Basket – Rennes Pôle Association : L’heure de pérenniser

Quentin Lefort fait le point.
Troisième saison en Nationale 2 pour le RPA. @Crédit photo : Anthony Malabeuf

Pour sa troisième année consécutive en Nationale 2, le RPA fait figure d’ovni dans sa division. Avec l’un des plus petits budgets de N2 et des joueurs ne vivant pas du basket, l’équipe, également passerelle et groupe étoffé pour l’URB, continue de déjouer les pronostics. Le coach Quentin Lefort présente les enjeux de cette saison.

« Il y a trois ans, lors de la montée, il faut se souvenir que beaucoup ne croyaient pas à ce projet-là », rembobine Quentin Lefort. Si lui-même est arrivé au club en 2023 en provenance d’Hennebont, il avait déjà croisé la route de l’équipe rennaise en N3 et fut d’ailleurs repéré par Bastien Demeuré à ce moment-là : « Je l’avais vu coacher avec le RPA en N3 et ce qu’il proposait était intéressant. Ça été assez logique de lui proposer de prendre la N2 et de devenir assistant avec l’URB. De plus, c’est aussi un jeune entraîneur ».

Car dans le développement de l’équipe fanion, mais aussi plus globalement du basket à Rennes et de sa formation, avoir une équipe à l’étage juste en-dessous reste une aubaine : « Les jeunes que nous recrutons viennent aussi pour ce projet-là, avec la possibilité d’aller au-dessus, explique le coach rennais. Adrien Sclear et Ewan Le Carour hier, ou Eliot Thillier, cette saison, sont passés par là, tout comme Clément Poncet-Leberre il y a quelques années.

C’est aussi un double projet car les passerelles valent pour toutes les autres équipes, que ça soit pour la pré-nationale (R1), ou pour les joueurs issus de la formation, avec notamment les U18 Nations. Nous avons une politique de formation et les entraîneurs de notre pré-nationale sont aussi entraîneurs sur les U18. Ça permet d’avoir une identité de jeu et que tout soit relié au mieux en mutualisant les compétences de chacun. »

« Dans notre poule, il y a au moins deux ou trois clubs où les joueurs ne vivent que de ça »

Cette saison, déjà, un jeune joueur U18 a ainsi pu faire ses premiers pas avec la Nationale 2 et disputer deux rencontres. Un exercice 2024-25 démarrant nettement mieux que celui de l’année passée, et ce, malgré de nombreuses blessures : « C’est un début de saison correct alors que nous avons eu énormément de blessés. C’est simple, en match, je n’ai jamais eu le groupe au complet, et je peux compter sur les doigts d’une main les fois où nous avons été au complet à l’entraînement.

Mais ces blessures ont presque été un mal pour un bien puisque des jeunes ont pu se montrer et confirmer qu’ils pouvaient prétendre à jouer à ce niveau. En termes de jeu, nous sommes dans ce que nous voulons faire avec du jeu rapide et une défense agressive ». Un jeu qui rappelle étrangement celui prôné par Bastien Demeuré, et corroborant l’identité de jeu installée à tous les étages du club.

Même si l’objectif à terme est bien de voir d’autres jeunes joueurs U18 rejoindre la N2, « évitant tout confort dans leur formation et leur permettant de se confronter rapidement au haut niveau », le RPA ne se fixe pas d’objectif quantitatif avec des générations variables et difficilement anticipables en termes de niveau. Pas question pour autant d’aligner uniquement des jeunes joueurs et l’équipe de Nationale 2 peut compter sur plusieurs anciens bien connus de Colette Besson : Aymeric Bellour, Jochen Ravache, Julien Barbier et Antoine Pesquerel.

Clément Poncet-Leberre, un renfort qui fait l’unanimité

Un quatuor complété cette année par le renfort d’un vrai patron, surtout à ce niveau, Clément Poncet-Leberre : « Sur le début de saison, il fait l’unanimité. Il connaît la Nationale 1 et transmet aux plus jeunes. C’est un projet qui lui permet d’avoir des responsabilités qu’il n’avait pas avant. Nous avons demandé avant aux « anciens » et la transition s’est très bien faite ».

Avec une montée par poule et certains budgets à des années-lumière de celui du RPA, l’objectif reste bien de pérenniser le club à cet échelon : « Nous avons l’un des plus petits budgets de N2 et nos joueurs ne sont même pas semi-professionnels. Ils ne vivent pas du basket. L’idée est de créer un truc qui peut perdurer l’histoire à ce niveau-là avec pour objectif d’avoir un meilleur bilan que celui de l’année passée. Il y a plusieurs équipes dont le budget se rapproche d’un club de N1 et dans notre poule, il y a au moins deux ou trois clubs où les joueurs ne vivent que de ça ».

Au moment d’entamer la deuxième partie de la phase aller et après un début d’exercice intéressant, Quentin Lefort n’a désormais qu’une hâte, retrouver son groupe au complet. Une fois exaucé, charge aux Vert et blanc de faire mieux que dixième, le classement de l’an passé. Un objectif loin d’être inaccessible pour ce savoureux groupe mélange d’expérience et de jeunesse.

Signature du journaliste.