À quelques kilomètres du bois de Soeuvres, à Vern-sur-Seiche, Emmanuel Houdus, dirigeant de Global Services, nous a partagé sa passion du travail bien fait, de l’humain sans oublier, forcément, son amour du sport. Un entretien propre et net, sans bavure !
Depuis près de 20 ans, Global Services et Global Nettoyage rayonnent sur Rennes et sa périphérie. Quels sont les ingrédients de cette longévité, comment se porte votre société ?
Tout d’abord, même si les deux entités sont juridiquement distinctes, il convient de préciser que Global Nettoyages est la filiale professionnelle, de nettoyage industriel, issue de Global Services, structure dédiée aux particuliers avec des services pour le jardinage, la vitrerie le ménage et des travaux ponctuels. Aujourd’hui, la partie professionnelle représente même près de 80 % de l’activité et du chiffre d’affaires. Si la période économique actuelle est complexe, avec beaucoup de secteurs en difficulté, j’ai la chance d’être à la tête d’une entreprise qui affiche une bonne santé, avec une activité constante.
« Nous sommes redevenus des invisibles… »
Le secteur de la propreté a été mis en lumière lors de la crise du Covid, avec une explosion des chiffres. L’effet se ressent-il toujours ?
En termes de reconnaissance, pas vraiment, c’est le moins que l’on puisse dire. A l’époque, on applaudissait nos métiers, et d’autres, mais tout cela appartient bel et bien au passé. Nous sommes redevenus des invisibles, des personnes qui viennent avant l’ouverture des bureaux, que l’on cache si possible et qui ne doivent pas déranger en passant l’aspirateur… Si l’activité en elle-même, du fait du professionnalisme mis à l’époque, a conforté nos liens avec nos clients, les attitudes sont hélas souvent revenues au point de départ.
Le métier est difficile, il souffre d’un déficit d’image. Comment faire pour le rendre plus attractif ?
On ne va pas se mentir et je n’aime pas prendre les gens pour des imbéciles. Peu de personnes, à l’école, se disent « Je vais faire du ménage mon métier… » La vie, les parcours amènent souvent à choisir ces métiers par défaut et c’est une réalité. Mais une fois ce constat établi, c’est à nous, dirigeants, de faire aimer ce métier, de fidéliser nos bons éléments.
Que faites-vous pour cela, à l’heure où la difficulté de recrutement et de stabilisation des effectifs est un vrai sujet ?
Il faut un respect du travail de chacun, des personnalités, une écoute qui n’exclut pas l’exigence du travail bien fait et comprendre les impératifs des uns et des autres. Si le travail est fait, et bien fait, aucune raison pour moi de refuser d’être souple et à l’écoute. Notre métier comporte énormément d’humain, nous sommes là pour permettre à des familles de vivre, si possible bien. Être efficace auprès de nos clients, à qui nous avons le devoir d’offrir une prestation impeccable, n’exclut pas, au contraire, le bien-vivre des collaborateurs.
C’est même une priorité. Je ressens ce besoin qu’ils se sentent bien dans nos murs, heureux de bosser ensemble, avec l’envie de faire du mieux possible et d’être valorisés. Je m’attache à l’humain, j’attends qu’on soit vrai avec moi et je le suis toujours en retour. Je ne rêve pas d’une statue quand je ne serai plus là mais qu’au moins, si on m’évoque, ce soit avec le sourire…

En chiffres, quelle a été l’évolution de Global Services ?
Depuis notre premier salarié polyvalent, Guy, qui est resté quinze ans chez nous avant de partir à la retraite, nous sommes montés progressivement, avec le tournant de notre arrivée dans l’hôtellerie en 2015, qui a fortement augmenté nos effectifs et notre production. Nous assumons aujourd’hui la propreté de 13 hôtels. Avant cela, nous avions une trentaine de salariés, pour une soixantaine après. Aujourd’hui, on compte 130 salariés, avec 65 équivalences temps plein. Notre défi, avec cela, reste de fidéliser tout ce monde. Aujourd’hui, nous comptons environ 150 clients pros et une centaine de particuliers.
Et question chiffre d’affaires ?
J’aime me rappeler du premier mois de chiffre d’affaires, fin 2006. C’était chez Madame Bourgeois, pour de la vitrerie et un CA de… 25 €. Aujourd’hui, on est, depuis quatre ans, sur une moyenne de 210.000 € par mois de CA, avec une activité concentrée sur Rennes et allant jusqu’à Nantes. Les choses ont pas mal évolué (rires) !
« Cette D2F est vraiment sympa à suivre, les filles accessibles et inspirantes. »
Vous êtes seul aux commandes depuis 2017, quand le projet initial avait été lancé à trois. Quels sont les caps fixés pour l’avenir ?
Nous étions trois au départ, en effet, puis deux au bout d’un an. Ensuite, j’ai pris seul les commandes en 2017, ce qui ne veut pas dire que je décide ou agis seul aujourd’hui, loin de là. J’ai un encadrement autour de moi de huit personnes. Après – et mon papa me l’a encore rappelé récemment -, j’ai toujours eu un côté perfectionniste, convaincu que je peux tout faire seul.
L’âge a nuancé cela, et c’est très appréciable (rires) ! Aujourd’hui, j’apprécie de déléguer, de responsabiliser car les compétences ne demandent qu’à être révélées chez chacun de nous. Après, pour ce qui est d’être dirigeant, je crois que depuis l’armée, j’ai toujours eu un souci avec l’autorité. Demandez au capitaine Garnier…
Un dernier mot sur le sport, véritable passion chez vous. Pourquoi avoir choisi de devenir partenaire majeur du SGRMH ?
C’est une histoire de rencontre, avec Laure Bulucua, qui m’a contacté. Le courant est tout de suite passé, tout comme avec Jean-Luc Bosse, le président, et aujourd’hui Hugo. J’aime l’approche, la vision et l’envie dégagée au sein du club, la manière dont fonctionne cette équipe, sur et en dehors du terrain. Cette D2F est vraiment sympa à suivre, les filles accessibles et inspirantes. Je n’oublie pas non plus qu’une grande partie de mes salariés sont des femmes.
Je suis rentré comme petit partenaire, avec les serpilleros puis petit à petit, nous avons augmenté jusqu’à devenir partenaire majeur cette saison. C’est une suite logique à mes yeux. J’ai pratiqué le hand, jeune, le foot et j’ai toujours aimé les sports co. Nous sommes d’ailleurs aussi présents au Rennes PA. Les valeurs véhiculées sont communes. Nous portons les mêmes au sein de l’entreprise, entre solidarité, confiance, équité et partage. D’ailleurs, si vous êtes client potentiel et ne les avez pas, abstenez-vous de m’appeler, vraiment (rires) !
