Un an seulement après sa descente en Nationale 3, l’Avenir Rennes Basket peut déjà prétendre à la remontée. Bien plus qu’une prétention d’ailleurs, puisque les Rennaises, premières, n’ont plus qu’un match à disputer face au dernier, Lorient, pour valider leur accession sportive. L’entraîneur Pierrick Le Corre revient sur cette saison réussie quoiqu’il arrive.
Au sortir d’une saison 2023-24 décevante, l’Avenir Rennes Basket descendait en Nationale 3. Un couperet logique après un exercice bien trop irrégulier et entraînant par la même occasion la rétrogradation de l’équipe de Nationale 3 en Pré-Nationale.
Arrivé pendant l’été pour succéder à Pierre Mancelle à la tête de l’équipe première, le Mayennais Pierrick Le Corre savait la mission compliquée : « Après deux ans comme assistant coach à Nantes, je cherchais un rôle d’entraîneur principal. Le club m’a contacté et ne m’a rien caché. Je savais que c’était une phase de transition. Historiquement, cela faisait plusieurs années que le club évoluait en NF2 et il y a eu le départ de plusieurs joueuses ».
Quelques mois plus tard, son équipe est à une marche de la remontée. Pourtant, en y regardant de plus près, ce dénouement n’était pas véritablement envisagé, après les premiers matchs de la saison : « Il a fallu rajeunir le groupe avec des joueuses issues de la formation et nous n’avions que quatre joueuses de l’année dernière, dans celles régulièrement appelées en équipe première. Trois pendant toute la saison (ndlr : Sarah Lépine, Alyssa Barthélémy et Vanina Jean) et Adèle Raveleau est revenue en début d’année civile. Nous avons intégré six jeunes et l’objectif annoncé par le club était le maintien. »
« Dès le début de saison, j’ai senti que nous pouvions être dans le lot pour postuler à la montée »
Avec trois défaites sur les sept premiers matchs, l’objectif maintien semble se confirmer. Pourtant, le revers initial contre Vertou sonne, déjà, comme un tournant : « Dès le début de saison, j’ai senti que nous pouvions être dans le lot pour postuler à la montée, ou en tout cas être outsider. Certes, nous perdons le premier match contre Vertou, mais je pense que c’est un vrai déclic.
D’un côté, nous n’étions pas prêts car l’équipe venait de se renouveler et nous avions besoin de trouver nos marques, mais de l’autre, je pense que ça nous a permis de nous rendre compte que nous n’avions pas le bon état d’esprit. Nous avons pu constater que nous n’avions pas de marge et qu’il fallait prendre match après match. En se projetant plus loin, nous aurions perdu le fil de ce que nous pouvions maîtriser ».
« Il fallait retrouver une alchimie et nous avons réussi à créer quelque chose où tout le monde s’y retrouve, tant dans le jeu que dans l’état d’esprit »
La mise en route passée, la dynamique s’inverse et l’Avenir Rennes Basket enchaîne une impressionnante série de 14 victoires consécutives ! Le fruit d’un travail de longue haleine et d’une formation performante : « Il fallait retrouver une alchimie et nous avons réussi à créer quelque chose où tout le monde s’y retrouve, tant dans le jeu que dans l’état d’esprit. Je voulais que les filles prennent du plaisir à jouer. Surtout, ce qui a payé, c’est leur investissement tout au long de la saison.
Au contraire d’autres équipes, elles s’entraînent quatre fois par semaine et sur une saison, ça fait la différence. C’est aussi la récompense de la formation qu’il y a derrière. Si tu connais une erreur de parcours, mais que tu as de quoi alimenter avec des joueuses en interne, ton socle te permet tout de suite de rebondir. Je n’ai jamais vraiment parlé d’objectifs aux joueuses et avec le « simple » objectif de se maintenir, nous n’avions pas la pression du résultat. Ensuite, quand tu engranges les victoires, tu te prends au jeu ».
Si l’entraîneur rennais admet qu’il pouvait « difficilement rêver mieux » pour sa première saison sur le banc de l’Avenir, le travail n’est pas fini et il y a encore un match à disputer début mai face à la lanterne rouge Lorient, une victoire et 20 défaites cette saison. Une formalité ? : « Il nous reste 40 minutes pour se récompenser de tout ce que nous avons fait cette saison et le fait que Lorient soit dernier, ça ne change rien. Si nous jouons ces 40 minutes, nous serons récompensés. Cette saison, nous n’avons pris personne de haut et ce n’est certainement pas là que nous allons le faire ».
Un dernier petit effort pour un grand bonheur et un retour vers le futur désormais engagé.
