Handball – D2F : Saint-Grégoire régale et surclasse Bègles (36-26)

Perrine Petiot.
Perrine Petiot et ses coéquipières sans pitié avec Bègles. @Crédit photo : JRS

Il flotte comme un air de victoire et de plaisir en ce mois de septembre sur le handball bretillien. Comme les copains du CRMHB, à la fête dans le premier tiers du classement de Starligue, les filles du Saint-Grégoire RMH réussissent une entame de championnat des plus convaincantes. Passées à un cheveu de la victoire à Nîmes et large vainqueures de Besançon, les joueuses de Romain Corre ont récidivé, en laissant une plus grosse impression encore, face à Bègles.

Sans Aziliz Vidie ni Justine Boucheur-Le Roy, blessées, les Rennaises sont bousculées d’entrée de jeu par les Girondines. Une entame compliquée, et fondatrice pour le coach local : « Bègles nous a pris à la gorge, avec un 0-2 d’entrée de jeu qui aurait pu nous mettre à l’envers mais qui a surtout indiqué qu’il allait falloir s’arracher et faire beaucoup et bien pour avoir quelque chose aujourd’hui. Et les filles ont su répondre présentes. »

Un euphémisme, tant la réaction est autoritaire côté grégorien, sous le bras surpuissant de Claire Scheid, bien décidée d’entrée de jeu à emmener les copines avec elle et une nouvelle fois grande artisane du succès de son équipes avec huit buts de plus au compteur (3ème buteuse de la division avec 26 buts en 3 matchs !).

Un coup d’accélérateur fatal à Bègles avant le repos

Sans paniquer, avec une défense rigoureuse et Sarah Vukovac pour fermer la boutique (13 arrêts au total), les Bretonnes infligent un 6-1 qui calme les ardeurs visiteuses. Pour autant, les « Bleu et Blanc » ne lâchent pas et grapillent, au point de revenir au hauteur et même de passer devant au quart d’heure de jeu (7-8).

Le moment choisi pour mettre Perrine Petiot au cœur du jeu, avec un impact immédiat. Egalisation, puis but en remontée rapide par Eden Dumoulin. Saint-Grégoire n’aura même pas pris le temps de douter. Durant les dix dernières minutes, Saint-Grégoire remet un gros coup d’accélérateur, un même temps qu’un gros coup dans le moral des coéquipières d’Emma Seddiki, ancienne de la maison.

Au tableau d’affichage, la note gonfle et les Bretonnes sont nettement devant au repos (16-12). « En préparation, nous avions aussi quatre buts d’avance au repos et nous avions perdu au bout du compte. Il était hors de question de revivre la même. »

Une seconde période pleinement maîtrisée, bouclée à 36 buts !

Le coach Romain Corre est entendu au repos par ses filles et celles-ci, bien qu’accrochées lors des cinq premières minutes (15-12, 35′), vont finalement assez vite se détacher et faire mal aux têtes adverses, où la seule Navarro à l’aile ne peut pas résoudre l’énigme bretonne (9 buts au total).

Sous l’impulsion de Jeanne Santiago, très à son aise durant le dernier quart d’heure de la partie, les Grégoriennes font feu de tout bois. Les barbelés sont posés en défense et les contre-attaques express martyrisent les Girondines, noyées sous les vagues bretonnes répétées.

Milica Trifunovic et Eden Dumoulin aux ailes s’en donnent à cœur-joie, Claire Scheid et Perrine Petiot pour les tirs à distance et le SGRMH compte même 11 buts d’avance à cinq minutes de la fin (33-22) !

Quelqu'un sur le toit

Désireuse d’offrir du « kiff » à une assemblée séduite, les locales ne s’arrêtent pas et torpillent jusqu’au bout leurs adversaires, au bout de leur vie dès la 50ème minute ! L’addition s’arrête à 36 buts encaissés, un total rarement atteint à la Ricoquais ces dernières années, pour seulement 26 buts encaissés.

Cinq buts de plus pour la capitaine Eden Dumoulin @Crédit photo JRS

« Après la pause, c’était encore accroché mais nous les avons battu à leur propre jeu, en jouant beaucoup sur la vitesse »

En avant saison, Jean-Luc Bosse avait prévenu que le jeu offensif risquait d’en surprendre plus d’un… Ce second succès de rang confirme les dires d’un président forcément heureux et savourant un claping avec des supporters comblés. Le coach, lui, clappe également mais reste surtout très mesuré et lucide : « Aujourd’hui, ça tourne plutôt bien pour nous et nous ne lâchons rien au moment où nos adversaires finissent par craquer en fin de match.

Ceci explique l’écart important au score mais je ne suis pas certain qu’il y ait dix buts d’écart entre les deux équipes. Aujourd’hui, ça nous sourit, tant mieux, savourons, mais ce n’est que le début de saison. »

Hors de question, donc, de tirer des conclusions hâtives, malgré le doux parfum du haut de tableau occupée par ses joueuses, deuxièmes après trois journées : « On savait qu’il fallait hausser le niveau de jeu face à une très bonne équipe et on a bien répondu à ça. Il y a eu 20 minutes de mano à mano, le +4 à la pause est bien heureux… Après la pause, c’était encore accroché mais nous les avons battu à leur propre jeu, en jouant beaucoup sur la vitesse.

Ensuite, la confiance était là, nous avons pris le dessus et nous avons eu la réussite et pas elles. A un moment, l’ascendant a été pris, on a eu la baraka avec notre public qui a joué son rôle. Le bilan ? Il faut continuer à travailler, il y a de la précision à amener et les matchs ne se ressemblent pas même si nous progressons. »

« Je n’ai pas à me répéter et ça, c’est très intéressant… »

La satisfaction prime pour Romain Corre, écouté par ses joueuses : « Avec ce groupe, je n’ai pas à me répéter et ça, c’est très intéressant. Quand on se répète rarement, c’est que les choses s’acquièrent et que l’on peut passer à d’autres sujets. Les filles adhèrent, il faut que ça continue. Nous avons plusieurs filles qui peuvent amener des choses différentes dans un projet commun et c’est ça qui est très intéressant. En coupe, à Pessac, il faut continuer et surfer sur la dynamique pour travailler et renforcer tout ce que nous faisons déjà bien ».

Les autres « girondines » du groupe sont prévenues et les Bretonnes bien décidées à enchaîner, championnat ou coupe, peu importe, avant d’aller au Pouzin dans quinze jours en championnat pour enfin gagner de nouveau à l’extérieur et rompre une série de disette loin de la Ricoquais n’ayant que trop duré…

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.