Basket – URB : Avec Julian Ngufor, hauteur garantie, sur et en dehors du parquet !

Portrait de Julian Ngufor.
Julian Ngufor de retour au bercail. @Crédit photo : JRS

Originaire de Rennes, quartier Cleunay, Julian Ngufor est un pur produit du basket rennais. Revenu dans la capitale bretonne après plusieurs années à Poitiers puis à Rezé, l’ailier de 23 ans jongle entre le basket et ses études de Lettres, lui le passionné d’art et de culture en général. Portrait d’un jeune homme curieux avide de cultiver aussi bien sa tête que ses statistiques.

Très vite, dès les premiers mots échangés, Julian Ngufor plante le décor et l’importance de sa vie hors-basket. D’abord, un équilibre de vie, puis, plus philosophiquement, un moyen de s’élever, autrement que dans les airs de la salle de Colette-Besson : « C’est une passion que j’ai depuis que je suis tout jeune. Ma mère nous emmenait, mon frère et moi, dans les lieux culturels. L’art antique, les tableaux de la Renaissance, ça t’oblige à te poser des questions et ça m’est resté. Maintenant, j’entretiens cela. Ça fait partie de la créativité intérieure et ça fait du bien à mon âme ».

À Rennes, le musée des Beaux-Arts n’a d’ailleurs plus de secrets pour lui – « j’ai dû le faire 50 fois » – et son retour à l’URB se fait en parallèle d’une fac de Lettres (licence Humanités). Un cursus comprenant de la Littérature, de l’Histoire, de l’Archéologie et l’Histoire de l’Art. Sa lecture du moment ? « Je lis le portrait de Dorian Grey, d’Oscar Wilde. C’est un auteur qui m’inspire beaucoup ».

Autre inspiration, son retour à la « maison » chez les « Noir et Blanc » pour l’ailier qui avait notamment porté le maillot de l’URB en U15 Elite. A l’époque, il avait aussi terminé MVP du tournoi de la Mie Câline dans la même catégorie d’âge : « Ça fait remonter des souvenirs… »

« J’ai été repéré par Julien Demeuré, le grand frère de Bastien »

Désormais entraîné par Bastien Demeuré, c’est pourtant par un autre membre de la famille Demeuré qu’il est repéré lors de ses années au CPB Cleunay. En l’occurrence par Julien, grand frère de l’entraîneur rennais ! : « J’ai essayé le basket en CM1, car un pote en faisait, et j’ai immédiatement accroché. J’ai commencé au CPB Cleunay où j’ai été entraîné par Cyrille Kerloc’h, et c’est vraiment lui qui m’a initié au basket. Par la suite, j’ai été repéré par Julien. J’ai commencé à évoluer dans les sections Ille-et-Vilaine et c’est là que j’ai touché au haut niveau ».

Le potentiel est là et le jeune rennais rejoint le centre de formation de Poitiers. Il passe six ans dans la Vienne et fait toutes ses gammes jusqu’au U18 espoirs avant de signer un contrat d’aspirant professionnel à ses 18 ans. L’occasion pour lui de s’entraîner avec l’équipe première, alors en Pro B : « Je me suis d’abord entraîné de temps en temps avec les professionnels avant d’être régulièrement dans le groupe lors de mon avant-dernière année là-bas. J’ai aussi pu disputer plusieurs matchs de Pro B.

Ça été une très bonne expérience pour me développer. Il y avait un peu de pression, mais c’est plus facile quand tu es bien accompagné, car le coach était celui avec qui j’avais fait toute ma formation, Andy Thornton-Jones. C’est lui qui m’a lancé en pro face à Aix Maurienne Savoie ». Lors de sa dernière année, le club descend en Nationale 1 et « Juju », comme le surnomme Lucas Fontaine, décide de trouver un nouveau challenge.

« Repartir en N2 et ne pas avoir cette pression du monde professionnel m’a reposé mentalement »

Son souhait est alors de trouver un club en Nationale 1 mais cela n’aboutit pas et c’est finalement à Rezé, en NM2, qu’il s’engage. Un mal pour un bien : « Les deux dernières années ont été un peu compliquées mentalement et je voulais trouver autre chose. Je pensais et j’espérais aller en N1, mais je n’ai pas eu d’opportunité. Un ami jouait à Rezé et je suis venu m’entraîner. L’entraîneur Donald Chantreau m’a ouvert les portes et ce furent deux belles années. Repartir en N2 et ne pas avoir cette pression du monde professionnel m’a reposé mentalement et ça a été super bénéfique ».

Deux saisons concluantes en Loire-Atlantique, dont une dernière avec une moyenne de 17,9 points par match. L’URB est en embuscade et agit, comme l’expliquait Bastien Demeuré dans nos colonnes : « Nous avons l’habitude de faire un point sur les jeunes passés au club pour voir où est-ce qu’ils en sont. Nous gardons un lien avec eux et parfois, si ça correspond à nos besoins, nous leur proposons quelque chose ».

« Bastien était mon coach en sélection Bretagne à mes 13 ou 14 ans »

Il n’en fallait pas plus pour voir Julian Ngufor revenir sur ses terres, lui qui était désireux de revenir à cet échelon deux ans auparavant : « C’était un peu le but de revenir en N1, notamment après ma dernière saison, et d’autant plus que je suis d’ici ». Si Julien Demeuré l’avait repéré étant plus jeune, le fait d’évoluer sous les ordres de Bastien Demeuré n’est pas non plus étranger à sa venue, puisqu’il avait déjà été coaché par ce dernier : « Bastien était mon coach en sélection Bretagne à mes 13 ou 14 ans. Le fait qu’il soit entraîneur était l’occasion parfaite et une suite logique ».

L’histoire était écrite, le rendez-vous déjà pris. Entre le basket et les études, Julian Ngufor a trouvé son équilibre et n’a pas le temps de s’ennuyer. De toute façon, et comme le dit Oscar Wilde dans le portrait de Dorian Grey : « Il n’est qu’une chose horrible en ce monde, un seul péché irrémissible : l’ennui ». Une offense dont semble bel et bien à l’abri l’ailier rennais, toujours prêt à bondir et s’envoler.

Signature du journaliste.