« J’ai simplement dit à l’arbitre que notre but était légitime, mais je n’avais pas à le faire sur le terrain ». En conférence de presse, Jorge Sampaoli plaidait à moitié coupable sur son expulsion, augurant de propos courtois mais d’un endroit où il n’avait pas lieu d’être. Libre à chacun d’imaginer les termes employés pour l’entraîneur argentin, expulsé dans la foulée par M. Leleu, arbitre remplaçant de M.Wattelier… Difficile d’imaginer politesse et délicatesse sur l’instant, avec l’égalisation refusée logiquement aux Rennais. Sur la proposition football, en revanche, dispensée par le coach rennais, moins d’interprétations possibles…
Le Stade Rennais n’y arrive toujours pas…
Ce dimanche, dans un match clairement étiqueté de « bas de tableau », tant au vu du classement que de la prestation d’ensemble des deux équipes, peu de motifs de réjouissance, clairement, et bien des inquiétudes. Les plus optimistes se cacheront derrière un arbitrage jugé « pro-nantais » là où les réalistes verront une nouvelle production indigente, avec bien trop peu de velléités et de circuits offensifs pour bousculer des nantais pourtant faibles. Un peu comme à Lille, sans doute en pire…
Alors oui, l’exclusion de Mickayl Faye n’a rien arrangé, pour un geste stupide dans les arrêts de jeu de la première période, le long de la ligne de touche. Avant cela, les deux équipes n’avaient pas réellement imposé une tendance. De l’observation, dans le froid, une frilosité offensive à peine contestée par une tentative d’Amine Gouiri, détournée par Carlgren quelques instants avant le carton rouge rennais (45′).
Du côté de Steve Mandanda, fort chahuté en cette fin d’année par des rumeurs l’envoyant sur le banc, n’a pas ou peu l’occasion de s’employer, étant simplement menacé par une tête de l’ancien rennais Mathis Abline, à coté.
Trop peu d’ambitions pour espérer…
Après la pause, Jorge Sampaoli conservait son système très frileux, avec la sortie d’Amine Gouiri et l’entrée de Christopher Wooh. Devant, Ludovic Blas et Arnaud Kalimuendo n’ont aucun moyen de briller, esseulé et sans le soutien attendu d’un Jordan James moins en vue que face à Saint-Etienne, et Rennes semble trop longtemps uniquement focus sur le point du match nul.
En face, Antoine Kombouaré ne se décide à attaquer qu’à un quart d’heure de la fin. Triste à mourir, la partie s’emballe néanmoins un peu et Nantes fait enfin valoir sa supériorité numérique. Et ce qui devait arriver arriva, avec un exploit individuel de Moses Simon, en mode taureau entre Andres Gomez et Lorenz Assignon, puis artiste au moment d’aller chercher la lucarne gauche d’un Steve Mandanda, une nouvelle fois impuissant !
Le coup est parfait pour Nantes, qui va pourtant se faire une grosse frayeur au fond des arrêts de jeu. Le corner parfaitement tiré par Adrien Truffert trouve Christophe Wooh en pleine surface, qui profite du loupé de Carlgren pour pousser le ballon au fond... avec l’aide du bras. La VAR et une confusion générale suivent et le but est annulé. Logiquement, tant par la main existante, que par le contenu rennais, qui ne méritait pas tel dénouement.
Rennes rentre donc dans ses contrées la tête basse, en perdant un derby qu’il avait remporté lors de ses deux dernières venues à la Beaujoire et cinq fois d’affilée, domicile et extérieur confondus, avec il est vrai bien d’autres ambitions. Non, l’arrivée de Jorge Sampaoli n’a pas résolu le mal profond d’un Stade Rennais qui n’en finit pas de décevoir, ses supporters d’abord, mais aussi ceux qui avait appris à l’apprécier depuis une petite dizaine d’années.
Un mercato à venir capital
Si le terme de déclassement bouscule, il parait aujourd’hui adapté à une situation qui oblige les « Rouge et Noir » a regarder attentivement dans le rétroviseur, avant un nouveau « derby » face à Angers, autre équipe engluée en bas de tableau, un petit point derrière des rennais tournant à une moyenne d’un point par match seulement et affichant le bilan honteux d’un point sur 21 à l’extérieur, preuve d’un mental loin d’être rompu aux longs voyages.
Si la victoire est obligatoire dimanche prochain face au SCO afin de respirer un chouilla avant la mini-trêve hivernale, elle ne pourra panser les nombreuses plaies d’un début de saison qui risque de laisser de profondes traces, quel que soit le technicien présent sur le banc… A trois semaines du coup d’envoi du mercato d’hiver, le chantier s’annonce immense et périlleux.