La fameuse « expérience Stade » … Le terme est en vogue depuis plusieurs années au moment d’évoquer le développement des avants et après matchs de Ligue 1. Au Stade Rennais, beaucoup de choses sont mises en place pour offrir une expérience unique, au-delà du match. Plongée dans les coulisses d’un spectacle réglé à la minute et au moindre de détail, pour votre plus grand plaisir !
Parce que les souvenirs d’enfant ne se construisent pas uniquement autour du résultat, c’est tout un décorum qui contribue à consolider le lien entre le supporter et son club. Un joueur, bon ou mauvais, un fait de match mais aussi parfois, un autographe, une photo et l’histoire est lancée. Du côté de la Route de Lorient ou derrière la tribune Rose, le début de l’histoire d’amour avec les « Rouge et Noir » opère ainsi souvent de la sorte, entre les futures générations de supporters et un club qui ne cesse de progresser depuis dix ans dans sa proposition faite à ses fans.
Une identité marquée visuellement avec classe et éclectisme !
Présent au club depuis vingt-trois ans, Julien Boucher, aujourd’hui responsable événementiel, ne ménage ainsi pas ses efforts le jour du match, ni en amont, avec un programme et un timing réglé à la minute près : « Il y a beaucoup de travail d’effectué par toutes nos équipes pour permettre aux visiteurs du Roazhon Park de vivre une expérience dans mais aussi à l’extérieur du stade. Depuis plus de dix ans, je pense que le club travaille dur et fort en ce sens et a même été précurseur en la matière en France. »
Une fierté pour celui qui a évolué jusqu’en CFA 2 au club et qui est passé par plusieurs services avant de prendre en charge cette partie primordiale dans l’expérience stade construite par le club. Dans son environnement, le Stade Rennais continue d’abord de mettre l’accent sur les symboles, avec l’appui de l’équipe communication du club. Les Hermines sont là, partout, la statue « intra-stade » de Jean Prouff est une exception culturelle en Europe, la seule située en tribunes, des fresques d’artistes locaux comme War, Aero, Poch, Annick Leroy et Trib-Dirt sont à l’honneur comme une passerelle entre art, culture et sport.
La Galerie des Légendes a trouvé son public en semaine
Fleurissent aussi aux quatre coins du « RP » les portraits de joueurs et notamment ceux des gardiens prestigieux passés au club rappellent le passé riche d’un club abonné à la Ligue 1 depuis 1995, soit 30 ans. Une durée valant quelques rappels, pour ceux qui n’ont vécu les galères qu’au travers des récits des anciens. La Galerie des Légendes a ainsi trouvé son public en semaine, afin que le Roazhon Park vive aussi en dehors du jour de match.
L’affirmation de l’identité Stade Rennais fait plaisir et les progrès sont impressionnants mais sans l’animation de ces murs, n’aurait sans doute pas l’impact d’aujourd’hui. Ce, au-delà de la Bretagne pour faire de l’écrin rennais l’une des meilleures ambiances de France, que ce soit pour le bon vivre comme pour l’atmosphère une fois le match lancé.
Histoire du club, arrivée des joueurs, bien-être du public, rien n’est laissé au hasard !
Pour échauffer son public, le club met ainsi les petits plats dans les grands. D’abord, l’installation d’un village sur le parking adossé à la tribune Rose, où bat le cœur du Stade avec le RCK. Pour les petits comme pour les grands, de multiples activités : des zones de jeux gonflables avec des défis et challenges, des stands photos avec Erminig jamais très loin, un aménagement pensé pour le spectateur, de la restauration et des buvettes, désormais internalisées par le club : « Nous avons fait ce choix afin de contrôler au mieux notre offre et surtout, la qualité de la prestation de A à Z.
Avec une production assurée par Crêpes House, qui produit pour nous les galettes, frites et la restauration rapide, nous avons mis en place une cuisine centrale et on produit sur place de quoi alimenter nos points de restauration, avec aussi des pizzas et des burgers. A partir du moment où nos supporters passent plus de trois heures, match compris, dans l’environnement stade, nous devons pouvoir offrir une proposition à la hauteur. »
« Il y a dix dérogations par an qui nous autorisent à commercialiser de la bière dans notre stade »
Boire un coup entre copains, justement, est aussi possible, y compris avec alcool… Sans tomber dans l’excès – l’abus d’alcool reste dangereux pour la santé – cela est possible, contrairement aux idées reçues, sur certains matchs : « Il y a dix dérogations par an qui nous autorisent à commercialiser de la bière dans notre stade.
Il suffit de regarder aux ardoises des buvettes quand c’est le cas mais inutile d’y penser sur les matchs à risques et grosses affiches. Dans cet optique, nous avons mis en place, dans les coursives de la tribune Rose, un mur à bière avec la possibilité pour nos supporters de se servir seul. D’autres viendront et les boissons sont disponibles lors des fameux matchs à dérogation. »
L’arrivée des joueurs, un vrai temps de partage décisif pour s’attacher au club
Des innovations pour consommer mais aussi, savourer. Côté show, ainsi, l’arrivée des joueurs, « le moment fort le plus important en dehors du match », a ainsi été améliorée d’année en année pour devenir aujourd’hui un point culminant du show d’avant-match. Le tapis rouge, Maxime Neveu, l’un des deux speakers au micro pour chauffer une foule répartie de chaque côté du tapis rouge et désormais, une traversée de la boutique, désormais localisée derrière le RCK dans un emplacement plus naturel.
La rencontre avec les joueurs, ce temps de partage décisif et indispensable pour créer l’attachement au club, dans la durée. Si chacun des joueurs gère les « check » et photos à sa guise, le moment reste précieux et capital pour tous. Côté son, là aussi, rien n’est laissé au hasard et le timing parfaitement géré. Deux DJ, DJ Martin et AJAX TOW, sont aux platines pour mener d’une main de maître chaque son envoyé autour de l’inamovible Bro gozh ma zadou d’avant-match ou encore du Genesis de Justice à l’entrée des joueurs.
L’idée de concert, déjà essayée et souhaitée dans un futur proche, sera développée à partir de la saison prochaine
Pour les buts, Depeche Mode reste d’actualité même si le club reste en réflexion permanente pour ajuster, modifier à la marge ou innover en la matière sur un domaine primordial et souvent oublié de l’expérience stade. L’idée de concert, déjà essayée et souhaitée dans un futur proche, sera développée à partir de la saison prochaine dans un village animation tendant à rentrer dans un esprit fan Zone à terme.
Une partie son gérée de main de maître notamment par Hugo Andrieux, bien connu des salles de handball rennaises, en charge depuis plusieurs années de synchroniser tout ce petit monde dans l’avant-match en bord de terrain. Les messages dans les écrans géants, la musique, les annonces speakers et les spectacles de pyrotechnique, tout passe par les oreillettes de l’ex-gardien du CPB Handball, relais capital de Julien Boucher sur la pelouse.
Des enfants supporters d’aujourd’hui mais surtout de demain
Voici donc pour toute la partie « visible » d’avant-matchs parfaitement huilés, évidemment mis en place en collaboration permanente avec Pierre Juhel et l’équipe sécurité du stade. Au total, ce sont 100 buvetiers, 400 agents d’accueil en contrats matchs, revenant régulièrement tout au long de l’année, 40 animateurs/logisticiens dont 15 à 20 personnes « flamme info » identifiables pour orienter chaque supporter vers la bonne entrée et répondre à toute question.
L’avant-match, ce sont aussi 40 agents médicaux secouristes, une centaine d’employés traiteurs et une cinquantaine d’hôtesses, ajoutés aux speakers et à la quarantaine de salariés du club sur le pont, dédiés à la satisfaction du spectateur.
« Pour les enfants, ce sont des moments gravés à jamais »
Sans oublier, bien sûr, les enfants, supporters d’aujourd’hui mais surtout de demain, invités sur différentes missions comme l’entrée des joueurs, le graal, mais aussi pour porter les drapeaux à l’effigie de chaque joueur lors de la présentation des équipes : « Pour les enfants, ce sont des moments gravés à jamais. Ces jeunes sont issus de nos clubs partenaires, au nombre de 150, qui nous envoient une équipe par saison. Nous avons ainsi près de 80 enfants par match, soit près de 1500 sur une saison complète ».
Une saison réussie, au-delà d’une qualification en coupe d’Europe, d’une place en ventre mou ou d’un parcours européen, c’est aussi un attachement qui naît ou se confirme, où la joie est parfois remplacée par la déception mais ceci toujours sur le terrain des émotions. Vibrer, tous ensemble et avoir l’envie d’y revenir, pour partager, avec l’attente inaltérable du match, puis du match d’après… Une autre équipe que celle observée sur le terrain s’y atèle, au quotidien, et réussit clairement sa mission, pour une expérience Stade qui ne demande qu’une chose : y revenir !
