Élément fort de l’effectif de Sébastien Leriche, Ludwig Appolinaire réalise sa meilleure saison en terme de statistiques aux tirs. Arrivé à l’été 2021, le Guyanais nous explique son choix de prolonger l’aventure en décembre dernier et se montre déterminé à redresser la situation d’une saison 2023-24 plus compliquée que prévu !
De plus en plus décisif offensivement
En plus des tâches défensives dans lesquelles Ludwig Appolinaire performe, ce dernier ajoute cette saison l’efficacité offensive à une palette déjà bien complète. Avec 69,62% de réussite aux tirs (statistiques Liqui Moly Starligue), le numéro 54 des Irréductibles réussit une saison convaincante dans cet exercice, tout simplement la meilleure de sa carrière.
Mais pas de quoi pour autant griser le joueur de 29 ans : « Je pense que c’est simplement dû à mon temps de jeu car je joue davantage sur les phases offensives. Plus tu joues sur ces phases-là, plus tu as de chances d’être efficace. Ce sont des choses que je savais déjà faire avant, mais si tu joues principalement en défense, c’est plus difficile ».
Un rôle grandissant au sein de l’effectif cessonnais, mais là encore, rien de forcé pour celui qui prend les choses comme elles viennent : « C’est naturel chez moi. Je pense que c’est mon comportement qui fait que j’ai ce rôle-là. Il m’arrive de donner des conseils aux jeunes, mais sans calculer ou forcer ma nature. Je souhaite simplement aider mes partenaires et quand on me demande mon avis, je le donne. Je n’impose rien et je fais simplement mon travail ». Naturel ou pragmatique, au choix.
Une polyvalence précieuse
« Ludwig Appolinaire, le couteau suisse », voilà comment Mathieu Salou décrivait son coéquipier dans nos colonnes. Si les plus fidèles suiveurs du CRMHB le connaissent aussi sous le nom de « Tonton Lulu », un surnom offert par Sylvain Hochet et Hugo Kamtchop lors d’un stage au Bois-Guy il y a quelques années, la polyvalence du demi-centre cessonnais n’est plus à prouver.
Capable d’évoluer sur les trois postes de la base arrière, il nous raconte la naissance de cette polyvalence, notamment à droite : « Quand j’étais au centre de formation à Paris et après être revenu de blessure, l’entraineur Romuald Notari ne pouvait pas m’enlever du terrain sur les phases défensives car nous avions des gauchers qui ne savaient pas trop défendre.
Il m’a donc fait beaucoup travailler sur le poste d’arrière droit et je me souviens encore très bien de ce qu’il me disait à l’époque : ce poste va t’emmener au haut-niveau. Il savait pourtant que ça me soulait d’évoluer à ce poste-là car j’aimais faire des bonnes passes à mes coéquipiers en tant que demi-centre.
Quand nous étions jeunes, nous le prenions pour un fou, mais en grandissant, nous nous sommes rendus compte qu’il ne l’était pas (rires) ». Et ce n’est ni Sébastien Leriche, ni le principal intéressé, qui se plaindront de l’entêtement de l’actuel directeur technique des Neptunes de Nantes.
Sa prolongation
Même si le joueur affirme que sa fidélité dans ses différents clubs (Paris, Pontault et donc Cesson) est avant tout une coïncidence, « pourquoi changer quand on se sent bien quelque part ? », le Guyanais est quand-même du genre à s’inscrire dans la durée, comme le prouve sa prolongation de contrat jusqu’en 2025 : « Le projet du club me plaît et c’est aussi l’idéal pour ma vie de famille. Les enfants sont à l’école et tout le monde se sent bien ici ».
Une projection dans sa vie sportive et familiale, mais à l’inverse, un joueur totalement ancré dans le présent au moment d’aborder les matchs : « Franchement, je prends match par match et je ne regarde pas la suite. Je joue chaque match comme s’il y avait le maintien au bout.
Nous avons à chaque fois une semaine pour préparer nos matchs, ce qui est court, donc il faut être focus sur l’échéance à venir. En plus, si nous nous projetions sur les matchs suivants, il y aurait trop d’informations d’un coup. Pour prendre un exemple, si tu es un huitième de finale d’une compétition, tu ne vas pas penser à la demi-finale. Il faut déjà te qualifier pour les quarts ».
Une phase retour à bien négocier
Douzième de Liqui Moly Starligue avec 4 points d’avance sur Saran, premier relégable, après la victoire sur Limoges, Cesson aborde sa phase retour dans une zone du classement qu’il se serait bien épargné de retrouver.
Ludwig Appolinaire n’en démord pas, le salut passera par le collectif : « Chez nous, il suffit qu’un ou deux joueurs ne soient pas en forme pour que ça nous joue des tours. Nous n’avons pas beaucoup de marge de manœuvre et nous fonctionnons tous ensemble. Nous aurons besoin de tout le monde ».
Des regrets sur certains matchs notamment, comme à Saint-Raphaël, contre Chartres ou encore récemment à Chambéry. Des rencontres qui basculent sur des détails et un classement qui, selon lui, n’est pas révélateur du niveau réel du groupe : « Nous sommes là où nous sommes actuellement, mais je pense que nous méritons d’être un peu plus haut. Nous avons laissé filer des matchs, ce qui explique notre position.
Il y a parfois eu un manque de chance, mais nous avons aussi mal géré certains moments-clés et fait des mauvais choix. Dans le sport, même si tu joues constamment pour gagner, tu ne peux pas prévoir à l’avance ce qui va se passer. Même si nous ne sommes pas bien classés, je trouve que nous progressons bien et nous continuons à bosser sur nos points faibles ».
En plus du déplacement à Ivry et de la réception de Nantes, Cesson accueillera Saint-Raphaël et se rendra à Chartres en mars, deux rencontres qui ont laissé des regrets à l’aller. Dans une deuxième partie de saison à couteaux tirés, l’esprit de revanche pourrait bien être un levier dans la mission maintien. Avec évidemment l’indispensable « Tonton Lulu » en chef de meute, engagé dans la course aux points !