Forcément, les projecteurs étaient braqués sur lui avant et sont encore plus après la nouvelle contre-performance de son équipe. Lui tente de s’en affranchir, tant que possible, en conférence presse, tentant de faire passer sa situation au second plan : « Mon avenir ? La question a déjà été posée depuis plusieurs semaines, et qu’elle se repose encore ne va rien changer !
Notre métier est lié à ça. Mais je suis certain d’être toujours motivé et passionné par ce que je fais. Je n’ai pas perdu ma détermination. Mon équipe l’a encore montré ce soir en deuxième mi-temps. La seule chose qui m’intéresse est ce que je vis au quotidien avec ce groupe, la passion et la force qui m’animent pour que l’équipe soit performante, et ce sera le cas mercredi. » tentait Habib Beye.
Au passage, le coach rennais donne ainsi l’information de son maintien jusqu’à Toulouse, au moins, alors que des rumeurs évoquaient un couperet pouvant tomber dès ce lundi. Bien noté, et non contredit jusqu’ici par des dirigeants totalement muets, semaine après semaine, laissant leur entraîneur seul face aux vents contraires, sans soutien ni reproche publics. Déroutant…
L’apathie rennaise punie avant le repos
Pour ce qui est du match, changement de système au coup d’envoi, avec le 4-4-2 tant réclamé est enfin posé par le coach sénégalais. Hélas, le résultat n’a rien de dingue et Rennes ne parvient pas à prendre la partie à son compte. Il y a bien quelques frappes lointaines, une vague volonté d’aller de l’avant mais l’ensemble est bien faible en intensité comme en prise de risque.
Plusieurs joueurs sont à côté de leurs crampons, comme inhibés par un contexte de plus en plus pesant. Anthony Rouault sort du onze. Djaoui Cissé n’y revient toujours pas. Lilian Brassier fait lui son retour en défense. Au final, Mahdi Camara et Seko Fofana, alignés au milieu avec Valentin Rongier, passent une nouvelle soirée très compliquée.
Pour Yehvann Diouf, la première période est plutôt tranquille, tout comme Brice Samba, lui aussi peu inquiété mais vainqueur d’un premier duel face à Jérémie Boga (22′). Un avertissement sans frais qui ne réveille pas les Rennais, dont les frappes à répétition de loin signées Breel Embolo, Ludovic Blas, Esteban Lepaul et Valentin Rongier ne font pas trembler l’arrière-garde niçoise.
Comme pressenti alors, Nice finit par punir l’apathie locale avec un bijou aux 25 mètres de Sofiane Diop, dont la frappe termine dans le petit flet de Brice Samba, impuissant (41, 0-1). Déjà ébranlée, la formation rennaise s’écroule quatre minutes plus tard avec le second but signé Jonathan Clauss, suite à une passe décisive de la main de Jérémie Boga, non sifflée par M. Bollinger malgré l’appel de la VAR.
But validé, contre-feu à disposition mais surtout, KO pour Rennes qui rentre groggy aux vestiaires : « Notre première période a été crispée, on a manqué d’initiative sur certains postes et d’impact offensif, on était trop scolaire, on avait peut-être trop peur de s’ouvrir… On essaye de libérer un peu tout le monde, mais il y a de la tension autour, qui est perceptible aussi pour les joueurs, un contexte qui est pesant, même au stade où on sent que cela ne prend pas.
Le premier but superbe de Diop nous cueille à froid, et le deuxième est inexplicable vu les règles de foot. Comment c’est possible de ne pas revenir sur la main de Boga après avoir vu les images via la Var ? »

Une révolte, quand même, mais la défaite au bout…
Face à l’obligation de changer quelque chose, le coach sort Esteban Lepaul et Alidu Seidu à la pause pour rentrer Przemyslaw Frankwoski et Musa Al-Tamari. Mission percussion et vitesse donc, au programme, mais l’ensemble brouillon ne permet pas de voir la lumière de suite. Rennes est mieux, plus haut mais Nice tient bon, sans vraiment trembler.
A l’heure de jeu, Habib Beye tente un « All-In » en deux temps, avec deux nouveaux changements à 58′ puis un dernier à la 65′, prenant le risque de finir à dix en cas de blessure. Kader Meïté, Djaoui Cissé et Abdelhamid Ait-Boudlal entrent en jeu en lieu et place de Seko Fofana, Mahdi Camara et Quentin Merlin et c’est un tout autre visage qu’affiche alors le Stade Rennais.
Une furia d’une demi-heure arrive enfin, avec un public réveillé pour l’occasion. Les coup-francs se multiplient et sur l’un d’eux, tiré par Przemyslaw Frankwoski, Abdelhamid Aït-Boudlal coupe au premier poteau de la tête et réduit le score, inscrivant son premier but en Ligue 1. Un retour semble possible, et Diouf va sortir le grand jeu sur une tête de Jérémy Jacquet un peu plus tard (75′) puis voir Oppong le suppléer sur sa ligne sur une tentative de Kader Meïté.
Plusieurs cafouillages dans les ultimes minutes font passer le frisson et Rennes croit même arracher son cinquième nul de rang quand Kader Meïté enchaîné contrôle puis frappe puissante dans la surface, laissant Diouf sur place. Hélas, la VAR annule l’égalisation pour hors-jeu et Rennes perd son second match de la saison, le premier depuis Lorient à la mi-août.
Une invincibilité relative deux mois, avec une seule victoire au milieu, loin de satisfaire un public en colère et demandant des comptes. Habib Beye, de nouveau : « On comprend la frustration. Elle est légitime. Ils sont supporters et ils ne sont pas contents de ce qu’ils voient. Mais je n’ai jamais douté de mon groupe. »
Le technicien, bien conscient des insuffisances de son groupe, peut-être moins de certaines suffisances par ailleurs, défend son bilan du soir : « Je suis très content de mes impact players qui ont impacté. Ils ont changé la physionomie du match. Les résultats ne mentent pas, il faut assumer. » Et se demander aussi pourquoi une telle première heure de jeu, avec certaines partitions sonnant faux ?
Deux « saussicos » en une semaine, gare à l’indigestion…
Une reprise en main et un rebond, voire un sursaut d’orgueil, sont attendus mercredi soir à Toulouse, où les choses doivent changer. Parti faire face au kop en bon capitaine en fin de partie, Valentin Rongier a promis que des choses allait changer. Mais lesquelles ? Et en changeant des choses, admet il que tous les ingrédients n’y sont pas pour gagner ?
Avant ce match, Nice avait perdu cinq de ses six déplacements cette saison. A Toulouse, les « Rouge et Noir » défieront un adversaire plutôt bien au chaud à la neuvième place, alternant le chaud et le froid.
Aux Rennais de ne pas plonger un peu plus dans la manière et de s’offrir un peu d’air avant de retrouver un Roazhon Park tendu dimanche prochain pour la réception de Strasbourg. Deux « saussicos » en une semaine, gare à l’indigestion !





