Un calendrier démentiel avec bien des obstacles à franchir. Cesson était prévenu, il y aurait de la souffrance pour terminer l’automne et entrer dans l’hiver. Résultat, une récolte de points infime et quatre défaites de rang (Montpellier, Limoges, Paris, Dunkerque) dans des conditions ultra compliquées pour les Irréductibles avant d’aller défier Nîmes au Parnasse. En net regain de forme, les coéquipiers des anciens cessonnais Hugo Kamtchop-Baril et Jean-Jacques Acquevillo entendaient bien confirmer.
Un début de match canon avant le réveil des « Crocos »
L’entame de match des Cessonnais démontre d’excellentes intentions. La défaite concédée, il y a une semaine face à Dunkerque, ne freine pas les joueurs de Sébastien Leriche désireux de rattraper les points perdus. Grâce à une défense très agressive, ils neutralisent parfaitement les attaques nîmoises et sont ultra-efficaces offensivement.
Deux buts pour Daniel Mosindi, trois pour Romaric Guillo et voilà les Irréductibles devant avec quatre unités d’avance, avec un profit maximum tiré des pertes de balles gardoises et une entame idéale (1-5, 5′). Gros point noir néanmoins de l’entame de match, la blessure à la main (une fracture est évoquée) de Michal Baran, contraint de laissé ses coéquipiers lutter sans lui (9′).
Sonnée, la « Green Team » va petit à petit se réveiller, essentiellement grâce aux arrêts de Dylan Soyez, qui connaît un temps fort avec quatre parades de rang. Comme en face, Mate Sunjic est hélas dans la lignée de sa performance manquée face à Dunkerque, Nîmes recolle. D’abord à un but puis à hauteur des Irréductibles grâce à Sanad à 10-10 (17′).
Cesson solide et conquérant, devant à la mi-temps !
Heureusement, Cesson ne lâche pas et réussit même à recreuser l’écart progressivement sur les dix dernières minutes du premier acte. Très investis, les joueurs de Sébastien Leriche envoient du lourd physiquement et les jeunes, à l’image de Tristan Michel, buteur, tirent aussi leur épingle du jeu dans une rotation limitée par les absences mais compensée par un investissement et une concentration totale.
Avec Xavier Labigang efficace en jeu rapide et Milos Mocevic, entré en jeu, décisif dans ses bois et intraitable sur penalty, Cesson reprend même quatre buts d’avance, malgré les 7 arrêts de Dylan Soyez sur le premier acte !
Un second acte moins enlevé…
Sans Robin Molinié, Mathieu Salou, Théophile Caussé, Junior Tuzolana et Romain Briffe, excusez du peu, Sébastien Leriche sait que le plus dur commence après la pause. Les quatre buts d’avance ne sont pas de trop pour le CRMHB qui s’emploie cependant à bien repartir. Avec la mise en jeu, l’occasion est belle et saisie pour passer à +5 grâce à Axel Oppedisano (15-20).
Dylan Soyez, décidément en verve, s’offre un double arrêt impressionnant face au côté droit breton Mosindi-Cardinal et permet dans la foulée à Jean-Jacques Acquevillo de ramener les siens à trois unités (17-20, 35′). Pas de panique pour autant, et de la patience, côté CRMHB, avec un écart se maintenant autour du +4, +5.
A l’heure d’entrer dans le dernier quart d’heure, Cesson a toutes les raisons d’y croire, l’USAM ne trouvant pas la solution et payant aussi son match de coupe de France perdu dans la semaine contre Montpellier. D’autant que Milos Mocevic continue son festival sur jet de sept mètres avec un troisième pénalty arrêté sur trois tentatives.
Néanmoins, dans la foulée, deux pertes de balle largement évitables avec le but vide permettent à Nîmes, dont la défense a été changée, de revenir à deux buts (45′, 21-23) ! Le temps mort s’impose à Sébastien Leriche pour reprendre de l’air, et vite !
avant le retour des Nîmois
Poussés par le Parnasse, Nîmes appuie physiquement tandis que Cesson peine à trouver les intervalles en attaque. Axel Oppedisano redonne cependant deux buts d’avance aux siens avant un temps mort cette fois-ci côté nîmois (22-24, 48′). Au retour de celui-ci, Nîmes revient de nouveau à une unité avant que Milos Mocevic ne sorte une sublime parade pour repousser l’égalisation nîmoise, plus proche que jamais.
En panne offensivement, les Irréductibles s’arrachent et un missile exceptionnel de Mathéo Briffe fait mouche. Un gros match pour l’arrière gauche cessonnais,malgré des crampes dès la 40′, avec six buts et six passes ! L’efficacité revient au bon moment, avec un pénalty de Dentz associé à une exclusion côté nîmois qui redonne un peu d’air et deux buts d’avance aux Bretons.
Insuffisant, cependant, car Nîmes, logiquement, finit par égaliser puis, dans la foulée, prend l’avantage pour la première fois, profitant d’une fatigue cessonnaise caractérisée par les premières erreurs fatales (27-26, 56′).
Une fin de match irrespirable…
Dans la foulée, Mohab Abdelhak est à son tour exclu pou une faute sur Romaric Guillo. Dentz égalise sur jet de sept mètres, puis Mathéo Briffe répond au but de Jean-Jacques Acquevillo (28-28, 58′). Milos Mocevic réalise un arrêt, capital, son 8ème, et permet à Cesson d’avoir une balle pour reprendre l’avantage, à 75 secondes du terme. Aux Irréductibles la balle de match…
Une longue possession, sans solution de tir avec une grosse défense nîmoise et des secondes volées par un arbitrage en dilettante, qui n’arrête pas le chrono et prive les Bretons de deux dernières passes pour trouver une position de tir. Mathéo Briffe s’essaie, en vain et Cesson peut rager de voir un point pourtant longtemps dans l’escarcelle s’envoler (28-28).
Un derby avant un repos bien mérité
Les deux équipes se séparent ainsi dos à dos, avec de très gros regrets pour les Cessonnais, malgré cinq blessés et seulement quinze joueurs sur la feuille de match au coup d’envoi. La frustration régnait, forcément, comme l’illustraient les mots de Romaric Guillo, au micro de Handball TV : « On avait besoin de points, nous sommes dans des moments difficiles car nous avons beaucoup de blessés, on bosse beaucoup la semaine, on s’arrache alors prendre un point ici à Nîmes, c’est positif même s’il a un goût amer.
J’ai juste envie de dire aux mecs que de prendre un point ici, c’est super dur. Alors bravo. Je suis fier des gars, mais la, nous avons besoin de repos. Il reste Nantes. Contre eux, on fera la même chose, on va se dépouiller comme on sait le faire. »
Quatorzième au classement à seulement deux points du septième, en attendant le Istres-Dunkerque du week-end, Cesson n’a pas sombré et a démontré une nouvelle fois un gros mental et des valeurs qui seront précieuses, notamment lors de la phase retour. Au complet, le CRMHB vaut bien mieux que son classement.
« Je suis très fier de mes garçons, ils ont été exemplaires et il est interdit et impossible de leur faire le moindre reproche »
Son coach, Sébastien Leriche, n’en pense pas moins, à juste titre : « Ce que j’ai dit aux joueurs à la sortie du match, c’est qu’il n’y avait aucune place pour un sentiment négatif après une rencontre pareille. Je suis très fier de mes garçons, ils ont été exemplaires et il est interdit et impossible de leur faire le moindre reproche. »
Une rencontre où entre blessures, douleurs et arbitrage, les vents contraires n’ont pas manqué : « Nous perdons Michal très tôt, avec une fracture de la main et à la 40′, Mathéo Briffe et Ludwig Appolinaire me disent qu’ils ont des crampes… Sur le banc, j’avais nos jeunes, qui y sont allés, qui ont bataillé. Tout le monde a mis sa pierre à l’édifice. En face, l’USAM a laissé deux pros en tribunes..
Pour l’arbitrage, je préfère revoir tranquillement le match, au calme, pour me faire une idée mais au-delà de celui-ci, nous avons su résister. Côté jeu, je pense aussi que nous avons surpris Nîmes par notre entame, l’intensité que nous avons mise. Nous avons aussi eu beaucoup de qualité offensive et nous savions qu’il faudrait accepter les rotations, gérer les temps de jeu. Jusqu’au bout, nous avons bataillé et pour cela, bravo aux joueurs. »
Rendez-vous en 2025 !
Une gestion toute proche d’être gagnante comptablement et clairement très positive pour les têtes cessonnaises en cette période, avec un classement plus serré que jamais : « Dans le contexte actuel, avec toutes nos blessures, ce point est précieux, fort et montre que nous sommes toujours dans le coup. Personne ne lâche. Ok, il y a un point sur dix lors des cinq derniers matchs mais regardons le contexte, les conditions de ces matchs ou les adversaires…
J’ai vraiment hâte sur la seconde partie de saison d’avoir mon effectif au complet, de pouvoir travailler avec tous mes garçons qui méritent d’être un peu laissés tranquilles par les pépins. Avec l’expérience, je sais que cette saison sera galère jusqu’au bout, le scénario semble s’écrire ainsi mais je crois en ce groupe et j’ai envie de batailler avec lui, de grimper au classement. Vraiment, j’insiste, mes garçons le mérite ! »
Le repos aussi et celui-ci sera le bienvenu pour des Irréductibles mais avant cela, place au derby face à l’ogre HBC Nantes. Avant de prendre rendez-vous pour 2025 avec, espérons-le, un peu de répit pour des Irréductibles dignes de leur surnom !