Une entame ratée, une remontée folle et un essoufflement en fin de match, voilà en quelques mots le résumé de ce derby passionnant entre Rennais et Lorientais. Si l’écart final est assez largement en faveur des Morbihannais, le duel annoncé a tenu toutes ses promesses et fut longtemps indécis. Un véritable match de série où les joueurs de Bastien Demeuré ont étouffé les Cépistes pendant deux quart-temps, mais ont payé les deux extrémités de la rencontre, en début et en fin de partie.
Totalement à l’envers en début de match, les « Noir et Blanc » sont rapidement menés 19-7, obligeant l’entraîneur rennais, logiquement remonté, à poser deux temps-mort en à peine cinq minutes de jeu : « Je voyais que nous n’étions pas dans l’intensité et j’ai essayé de les faire réagir ».
Un premier non-quart-temps avec déjà 18 points d’avance pour les locaux (29-11), tandis que Rennes ne convertit que deux petits tirs à deux points, autant que derrière la ligne : « C’est ce qu’il nous a manqué pour alterner notre jeu. Deux lancers-francs en une période, ce n’est pas assez ». Les solutions sont alors peu nombreuses et l’URB s’en remet à ses tirs longues distances, et de quelle manière !
Peu d’adresse dans la raquette, mais un festival à trois points !
Les shoots du parking (ou plutôt du port) pleuvent sur le Palais des Sports de Kervaric et les Bretilliens refont petit à petit leur retard jusqu’à revenir à une possession grâce à un tir primé de Moustafa Haidara, suivant parfaitement le mouvement initié par ses coéquipiers. Lorient se redonne un peu d’air en fin de première période, mais Rennes a déjà grappillé dix points sur le deuxième quart-temps (44-36).
Et le déluge n’est pas terminé. Les mains toujours chaudes et la défense au diapason, l’adresse rennaise est toujours aussi insolente au retour des vestiaires et l’URB claque un 0-14 en l’espace cinq minutes pour passer pour la première fois devant. Peu en verve dans l’exercice jusque-là, Lorient trouve enfin la mire en toute fin de quart-temps avec quatre tirs primés consécutifs, dont trois du seul Kevin Mondesir.
Kévin Mondésir fait mal à Rennes
Un 12-0 qui permet au CEP de reprendre la tête, mais Rennes est de nouveau dans le coup à l’entame des dix dernières minutes (60-58). Une fin de quart-temps qui peut laisser des regrets tant les « Noir et Blanc » ont semblé totalement asphyxier les joueurs de Pascal Thibaud : « Je suis peu frustré car nous sommes très bien revenus et nous sommes même passés devant. Les trois tirs de Mondesir nous font mal et le Momentum change à ce moment-là. Je pense que si il loupe ses tirs, Lorient plonge.
Nous avons ensuite un peu pêché dans les rotations, et donc manqué de fraîcheur, avec quelques joueurs qui n’étaient pas à 100%. Il n’a pas manqué grand-chose et ce que j’ai envie de retenir, c’est la réaction collective et l’état d’esprit, qui montrent que nous avons du caractère. En 2024, nous en aurions pris 30 », relate Bastien Demeuré.
Dans ce match de série, cette dernière redonne confiance aux locaux qui vont finalement se détacher en fin de rencontre. S’il fallait une nouvelle preuve que le score ne reflète pas vraiment ce duel acharné, l’URB est encore à deux unités de son adversaire à cinq minutes du terme de la rencontre. Mais le CEP s’enhardit et force le passage : « Ils ont su élever leur niveau de jeu et nous n’avons pas réussi à les refaire douter ». Rennes finit par céder, avec les honneurs, et s’incline dans le derby (91-74).
Repartir de l’avant contre Toulouse
Sans doute partie de trop loin et toujours irrégulière par moments, l’Union Rennes Basket n’a cependant pas à rougir de sa prestation et peut ressortir de nombreux points positifs de cette rencontre : « Il faudra essayer de mieux démarrer et ensuite de tenir dans la durée, mais si nous continuons à nous entraîner comme nous le faisons et à afficher cet état d’esprit-là, il y a une carte à jouer ».
Si plusieurs équipes ont été pénalisées par la Fédération avec notamment des retraits de points, Rennes doit tout de même gagner, à minima, cinq matchs sur ses sept restants pour espérer accrocher la poule haute. Le prochain match face à Toulouse, vendredi prochain, s’annonce déjà capital.
