Avec quatre points pris sur ses trois premiers matchs, le Stade Rennais offre un début de saison timide à ses supporters, malgré l’émotion offerte face à l’OM avec un scénario contraire finalement dompté. Hélas, depuis, les doutes semblent avoir repris le dessus. A juste titre ? Septembre sera un révélateur concret…
Un petit point pris face à Angers et Lorient, deux candidats assumés au maintien, et surtout, l’impression de n’avoir pas vraiment fait ce qu’il fallait pour gagner. D’abord en se punissant soi-même par indiscipline dans le Morbihan, avec deux cartons rouges en dix minutes pour une raclée qui fait tâche au coup de sifflet final (4-0) face à promu pourtant très faible… Ensuite en adoptant un rythme de sénateur en Anjou, une semaine plus tard, convaincu, à tort, qu’une gentille gestion en repassant en permanence par Brice Samba permettrait de tenir un petit 0-1 pas vraiment digne d’une équipe jouant l’Europe.
Deux désillusions et de multiples enseignements à tirer, pour réagir bien plus tôt que l’an passé, alors que les voyants semblaient au vert après une victoire héroïque contre l’OM, là aussi en infériorité numérique très tôt dans le match (30e). Néanmoins, un tel scénario ne se reproduit pas toutes les semaines et ce succès, censé être fondateur, reste dans l’attente d’une suite…

De la stabilité défensive, des doutes offensifs
Le Stade Rennais a ainsi déjà laissé filer cinq points mais surtout, l’occasion de se mettre sur orbite d’entrée de saison, avec deux déplacements théoriquement à portée pour engranger points et confiance. La faute, déjà, à une animation offensive pour le moment trop pauvre pour prétendre à mieux.
Avec seulement deux buts inscrits en trois matchs mais surtout peu d’occasions franches et de variété dans le jeu, ce secteur peut inquiéter, même si les arrivées en fin de mercato d’Esteban Lepaul et Breel Embolo, dont la complémentarité est tout à fait envisageable, apportent un peu d’espoir sur la question, sans oublier Musa Al Tamari et Kader Meïté dans la rotation.
Néanmoins, les joueurs de percussion font défaut, les dynamiteurs encore plus et le schéma en 3-5-2 ou 3-4-3, s’il stabilise défensivement l’équipe, n’apporte guère de déséquilibre chez des adversaires ayant clairement identifié les choses. Avec une majorité de joueurs défensifs, pas de facteur X à ce jour, le chantier reste important. Pour autant, la défense est clairement stabilisée, si l’on excepte le match à l’envers du Moustoir et les perspectives de stabilité sur ce secteur réelles.
Plus de profils percutants, perforateurs de défense
Lorenz Assignon et Adrien Truffert, partis, ont été remplacés par des valeurs sûres de Ligue 1, Frankowski et Merlin, ne faisant pas chuter la valeur de l’équipe, même si les solutions en cas de blessures restent minces. Dans l’axe, le trio Jacquet-Brassier-Rouault offre des garanties. C’est donc un peu plus haut que tout se jouera, tant dans la proposition tactique d’Habib Beye – dont on attend plus – que dans la production de ses joueurs, trop scolaires pour amener une folie nécessaire.
Alors oui, Valentin Rongier est déjà indispensable et adapté, tandis que Séko Fofana est en net progrès au regard de ses premiers mois bretons. Djaoui Cissé, en revanche, semble en pleine digestion de son ascension express dans un milieu de terrain où Mahdi Camara devrait apporter sa grinta et son impact.
Pour la qualité technique, Ludovic Blas part avec une longueur d’avance sur les copains, à condition d’y mettre intensité, régularité et impact. Un vrai pari, avec sa dose d’aléatoire. Pour autant, plus de profils percutants, perforateurs de défense. On ne trouve pas, certes, un Jérémy Doku sur chaque mercato mais un profil de ce type, à gauche comme à droite, aurait offert d’autres options, notamment tactiques…

Lyon, Nantes et Lens pour rebondir et lancer la saison
Toujours est-il que l’effectif à disposition de coach rennais est largement suffisant, dans une Ligue 1 clairement très affaiblie, pour toquer à la porte d’un Top 6 qui doit être un objectif minimum, au regard des transferts réalisés et salaires versés. Cette année encore, Rennes n’a pas regardé à la dépense, certes avec une balance équilibrée grâce à de nombreuses ventes, dont celle d’Arnaud Kalimuendo à Nottingham. L’héritage Massara aura été éphémère mais non sans conséquences financières et le mercato catastrophique réalisé par ce dernier est désormais presque effacé.
Reste à tourner la page sur le terrain et à donner vie à cette équipe, pourtant très intéressante sur le papier. Pour cela, deux réceptions en septembre, dans un Roazhon Park qui fera le plein, contre Lyon puis Lens, avec entre ces deux belles affiches, un derby chez le voisin nantais. Un programme idéal pour se réconcilier avec les sceptiques ou énervés, au choix, mais aussi se rassurer et prendre une place plus digne du statut du Stade Rennais dans la hiérarchie naissante de cette saison plus ouverte que jamais derrière le PSG.
Lyon, sur trois victoires, arrive avec confiance malgré son contexte financier tendu tandis que Nantes vient de remporter son premier match face à Auxerre, avec une identité de jeu voulue plus sexy que sous Antoine Kombouaré. Pas bien compliqué, vous direz… Lens, enfin, avec des retrouvailles dans tous les sens, sera toujours compliqué à jouer et sera forcément conditionné aux deux sorties précédentes. Trop décevant depuis de longs mois, le Stade Rennais n’a plus le droit d’oublier le réveil. L’heure de la rentrée a définitivement sonné en septembre alors Messieurs, au travail !
