Ancienne arrière droite aujourd’hui reconvertie pivot au CPB Hand, Nora Garncarzyk s’est également reconvertie professionnellement. Rencontre avec une régionale de l’étape, originaire de Bain-de-Bretagne, pour qui le sport tient une place à part depuis toujours.
Pour raconter l’histoire de Nora Garncarzyk, peut-être aurions-nous dû réserver un créneau chez « Garncazyk Training ». En effet, en plus de ses missions défensives au CPB Hand, la pivot cercliste est coach sportive au quotidien : « J’ai monté mon auto-entreprise l’année dernière pour du coaching individuel en extérieur et en salle. En parallèle, je suis également en association avec le CPB Hand Fitness et avec la Tour d’Auvergne pour du sport entre femmes. Je suis un petit peu partie de zéro, mais là ça commence à bien marcher ».
Pour motiver ses adhérents, la joueuse de 25 ans ne recule devant rien. Nous l’apprenons grâce à sa copine de vestiaire (et de voyages), Loélia Troudet : « Elle aime apporter des nouveautés en fonction des périodes et l’année dernière, elle a transporté un vrai sapin à droite et à gauche pendant une semaine ! Elle est prête à tout (rires) ».
Bain-de-Bretagne, son premier club de cœur
Dans la digne lignée des valeurs du CPB, Nora Garncarzyk n’est pas non plus la dernière quand il s’agit de mettre l’ambiance, en tout cas derrière la carapace : « Une fois lancée, elle n’est pas si réservée qu’elle en a l’air. Elle se transforme même en DJ Shatta, affirmant que « la musique, ça la fait vibrer ». C’est la bonne humeur incarnée et surtout, c’est quelqu’un sur qui on peut toujours compter, notamment pour aller partager un verre ».
La convivialité et le partage donc, soit l’ADN de Géniaux. Transition idéale pour revenir au parquet et à sa reconversion sportive, car à l’entraînement, « ses ongles laissent quelques traces ». Partageant aujourd’hui le poste avec Élodie Royer et Louison Guélou, elle bascule définitivement comme pivot il y a trois ans : « Alan Gauvineau était venu me voir en fin d’année pour savoir si ça m’intéressait de changer de poste. Je pensais que ça pouvait le faire. Aujourd’hui, j’entame ma troisième année et ça me plaît beaucoup. Si j’ai encore des progrès à faire en attaque, j’apprends de la capitaine indétrônable Élodie ».
Parfois surnommée « Rhinono », Nora Garncarzyk a quasiment tout connu avec le CPB Hand. Pourtant, avant cela, il a fallu « l’arracher » à son premier club de cœur, Bain-de-Bretagne : « J’ai fait le collège à Bain-de-Bretagne et j’ai commencé le handball en 6e. Mon papa a aussi fait du hand et je l’ai un peu suivi. Il m’a également entraînée. Plus tard, c’est vrai que j’ai eu du mal à lâcher mon équipe de cœur. Mes entraîneurs me disaient pourtant que j’avais les capacités d’aller plus haut. J’en ai finalement parlé avec Alan (Gauvineau) et j’ai adoré l’état d’esprit du CPB ».
« J’ai fêté mes 18 ans dans l’avion »
Preuve de sa capacité à aller jouer au-dessus, un an avant de rejoindre le Cercle Paul Bert, elle s’envole au Qatar pour disputer les championnats du monde UNSS de handball scolaire : « J’ai fêté mes 18 ans dans l’avion (rires). J’étais alors en sports études au Lycée Bréquigny. Tout était grandiose, l’hôtel, l’arrivée en mini-bus avec des gendarmes à l’avant et à l’arrière. Mon plus grand souvenir reste le match contre le Danemark dans la plus grande salle du tournoi. Les Danoises étaient déjà des joueuses forgées et c’était impressionnant de jouer face à elles ».
Un grand voyage qui en appellera beaucoup d’autres par la suite, notamment avec Loélia Troudet, avec qui elle prend la route (et les airs) depuis cinq ans : « Dès que je peux, je pars ». Si certains se demandent d’où viennent les tatouages de Nora Garncarzyk, sa coéquipière nous fait une confidence : « À chaque destination, il y a un tatouage ».
Le mariage avec le CPB Hand arrive lors de la saison 2018-19 et se ponctue de la meilleure des manières avec une montée en N2 et surtout un sacre en coupe de France Régionale à Bercy avec l’Entente CPB-Chantepie : « C’est mon meilleur souvenir. C’était incroyable de vivre ça avec le groupe et tous nos proches dans les tribunes. Tous nos supporters étaient en vert et il y avait des drapeaux bretons partout ! »
Loélia Troudet : « La patience n’est pas sa plus grande qualité, surtout quand on tarde à lui servir ses accras de morue »
Ce sont finalement quelques années plus tard, peu avant son changement son poste, que Nora trouve sa voie professionnelle. Ironie de l’histoire, cela intervient lors de sa seule saison loin du CPB. Et devinez quoi ? Elle avait tout de même repris une licence de handball à Bain-de-Bretagne : « J’avais dit que j’arrêtais pour une formation en dehors de Rennes. Je n’ai pas fait cette formation mais ce n’était plus possible de revenir en arrière. J’ai donc repris avec Bain pendant un an ».
Une année qui lui servira pour une autre formation et qui lui ouvrira les portes de sa nouvelle vie de coache sportive. Aujourd’hui « épanouie » sur tous les terrains, la pivot peut reprendre sereinement les routes de Nationale 1, parfois même au volant du mini-bus, selon nos « indics ».
Attention tout de même à ne rien oublier, notamment pendant la collation d’avant-match : « Avec Mathilde Le Maire, il y a toujours un café sans sucre. Je mange aussi du Kiri sur un bout de pain et si je ne l’ai pas, je fais la gueule (rires) ». Un constat partagé par Loélia Troudet : « La patience n’est pas sa plus grande qualité, surtout quand on tarde à lui servir ses accras de morue ». Les fidèles de la salle Charles Géniaux sont prévenus.




