Que le temps passe vite. Depuis dix ans déjà, le Spadium de Saint-Grégoire accueille tous les publics pour y pratiquer la natation avec un objectif ludique comme sportif, dans un cadre verdoyant. Un succès pour l’établissement peu épargné par les événements, sur lequel revient Pierre Guilloux, son directeur.
Le Covid puis la crise sanitaire, des restrictions ultra contraignantes puis une crise énergétique. Vous n’avez pas été épargné depuis votre prise de fonction de la direction du Spadium…
C’est vrai, depuis trois ans et demi désormais, tout n’a pas toujours été simple, notamment du fait des éléments extérieurs mais cela permet aussi d’apprendre, de souder les équipes et de répondre à de vrais défis pour continuer, dans des conditions hors-normes, d’accueillir nos clients. Néanmoins, nous sommes très heureux d’être revenus à la normale et d’avoir retrouvé à ce jour notre fréquentation d’avant 2020.
Vous êtes au Spadium depuis son ouverture. Quelle a été votre évolution au sein de l’enseigne ?
Il existe dix établissements en France et je suis rentré ici en qualité de maître-nageur. Je suis ensuite passé chef de bassin en 2016 et au départ de Nicolas Baylé, mon prédécesseur, la solution interne a été privilégiée et j’ai pris la suite. Cela permet de gagner du temps, de déjà connaître les rouages du métier, que l’on aborde de près en étant chef de bassin et de connaître aussi les équipes comme la clientèle.
A l’heure où le recrutement et la gestion humaine sont souvent des sujets complexes dans le monde de l’entreprise, comment se porte l’équipe Spadium ?
J’ai la chance d’avoir un effectif relativement stable, avec notamment deux membres présents depuis l’ouverture ou presque ainsi qu’une chef de bassin qui est là depuis 2017. Nous sommes 20 à œuvrer et la cohésion est importante, avec une implication et un sens du collectif permanent. Nous comptons 7 maîtres-nageurs, à l’heure où la France accuse un manque d’environ 4000 personnes dans la profession. Il y a aussi 4 agents d’accueil, 3 agents nettoyeurs, 2 renforts étudiants pour les week-ends et 3 contrats d’apprentissage maître-nageur en formation avec IRSS.
Vous formez donc les maîtres-nageurs de demain ?
Il y a un début de pénurie en la matière en France et le métier est rendu plus accessible depuis que le diplôme est devenu un brevet et non un brevet d’état. Nous prenons le parti d’accueillir en alternance ceux qui souhaitent s’y former, avec la possibilité de toucher non seulement à l’apprentissage de la nage mais aussi à la mise en place de cours de remise en forme, de la surveillance, l’entretien des zones de travail. C’est un métier complet.
Lors du Covid, vous avez dû appliquer des règles que vous n’aviez pas fixées vous-même. Comment avez-vous passé la crise énergétique quand l’on sait les besoins d’une piscine ?
Beaucoup de choses, depuis le début de l’aventure Spadium, ont été conçues en prêtant beaucoup d’attention aux économies d’énergie et à l’écologie. Nous avons des panneaux solaires qui permettent de chauffer l’eau des sanitaires et qui préchauffent les bassins sportifs. L’été, nous avons ainsi 2.000 m3 de consommation de gaz contre 8.000 l’hiver. Cela permet de faire baisser la consommation dont les prix ont augmenté. Rien que pour cette année, nous avons eu une hausse de 100.000 € alors que nous consommons moins. Nous nous adaptons du mieux que nous le pouvons.
« Depuis cet été, il y a eu un effet Léon Marchand »
Le Spadium est ouvert à tous. Pouvez-vous nous rappeler tout ce qu’il propose ?
Rappeler déjà que depuis l’ouverture, nous avons eu 1.450.000 visiteurs dont 100.000 scolaires, cela commence à faire ! Il y a 42 cours de natation par semaine pour environ 370 enfants au total, à qui nous apprenons à nager. Côté adulte, 15 cours par semaine sont planifiés. Ajoutez à cela 25 cours de remise en forme en aquagym et aquabike, 20 heures d’accueil de scolaires, 7 heures pour les associations dont principalement le club de triathlon de Saint-Grégoire et 35 heures d’ouverture au public. Avec tout cela, il y a clairement de quoi faire, de 7h45 à 21h45 du lundi au vendredi, ainsi que les week-ends.
Qu’avez-vous prévu pour fêter vos dix ans et que peut-on vous souhaiter ?
Un cadeau pour ces dix ans ? : déjà pérenniser tout ce que l’on fait, continuer de satisfaire nos clients. Pour le fêter, nous avons dédié une soirée le 24 octobre à nos abonnés, avec aquagym, aquabike et un relais par équipe sur une heure, avec celui qui aura la plus longue distance. Le tout dans la musique et la bonne humeur.
Pour conclure, avez-vous observé depuis cet été un effet Léon Marchand ?
Franchement, oui ! Pas dans la fréquentation, puisque nous affichions déjà complet sur les cours mais on voit bien que les petits s’identifient. Quand la télé est allumée dans le hall avec des rediffusions de courses, les enfants crient : « c’est Léon Marchand ! » même si ce n’est pas lui, ou se prennent pour lui dans les bassins. C’est assez marrant mais cela montre aussi qu’il a marqué très fortement les esprits !