Alors que février, avec Tremblay et Ivry au programme, s’apparentait à une rampe de lancement idéale pour repartir sur de bonnes bases, le scénario inverse s’est écrit, plongeant les Irréductibles dans une crise allant au-delà du classement. Des remèdes sont déjà essayés mais quel diagnostic poser ? Une certitude, le patient CRMHB n’est pas au mieux…
Des résultats qui interpellent
Oui, les projecteurs sont braqués sur le coach des Irréductibles depuis sa mise en retrait et cantonné à sa chaise sur le banc lors de la défaite concédée à domicile contre Ivry. Mais la situation actuelle d’un club en crise de confiance ne peut se résumer à cela. Impossible d’occulter les prestations offertes par les Cessonnais sur leur parquet, face à Saint-Raphaël comme face à Ivry.
Deux défaites, l’une cinglante, l’autre symptomatique des maux d’une saison compliquée, où Cesson n’a hélas pas assez souvent affiché le niveau et la constance nécessaires pour gagner à ce niveau-là. Des pertes de balles inhabituelles, difficiles à accepter au moment où il faut sortir de l’ornière, des contre-attaques manquées et une défense, jusque-là parmi les meilleures du championnat, devenant de plus en plus perméable.
Une propension, aussi, à rater les entames de mi-temps, souvent fatales, ou encore des scénarios se répétant, traduisant bien que quelque chose ne tourne pas rond. Si le staff, dans ses choix, a et fait sans doute de mauvais choix, les coachs ne sont pas sur le terrain où se dégage une sensation de joueurs dans le dur, semblant par séquences plus se découvrir que se connaître, avec en conséquence, des automatismes aux abonnés absents.
« Ce qui compte, c’est l’avenir du club »
Ajoutez à cela des niveaux physiques trop différents pour de nombreux éléments, à peine revenus de la terrible avalanche de blessés de l’hiver, conduisant à l’impossibilité de travailler sereinement en semaine depuis plus de quatre mois et voilà une addition salée conduisant à une série de résultats terribles. Depuis le 31 octobre et sa dernière victoire contre Créteil, Cesson a encaissé huit défaites et pris un seul petit point à Nîmes, ne franchissant que deux fois la barre des 30 buts inscrits.
Si le championnat ultraserré permit longtemps une lecture positive avec des écarts restreints, cela vaut de moins en moins et la vérité est désormais implacable. Cesson va devoir batailler avant tout sur le terrain pour se maintenir, comme le confirme son président, Stéphane Clémenceau : « Sébastien est dans le dur, nous l’avons entendu, vu, et essayons, tous ensemble d’apporter une réponse, une solution, de tenter quelque chose. Après, il n’est évidemment pas le seul responsable de tout ce qui se passe.
Il ne s’agit clairement pas de désigner un coupable. C’est par l’investissement des joueurs sur le terrain mais aussi la performance sportive, technique, que nous nous en sortirons. En étant aussi un peu plus épargnés niveau blessures, avec des joueurs à 100 %. Je suis convaincu que nous allons sortir de tout cela grandis et plus forts. »

Rien à voir avec les épisodes Gaudin et Sylla
Forcément, l’image interpelle et rappelle, inévitablement, la mise à l’écart de Christian Gaudin seul sur sa chaise à l’écart du groupe, regardant un certain… Sébastien Leriche aux commandes, debout devant le banc. Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence.
C’est en tous cas, début mars, la tendance, comme le confirme le président, Stéphane Clémenceau : « La situation n’a rien à voir entre le groupe et Sébastien en comparaison à ce qui avait été vécu avec Christian ou Yérime. La rupture était consommée, la séparation indispensable. Nous ne sommes pas du tout dans la même situation. Il y a deux temps dans le sport, la décision.
Celui long à savoir la saison prochaine, qui doit impérativement se jouer en Liqui Moly Starligue, où notre logique est d’être avec Sébastien, que nous avons prolongé jusqu’en 2027. Dans le temps court, en revanche, la situation est difficile, pour lui comme pour tout le monde, et il faut trouver des solutions, et surmonter tout cela ensemble quitte à tenter des choses. »
En cas de série de défaites se prolongeant et d’une fissure se creusant entre le coach et son groupe, un renvoi est-il imaginable ?
Yann Lemaire à la conduite des matchs et entraînements
Si à ce jour, le président se défend même de l’idée d’appuyer sur le bouton, il reconnait aussi qu’en sport, « il ne faut jamais dire jamais au risque d’être démenti… Mais clairement, ce n’est aujourd’hui pas une hypothèse présente sur la table. Je n’ai jamais été un grand fan de cette méthode. Ce que nous avons essayé contre Ivry va être prolongé jusqu’à la fin de la saison.
Dans cette logique, Sébastien prendra une position plus éloignée du terrain, en se concentrant sur la stratégie sportive, le contenu des entraînements et la préparation des matchs, et en conservant son rôle d’entraîneur principal. Tout en étant à son soutien si besoin, il déléguera la conduite des entraînements et des matchs à Yann Lemaire.
L’ensemble du staff, des joueurs et des dirigeants sont focalisés sur l’objectif de redresser la barre d’ici à la fin de saison et le club maintient sa totale confiance en Sébastien Leriche pour les prochaines saisons. »
Le coach, de son côté, met avant tout la priorité sur l’institution et l’intérêt du club : « Le constat qui a été fait au regard de la situation sportive actuelle nous a poussés, staff et dirigeants, à remettre en question notre organisation pour donner un nouvel élan d’ici à la fin de saison.
Il ne s’agit pas d’un retrait de ma part, mais d’une redistribution des rôles temporaire, pour replacer les joueurs dans une dynamique de performance afin de retrouver des résultats plus probants. Pleinement impliqué et au soutien de Yann si besoin, chacun doit être conscient des sacrifices et du surplus de travail à fournir pour cette deuxième partie de championnat. »

Un calendrier ultra-compliqué
Oui, octobre offrit trois victoires, du jeu mais n’était ce pas là l’arbre cachant la forêt d’une année annoncée comme de fin de cycle et de transition ? Si le coach avait prévenu en septembre dernier, mettant le curseur sur un maintien à assurer avant tout, ceux imaginant une huitième place n’ont-ils pas vu trop haut ? Alors que la maison semble menacée par un incident dont les dégâts seraient ravageurs, la solidarité doit être de mise pour sauver les meubles, peu importe les adversaires à venir.
Aix, Montpellier, Toulouse et Nîmes, voici le programme de mars-début avril pour une équipe qui n’a pas le loisir de choisir ses adversaires. Il faudra des points, peu importe la manière, ou le lieu, et le plutôt serait le mieux.
Romaric Guillo, capitaine de l’équipe, le résumait parfaitement avant d’aller défier le PAUC : «Aujourd’hui, la seule chose qui doit nous animer est de sauver la place du club dans l’élite, rien d’autre. La semaine avec les deux matchs à domicile a été très compliquée, mais des choses sont sorties, tout le monde a parlé, et maintenant, il faut avancer. A chacun de prendre ses responsabilités à commencer par nous, les joueurs.
« Que l’on arrête de papillonner »
A nous de mettre un mouchoir sur nos états d’âme, que l’on arrête de papillonner et se mettre minables sur le terrain pour n’avoir aucun regret à la sortie d’un match. Gardons le cœur chaud mais la tête froide et mettant
toutes nos chances de notre côté en commençant par gagner des matchs ».
Lucide, le capitaine insiste aussi sur l’importance de ressortir un peu de positif, d’impulser une dynamique différente : « Au-delà de ce qui sera acté ou décidé par les dirigeants, nous devons arrêter de tout voir en noir. Nous ne sommes pas derniers du championnat, pour le moment pas relégables et nous sommes capables de gagner des matchs.
Il faut en être convaincus, tout faire pour cela. Entre joueurs, l’ambiance est toujours bonne et on doit avoir conscience que ce groupe n’aura pas la chance de revivre une saison ensemble, alors profitons de chaque instant et faisons le travail sur le terrain.
On sait que ce sera dur mais ça l’est aussi ailleurs, il ne faut pas croire que notre situation est unique. Ne nous rabaissons pas par rapport aux autres équipes, mordons dedans et on verra. Appuyons nous sur nos
qualités et je reste convaincu que nous pouvons réussir ! »
La prise de conscience est là, tant de l’urgence que des responsabilités passées et à venir de chacun, reste désormais à voir les résultats et ce, dès ce mois de mars capital pour, au-delà d’une saison, l’avenir et le projet d’un club nécessiteux de retrouver un peu d’air et de sérénité.
A retrouver dans votre JRS de mars.
