon début de saison, c’est de transformer les ambitions en prétention et de se mettre à rêver de choses qui ne sont pas à l’ordre du jour pour notre équipe et notre club. »

La neuvième place, donc, est-elle l’ambition la plus raisonnée du moment ? « Aujourd’hui, il faut se battre pour rester dans les dix. Ne boudons pas notre plaisir et la satisfaction du bon travail réalisé. Ce qui nous arrive, c’est le fruit de notre travail. Le fait que l’on soit sixièmes, c’est bien, mais restons humbles, car nous ne sommes qu’au début du championnat. Le mois à venir nous en dira beaucoup plus et s’annonce passionnant à vivre. »

Avec, pourquoi pas, le challenge de rattraper une saison 2022-2023 restée dans les mémoires pour sa phase aller. Un vrai beau challenge pour des Irréductibles lancés et bien décidés à avancer sans complexe ni questions existentielles. Au plus grand bonheur d’une Glaz Arena qui retrouvera ses joueurs face à Limoges le 5 décembre prochain. 

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.