Handball – Cesson : Léo Le Boulaire : « Un choix difficile à l’époque, mais le choix de la raison »

Entretien avec Léo Le Boulaire.
Retrouvailles avec l'ancien ailier du CRMHB, Léo Le Boulaire.

Après avoir intégré le centre de formation du CRMHB en 2010, puis défendu les couleurs cessonnaises pendant sept saisons, Léo Le Boulaire, à l’aube de ses 27 ans, a finalement décidé de reprendre ses études et de stopper sa carrière professionnelle en 2019. Il revient avec nous sur cette fin de carrière précoce mais aussi sur sa nouvelle vie dans le Finistère. Le handball, lui, n’est jamais bien loin.

Nous t’avons perdu des radars en juin 2019. Que deviens-tu depuis ?

Je suis installé avec ma femme et mon fils à côté de Brest, à Gouesnou, et je suis ingénieur systèmes embarqués à Thales. Je m’occupe du développement logiciel de cartes électroniques et je travaille sur la partie sous-marine.

Pourquoi décides-tu d’arrêter le handball à l’époque, à tout juste 26 ans ?

En fait, j’ai voulu m’ouvrir des portes, avoir le choix. Je savais que je voulais reprendre mes études à la fin de ma carrière et j’avais déjà ça en tête mais c’est surtout l’opportunité qui s’est présentée avec une alternance de trois ans dans une entreprise de renommée. C’est une opportunité qui ne se présente pas tout le temps.

Pendant le centre de formation, en parallèle du handball, je faisais un DUT à Beaulieu et je suis finalement diplômé en 2012, mais à ce moment-là, je commence à enchaîner les matchs. Sur les études, je m’en sortais pas mal et il y a des choses qui m’avaient plu. J’avais donc mon DUT, sans avoir pu exercer, mais j’avais des certitudes sur mes aptitudes. La réflexion est venue assez naturellement, même si j’avais encore des opportunités dans le hand.

L'accompagnement durable dans l'habitat.

Des opportunités dans le handball que tu as donc décidé de décliner…

J’ai eu trois propositions, dont Grenoble qui m’a envoyé un contrat. Je me renseigne un petit peu à l’époque et j’apprends qu’il y a des soucis pour verser les salaires (ndlr : à l’issue de la saison, le club Isérois est relégué administrativement). Concernant les deux autres clubs, les montages financiers ne tenaient pas la route. D’une certaine façon, l’histoire me donne un peu raison, car il y a eu le covid derrière. Je pense que ça m’aurait frustré de jouer dans des salles vides et de ne pas avoir choisi de reprendre mes études.

Financièrement, comment as-tu fait la bascule ?

L’alternance m’a permis de faire cette transition. De plus, à 27 ans, tu es mieux payé qu’à 18 ans. La conjoncture était propice et c’est aussi pour ça que j’ai pris cette décision. Ça a été un choix difficile à l’époque, mais le choix de la raison.

« J’en vois certains une à deux fois par an mais c’est comme si nous nous étions quittés hier »

As-tu continué à jouer au handball ?

Oui. Je suis tombé dans la marmite quand j’étais petit et c’était un rêve de gosse de jouer en professionnel. J’ai commencé à 6 ans et j’ai tout de suite adoré. J’ai aussi voulu continuer pour connaître les gens qui jouent au handball ici, dans le Finistère, mais également pour vivre une dernière expérience positive car quand je quitte Cesson, nous descendons. Forcément, c’était une saison pénible.

Je voulais aussi retrouver le monde amateur et tout ce que cela implique au niveau des valeurs humaines, même si à Cesson, il y a vraiment ce côté familial. C’était pour boucler la boucle et d’ailleurs, je vais même reprendre une licence cette année au Pont de l’Iroise après avoir pris un an de pause, suite à l’arrivée de mon fils. J’ai quand même essayé l’escalade pendant un an et j’ai bien aimé mais le sport collectif et le côté compétition et surtout la camaraderie m’ont manqué.

Tu as connu le changement de salle. As-tu eu l’occasion de revenir à la Glaz Arena ?

Je suis revenu plusieurs fois mais un petit peu moins avec les années. Ça me fait toujours plaisir de retrouver tout ça. J’ai connu les cinq premiers mois et clairement, la Glaz, c’est autre chose. Si la période sportive était difficile pour faire cette transition, c’est vraiment une salle où tu peux communier avec le public et où tout est fait pour avoir un vrai show.

Je suis notamment venu pour la dernière de Romaric (Guillo) et de Romain (Briffe). Après le départ de Sylvain Hochet un an plus tôt, c’est vraiment la génération des copains qui s’en va. Plus récemment, je suis allé voir Romaric au Challenge Caraty, dont il était le parrain.

Que retiens-tu de tes années cessonnaises ?

Ce qui m’importe, ce sont surtout les émotions vécues et les amitiés incroyables que j’ai nouées. Nous vivons vraiment ensemble dans un vestiaire et à Cesson, il y a quelque chose d’exceptionnel de ce point de vue-là. Il y a des gars que je vois une à deux fois par an, mais c’est comme si nous nous étions quittés hier. C’est limpide et il y a du vrai dans ces amitiés. Je pense à Romain Ternel ou Syssou qui m’ont pris sous leur aile et m’ont fait grandir. Je n’ai que des super souvenirs. Ce sont des expériences exceptionnelles et ça m’a énormément servi pour ma vie future.

Signature du journaliste.