Pas même le temps de croire à une parenthèse enchantée que le Stade Rennais est déjà éliminé de la coupe de France. En déplacement dans l’Aube, face à un adversaire également mal en point dans son championnat (Troyes, 15e de Ligue 2), les « Rouge et Noir », sans idée ni talent, se sont heurtés au bloc aubois et ont concédé le seul but de la rencontre dix minutes après le retour des vestiaires.
Une troisième défaite en autant de matchs pour le Stade Rennais en 2025 et pas grand-chose de nouveau, si ce n’est des inquiétudes toujours plus grandes, semaine après semaine, et un maintien loin d’être acquis… Finalement, que retenir d’une telle prestation ? Rien ou presque si ce n’est qu’il y a toujours plus profond que le fond et que les « Rouge et Noir » creusent. La première période est un long jour sans fin où les Rennais gardent le ballon sans porter le danger, et pire, passent même tout proche de la correctionnelle à deux reprises.
D’abord sur une faute de Jordan James sifflé à l’extérieur de la surface et paraissant à l’intérieur, puis, sur un pénalty cette fois-ci bien accordé, mais raté par Saïd suite à une main de Leo Ostigard. Côté breton, toujours pas grand-chose avec seulement deux petites alertes sur des frappes de Seko Fofana et Ludovic Blas, mais à chaque fois captées par le portier troyen. En vue, mais peu en réussite, l’ailier Saïd s’essaie une dernière fois avant la pause, sans succès (0-0).
Amine Gouiri touche le poteau
Rennes est donc prévenu à la pause, il faudra en mettre plus, beaucoup plus, en seconde période, pour espérer se qualifier. Et la première occasion est bretonne. Après s’être débarrassé de son vis-à-vis dans le rond central sur une relance de Samba, Amine Gouiri accélère plein axe avant de servir Ludovic Blas sur sa droite. Ce dernier parvient à lui remettre le ballon dans la surface, mais le plat du pied de l’international algérien touche le poteau droit de Nicolas Lemaître.
Quelques instants plus tard, c’est au tour de Blas se s’essayer, mais sa frappe est une nouvelle fois trop molle. Troyes attend patiemment son heure et pique juste avant l’heure de jeu. Une première contre-attaque mal négociée, puis dans la foulée, sur une mauvaise relance rennaise, Gozzi a tout le loisir de rentrer dans la surface de réparation et de servir Saïd. Cette fois-ci, l’ailier ne laisse pas passer l’occasion et bat Brice Samba de près avec une frappe entre les jambes (1-0, 56’).
En réaction plutôt qu’en action, la réponse rennaise est toute aussi timide avec toujours un manque de justesse criant dans les derniers gestes. À un quart d’heure du terme de la rencontre, lancé idéalement par Jordan James, Amine Gouiri perd son duel face au gardien troyen.
Quelles solutions ?
Si les « Rouge et Noir » campent devant la surface adverse, mais sans se montrer dangereux, c’est bien l’ESTAC qui a l’occasion de tuer le match, mais Traoré, par deux dois, rate le cadre. Qu’importe pour les Aubois, la dernière « offensive » rennaise ne donne rien et Troyes poursuit l’aventure en coupe de France, au contraire des Rennais, demi-finalistes l’année dernière mais déjà éliminés en huitièmes de finale (1-0).
La situation est grave, avec ce nouveau raté, et le Stade Rennais paraît plus que jamais à la dérive et sans solutions. Si les surprises, mince consolation, n’ont pas manqué lors de ces huitièmes de finale de coupe de France avec l’élimination de Lyon notamment, c’est surtout la manière qui inquiète. Pas ou peu de projections vers l’avant, des joueurs manquant d’agressivité, d’envie et de qualité, et une fragilité défensive alarmante malgré les trois axiaux, le tout face à une formation quelconque de Ligue 2…
Des constats répétés, mais toujours plus d’actualité. Le mercato, solution identifiée à l’heure actuelle, devra être bien négocié jusqu’au bout. Des mouvements oui, mais les bons cette fois-ci, car Rennes n’a plus de temps à perdre, que ce soit pour cette saison 2024-25 ou pour son avenir.
Si Frederic Massara a montré les muscles au travers d’une colère froide en zone mixte (écouter ci-dessus), ce sont surtout des actes qui sont attendus avec un effectif, qu’il a constitué, qui ne répond ni sous Julien Stéphan, ni sous Jorge Sampaoli. Une victoire contre Brest est impérative, samedi, à minima, sans quoi un énième « remaniement » pourrait rapidement redevenir une actualité plausible. Avec quel fusible cette fois-ci ?