La défaite était, quoi qu’il advienne, interdite pour terminer l’année 2024 dans le Matmut Atlantique. Jadis déplacement compliqué pour le Stade Rennais, ce périple vers la Gironde offre désormais une affiche très déséquilibré entre un ambitieux décevant aux moyens costauds de Ligue 1 et le fantôme d’un ancien grand du championnat de France.
Tombés en déliquescence sous Gérard Lopez et désormais à la lutte en haut de tableau de N2 pour retrouver la N1, les Girondins n’ont désormais d’ancien grand de Ligue 1 que le nom et les couleurs, avec une équipe d’amateurs construite sur le tard, encore en Ligue 2 l’an passé mais logiquement rétrogradé administrativement.
Conséquence d’une triste démesure, d’une gestion calamiteuse d’année en année et preuve, si besoin, que l’on peut passer en quinze ans d’un quart de finale de Ligue des Champions à l’anonymat du quatrième niveau national. A méditer pour d’autres aujourd’hui sur la mauvaise pente en Ligue 1…
Truffert répond à Bahassa
La présentation du contexte faite, place au match, avec une prestation rennaise dans la lignée des victoires obtenues face à Saint-Etienne ou Angers, à savoir des succès face à beaucoup plus faible que soi, dans un moment où le Stade Rennais reste très loin des plus forts et loin du niveau auquel il prétendait en août dernier.
Pour preuve, dans cette partie, avec un onze quasi-identique à celui aligné contre le SCO, exception faite de Gautier Gallon dans le but, Mikhayl Faye en défense et Albert Gronbeak en attaque, les Rennais ne sont pas plus convaincants que cela lors du premier acte.
Au contraire, Bordeaux tire même son épingle du jeu et une boulette de Gautier Gallon, auteur d’un match très compliqué, repousse mal un centre bordelais venu de la droite sur Merdji, bien loin du ballon. En une touche, le ballon revient sur Bahassa dont le lob parfait met Bordeaux sur orbite et en proie au rêve (18′, 1-0).
Rennes est au pied du mur et doit réagir mais frise la correctionnelle dans les minutes suivantes, avec un Gallon cumulant les approximations techniques. Heureusement, Adrien Truffert de la tête converti un centre de Lorenz Assignon et égalise (29, 1-1). Faute d’avoir su faire le break, les joueurs de Bruno Irles sont rejoints et sauvés par le poteau dans les ultimes secondes du premier acte sur une tentative d’Azor Matusiwa.
Rennes, logiquement…
Lors du second acte, le Stade Rennais finit par faire valoir les divisions le séparant de son hôte du jour. Sans prendre une piquette, Bordeaux va peu à peu sombrer physiquement et lâcher sous les tentatives rennaises. Après des tentatives de Ludovic Blas, Arnaud Kalimuendo et Lorenz Assignon, Jordan James, après l’heure de jeu, donne l’avantage au Stade Rennais, profitant d’une belle passe d’Azor Matusiwa.
Pas d’effusion de joie pour des Bretons conscients d’être loin d’une prestation irrésistible. Suffisante, néanmoins, avec un troisième but signé Lorenz Assignon, opportuniste suite à un tir repoussé par la barre d’Adrien Truffert (73′, 1-3). Histoire d’avoir un attaquant buteur, Arnaud Kalimuendo domine Diabaté quelques secondes plus tard suite à une belle combinaison avec Ludovic Blas et Jota, entré en jeu à l’heure de jeu, tout comme Naouirou Ahamada, auteur de ses premières minutes en » Rouge et Noir ». Rennes s’impose, 1-4, face à de valeureux mais limités Girondins.
Direction Troyes pour les seizièmes de finale
La qualification est là et c’est l’essentiel. Pour le spectacle et la maîtrise, mais aussi la joie de vivre d’un groupe toujours aussi poussif, il faudra repasser. Lors du prochain tour, le Stade Rennais ira dans l’Aube défier Troyes, pensionnaire de Ligue 2 plutôt en difficulté dans son championnat.
Un déplacement piège à prendre très au sérieux pour poursuivre son chemin dans une compétition devant être à l’évidence érigée en priorité pour les Bretons dans une saison où les occasions de vibrer vont être rares. Celle de gagner un trophée ou un accessit européen le sera encore plus et passe désormais inexorablement par un parcours, si possible jusqu’au bout, en coupe de France. L’histoire est lancée, poussivement et il faudra beaucoup plus pour retrouver Saint-Denis et le Stade de France dans quelques mois.