Football – Stade Rennais : Finis les cadeaux avant Noël !

Zoom sur le mois de décembre du Stade Rennais.
Un mois de décembre déjà crucial pour le SRFC. @Crédit photo : JRS

Ceux qui imaginaient que le simple renvoi de Julien Stéphan, désigné un peu trop facilement comme le coupable idéal des maux rennais, allait tout régler ont déjà compris… Le mal est profond et Rennes n’en finit pas de plonger. Au point de craindre un mois de décembre décisif pour la suite, où aucun cadeau n’est autorisé !

Jorge Sampaoli risque d’user un paquet de baskets à faire d’incessants aller-retours dans sa zone technique. A Lille, il n’a eu de cesse d’encourager, d’essayer de comprendre comment le Stade Rennais en est arrivé là. Arrivé au bord du précipice, dans une zone du classement oubliée depuis de très longues années, celle où les turbulences sont plus fortes de semaine en semaine, à force d’entasser les échecs.

Trois défaites de rang, à Auxerre, contre Toulouse puis à Lille, avec un zéro pointé côté buts marqués, un entraîneur licencié dont le sort semblait scellé avant même le début de la saison et un collectif toujours porté disparu, au même titre que la plus-value supposée des recrues de Frederic Massara. Invisibles également, les supposés talents restés en club, en berne depuis août. Rennes va mal et aujourd’hui, n’est plus que l’ombre d’une équipe, l’ombre de ce beau club européen et ambitieux qu’il était devenu… Simple accident ou chute inexorable ?

Trois matchs à gagner pour Rennes dans ce qui est devenu « son » championnat

La nomination du technicien argentin, intervenue pendant la trêve, ne pouvait avoir qu’une dimension rocambolesque dans son déroulement où une fois de plus, les courants internes au sein du club divergeaient sur le choix à faire. D’un côté l’expérience et la vraie nouveauté incarnée par l’Argentin, premier entraîneur non-européen du Stade Rennais, choisi et poussé par le duo Arnaud Pouille-Frederic Massara, et de l’autre, un certain conservatisme doublé de prudence pour l’option Habib Beye- Mathieu Le Scornet poussée par des courants internes.

Place, finalement, au bouillonnant Sampaoli, passé par Séville et l’OM et homme providentiel pour secouer un vestiaire léthargique qui ne répond plus. La promesse, sur le papier, « a de la gueule » : mariage du feu sud-américain avec l’habituelle prudence bretonne, avec une explosivité plus souvent en coulisses qui s’invite désormais dans le vestiaire… Les fantasmes et histoires autour de la personnalité du nouvel homme fort rennais et de son staff sont multiples mais seuls les résultats diront si le choix était le bon.

Le prochain mercato sera capital et décisif pour la suite

Avec des joueurs qui ne sont pas les siens, il n’a pour le moment pas pu faire de miracle lors de son entrée en matière à Lille. Il faudra pourtant des résultats, et vite, contre Saint-Etienne, désormais deux points devant Rennes, puis lors d’un derby à l’ambiance dramatique à la Beaujoire avant de recevoir un autre voisin du bas de tableau, Angers. Sept points a minima souhaités, neuf pouvant même être exigés pour redonner une impulsion à un groupe qui sombre, semaine après semaine. L’occasion aussi, pour ceux qui ont peu (ou pas) joué jusqu’ici de se montrer, à l’entraînement et en match…

Si échec il y a sur cette série d’avant-Noël, où aucun cadeau n’est permis, la pression risque de s’accentuer fortement autour de Frederic Massara dont la responsabilité dans la construction de l’effectif est déjà fortement pointée du doigt. Le prochain mercato sera capital et décisif pour la suite, avec de nombreux réajustements attendus et indispensables, dans toutes les lignes. Certains joueurs semblent avoir la tête ailleurs et seront probablement invités à chercher un nouveau point de chute.

Mais depuis combien de temps ? Celui-ci presse, le Stade Rennais n’étant nullement calibré et encore moins préparé à lutter pour le maintien. Ce combat-là exige résilience, combativité, solidarité et humilité, avec l’obligation de ne jamais être désunis dans la difficulté, qu’elle soit sur le terrain ou en dehors. Autant de caractéristiques que ne semble à ce jour pas posséder le Stade Rennais, encore moins au même moment. Comment, alors, relever la tête ?

Refermer 2024 pour de bon et passer à autre chose…

En gagnant, tout simplement, avec des joueurs qui ne sont pas devenus tous mauvais du jour au lendemain simultanément. La confiance doit être retrouvée, reconstruite, comme l’équipe et cela demande du temps. L’objectif Europe ne peut décemment aujourd’hui plus être évoqué, même si… D’autres équipes ayant connu pareilles galères dans un passé récent, ont su réaliser l’exploit d’un parfait contraste sur une saison complète.

Lyon, pour le citer, était même plus bas l’an passé à pareille époque avant de finir européen… mais avait lourdement investi en janvier pour cela. Le Stade Rennais prendra-t-il cette voie ou acceptera-t-il de sauver les meubles et de bâtir tout doucement une nouvelle base pour 2025-26 ? Celle-ci pourra-t-elle être basée sur des garçons aujourd’hui totalement hors-sujet, sans vécu collectif positif ni réel enthousiasme à jouer ensemble démontré sur le pré ?

Le révélateur des matchs au couteau attendant le Stade Rennais en décembre et l’arrivée de Sampaoli vont en dire long sur les possibilités mentales de ce groupe, au pied du mur, avec une seule ambition désormais : refermer l’année 2024 chaotique et très décevante et passer à autre chose, rapidement, où le plaisir ou les résultats, idéalement les deux, seront de retour, à défaut de retrouver de suite ambition et paillettes…

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.