Tenir jusqu’au bout aurait sans doute été le plus grand exploit de l’histoire des Irréductibles dans l’élite. A cause de l’adversaire, d’abord, champion de France depuis dix ans sans discontinuer et vainqueur de tous ses matchs cette saison. Ensuite, au vu des forces à disposition de Sébastien Leriche, à la tête d’un groupe totalement décimé pour ce match « bonus » sur lequel rares sont les coachs à viser les points au moment d’établir la feuille de route.
Six pros forfaits, place aux jeunes pousses…
Travailler en pensant forcément à Dunkerque, ne pas avoir plus de casse et si possible, ne pas connaître pareille rouste qu’il y a trois ans, avec un terrible 45-29 : telle était la feuille de route cessonnaise. Pour cela, pas de Mathéo Briffe (protocole commotion), ni de Romain Briffe (tendon rotulien de genou), pas plus que de Junior Tuzolana (mollet) et Mathieu Salou (pied) dont les forfaits se sont ajoutés dans la semaine. Pour Robin Molinié et Théophile Caussé, le retour ne sera effectif qu’en 2025.
Une hécatombe réduisant à peau de chagrin les espoirs d’exploit dans la capitale mais offrant aussi une chance incroyable aux jeunes du centre de découvrir le plus haut niveau, face au gratin du championnat ! Sans pression, avec le seul enjeu de s’éclater et de se mesurer à ce qui se fait de mieux…
Ils s’appellent ainsi Tristan Michel, Achraf Ariba, Roméo Lemoine, Emerick Gérard, Alexandre Baradet et ont contribué chacun à faire douter par instant le grand PSG ce dimanche. Car oui, loin de se déplacer en victime expiatoire, le CRMHB a joué crânement sa chance : » J’ai aimé l’attitude de mes quinze joueurs, à qui j’avais demandé d’être irréprochable dans les attitudes.
Ils ont réussi de très belles choses, été malins tactiquement avec des choses qui ont même bien fonctionné par instants et c’est une vraie satisfaction. Je ne peux que les féliciter. »
Cesson devant à la pause !
Au point de faire douter le PSG ! Si l’entame de match laisse imaginer un après-midi très difficile pour Cesson, qui après avoir mené 1-2, prend un 5-1 dans les dix premières minutes (6-3).
Devant, les leaders du championnat voient néanmoins les Bretons revenir au score et leur coller aux basques. D’abord à 9-7 (15′) puis au point d’égaliser à la 22′ (12-12) grâce à Edgar Dentz, une nouvelle fois auteur d’un très bon match avec six buts inscrits à 75 %.
Mieux, Cesson s’offre même le grand luxe de passer devant à la 29′, menant de deux buts à Coubertin. Deux arrêts de Mate Sunjic, très convaincant et des réalisations de Michal Baran et Daniel Mosindi mettent Cesson à 14-16. Hélas, un pénalty de Balaguer malgré l’infériorité numérique locale remet Paris dans le bon sens et quelque peu en mode énervé pour le second acte…(mt15-16).
Paris se met au Vert et passe la seconde !
Piqués au vif, les Parisiens ne laissent pas à Cesson le temps de rêver. Paris passe au vert pour remettre les pendules à l’heure en rentrant Green dans ses buts. Forcément limité dans ses rotations avec une base arrière ne comptant qu’un seul professionnel droitier, Ludwig Appolinaire, Michal Baran étant encore « Centre de formation », le CRMH n’a pas les clés.
Limité sur la hauteur, privé d’artilleurs sur les tirs à distance et sans ses demi-centres de métier, le sept breton encaisse un terrible 5-0, avec quatre arrêts pour le gardien danois, histoire de casser tout rêve breton ! Trop, évidemment, pour rester au contact et suffisant pour le PSG. Celui-ci s’assure ainsi un scénario qu’il va contrôler tout au long du second acte, montant jusqu’à +8.
Solidaires et désireux de ne rien lâcher, les Cessonnais, jeunes pousses en tête, s’accrochent et ne sombrent pas, maintenant un écart largement respectable ! Achraf Ariba en profite pour inscrire ses deux premiers buts en pro alors que Tristan Michel marque également, son cinquième but dans l’élite.
Maintenant, place à Dunkerque…
Anecdotique pour le score final, très honorable (35-29) mais pas pour des garçon ayant répondu aux attentes d’un coach fier de ses joueurs, malgré la défaite : » Evidemment, on ne va jamais se réjouir d’une défaite, même face au PSG mais je ne peux pas reprocher grand-chose aux garçons. Le contexte n’était pas simple, avec des forfaits s’empilant tout au long de la semaine et peu de temps pour préparer cette rencontre et ils ont tous donné le maximum, et ce intelligemment. ».
Avec pour le coach Leriche, des conclusions intéressantes et prometteuses : » Nos jeunes ont répondu aux attentes, comme l’ensemble des garçons. Nous ne savons pas encore qui sera revenu dimanche prochain, nous allons avancer au jour le jour avec le staff médical. Ce dimanche, on était dans le vrai et on va s’appuyer là-dessus pour préparer Dunkerque. Nous espérons récupérer des forces vives mais si ce n’est pas le cas, nous nous appuierons sur la jeune garde qui a été très bien encadrée par nos pros. »
Un match important mais loin d’être décisif, la Starligue continuant d’être plus serrée que jamais. A deux points de Limoges, sixième, Cesson, dixième, ne compte qu’un point d’avance sur Nîmes, qu’il affrontera dans quinze jours au Parnasse, actuel quinzième avec huit point.
Un scnéario de folie pour une saison où tout peut arriver d’un côté comme de l’autre. L’idée serait néanmoins excellente, après trois défaites de rang en novembre, de retrouver le goût de la victoire à la Glaz Arena, histoire de reprendre un air manquant à plus d’une dizaine d’équipes dans un championnat plus homogène que jamais.