Handball – Starligue : Cesson, maintenu sur le fil, démarre une autre histoire

Actu CRMHB.
Théophile Caussé sera l'un des rares encore au club la saison prochaine. @Crédit photo : JRS

Finalement onzième d’un championnat stressant jusqu’à l’avant-dernière journée, le Cesson RMH a validé au bout d’une saison pleine d’embûches un maintien loin d’être acquis trois mois plus tôt. La mission confiée au duo Yann Lemaire-Thibaut Minel réussie, place au retour de Sébastien Leriche en ce mois de juillet et à l’arrivée de neuf nouveaux joueurs.

« Et on démarre, une autre, histoire… » Gérard Blanc, sans lui faire injure, n’a pas marqué l’histoire de la chanson française mais ses mots vont forcément trouver écho dans les bureaux de la Glaz Arena à l’heure de la reprise, le 21 juillet. Amateurs de chanson française, Sébastien Leriche, Yann Lemaire et Thibaut Minel connaissent forcément ce tube de fin de soirée venu tout droit des années 80.

Ils vont surtout aussi devoir trouver la bonne partition pour faire de 2025-2026 sinon un tube, du moins une mélodie audible et harmonieuse, plus réussie que la précédente, en repartant d’une partition vierge où chaque note, chaque pause et chaque silence auront leur importance.

Sans refaire le film, déjà maintes fois décortiqué, de la mise en retrait de Sébastien Leriche après la défaite à domicile face à Ivry, l’heure des retrouvailles et surtout, d’un nouveau départ, est forcément sujette aux interrogations et interprétations. Si du côté de l’état-major du club, la solution annoncée à l’époque d’un retour aux affaires du coach numéro 1 en juillet quelle que soit l’issue de la saison, n’a jamais été remise en cause, le fonctionnement à venir et la complémentarité du trio interroge forcément.

Le temps étant un allié et les bons résultats aussi, alors pourquoi pas ?

Chacun, au gré de discussions informelles ici et là, affirme son envie de mettre l’institution Cesson au centre du débat et surtout, des priorités, d’avancer en comptant sur la volonté réciproque des autres protagonistes mais pour autant, toutes ces louables intentions pourront-elles se traduire dans la durée ? Factuellement, le choix collégial décidé et expliqué par le président Stéphane Clémenceau en mars a porté ses fruits.

Cesson s’en sort, avec les dix premiers points pris sous Sébastien Leriche et son staff jusqu’en mars puis grâce aux dix autres récoltés par le tandem Yann Lemaire- Thibaut Minel sur les douze derniers matchs. Sportivement, pas mal de similitudes sont objectivement à faire avec à l’aller comme au retour, les matchs qui devaient être remportés l’ayant à peu près été, hormis Ivry et Tremblay à deux reprises sous Sébastien Leriche puis des « coups » : Toulouse à l’aller, Dunkerque et Chambéry au retour, par exemple, dans un championnat plus homogène et dense que jamais.

Pour autant, inutile d’être hypocrite et force est de constater que l’équation à venir n’est pas des plus simples. Si chacun veut repartir de l’avant, accepter de dresser le bilan et changer ce qui a conduit à des tensions exacerbées, évidemment, par des résultats qui n’étaient pas au rendez-vous, la réussite de ce « Re-Boot » peut être et serait une première mais aussi, une vraie performance. Celle-ci en référerait à la résilience, l’intelligence et la capacité à faire le dos rond.

Neuf nouvelles têtes aux CV et cultures tout aussi riches que variées

Des qualités déjà vues dans le sport et imaginables à Cesson. Si rien ne sera probablement plus jamais comme avant, rien ne dit non plus que rien ne puisse plus fonctionner, les compétences et l’intelligence de chacun pouvant tout à fait surpasser le passif d’un moment compliqué vécu avec des émotions diverses et contrastées. Le temps étant un allié et les bons résultats aussi, alors pourquoi pas ?

Au-delà de l’inconnue des retrouvailles au quotidien pour le staff, donc, place à un sacré chantier niveau effectif. Dix joueurs sont partis, avec leur histoire et la conclusion de celle-ci, heureuse pour le club avec le maintien, et un nouveau chapitre s’ouvre. Autour des rescapés de la saison (Maté Sunjic, Théophile Caussé, Xavier Labigang, Mathieu Salou, Michal Baran et Mathéo Briffe) arrivent neuf nouvelles têtes avec des CV et cultures tout aussi riches que variées.

La puissance et le bras gauche décisif de Gustavo Rodrigues, l’intelligence de jeu et la justesse d’Egon Hanusz, la patte espagnole d’Asier Nieto à gauche, l’explosivité d’Alex Moran à l’aile droite ou la grande taille et l’efficacité de Josep Folques sur l’autre aile, sans oublier le retour à Cesson de Simon Ooms en pivot et les promesses de Jean-Emmanuel Kouassi dans les buts, élu meilleur gardien de Proligue avec Caen. Dernière recrue, le pivot hongrois Erik Szeitl.

Des leaders à remplacer…

Autant de promesses pour un puzzle cosmopolite dont l’assemblement suscite bien sûr beaucoup d’interrogations mais qui pourrait surtout offrir un sacré spectacle à la Glaz Arena. Le public, qui a une nouvelle fois répondu présent cette année à plus de 3000 personnes de moyenne, suivra forcément aussi de près l’avènement de plusieurs joueurs issus du centre de formation qui pourraient avoir leur carte à jouer, à l’image d’Alexandre Baradat ou Tristan Michel, amenés à évoluer toute la saison avec les pros.

Club formateur, Cesson n’entend pas renier son ADN et la suite de son évolution passera indéniablement par la relève incarnée par les jeunes issus du club, où les dignes successeurs de Romaric Guillo et Romain Briffe sont évidemment attendus. Car oui, au-delà du potentiel et des caractéristiques des arrivants, c’est un nouveau groupe qui doit se dessiner et se construire autour de leaders qui auront de sacrées personnalités à remplacer, parties au cours des deux dernières saisons, à l’image des Sylvain Hochet, Arnaud Tabarand, Ludwig Appolinaire et donc, Romaric Guillo et Romain Briffe notamment.

Auprès des jeunes et des nouveaux joueurs d’abord, mais aussi en qualité de relais du staff, qui ne pourra pas réussir sans avoir son nouveau groupe avec lui. Théophile Caussé, vice-capitaine la saison passée, Maté Sunjic de par son expérience ou encore Josep Folques, capitaine à Istres en fin de saison, pourraient être ceux-ci même si le leadership ne se décrète pas mais se fait naturellement au gré des sensations et des connexions au sein d’un groupe.

« Je suis convaincu que si l’on se maintient, nous sortirons tous grandis de cette période compliquée… »

Pour cela, les stages de cohésion prévus cet été à Dinard et Liffré, lors du Challenge Caraty puis au Pays Basque seront évidemment des moments clés où une partie de la saison se jouera peut-être déjà, loin d’un score ou d’un classement. L’occasion pour ces garçons de se rencontrer, pour d’autres de se redécouvrir ou de repartir sur de nouvelles bases mais la certitude de devoir poser les fondations d’un groupe qui a devant lui une sacrée histoire à écrire.

« Je suis convaincu que si l’on se maintient, nous sortirons tous grandis de cette période compliquée… », nous disait Stéphane Clémenceau courant mars. Premiers éléments de réponse dès septembre, avec la reprise en coupe de France le 2 puis la première journée le week-end suivant. Et comme le dit la chanson : « Mais ça, c’est une autre histoire… »

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.