Le Stade Rennais a vécu une soirée ubuesque dont il est le seul à avoir le secret, au dénouement encore une fois défavorable. Dans une fin de match étouffante, qui semblait enfin basculer du bon côté, et ce malgré une prestation bien trop insuffisante au global, le règlement venu de l’espace et inconnu de tous, arbitre du champ compris, est venu doucher le Roazhon Park, groggy. Une défaite qui contraint le SRFC à passer par des barrages dont il se serait bien passé au vu de la période actuelle. Si février est encore lointain, la période actuel n’encourage pas l’optimisme et une bonne nouvelle n’aurait pas été de trop. Bien avant ce dénouement cruel, et comme ces dernières semaines, les « Rouge et Noir » ont été en grandes difficultés, à réaction, et ont une nouvelle fois été punis sur des erreurs grossières. La première période est pauvre et il faut attendre la 35e minute pour voir le match s’emballer. Jeanuël Belocian, fautif, marche sur le pied d’Alex Baena et concède un pénalty amplement évitable. Malgré la bronca, Gérard Moreno transforme et permet à Villarreal de prendre les devants (0-1). L’espagnol averti pour sa célébration et qui va tendre encore un petit peu plus une rencontre où les cartons pleuvent, avec un arbitre maitrisant difficilement la notion d’autorité. La réaction rennaise ne se fait pas attendre. Sur le coup d’envoi, Enzo Le Fée envoie un long ballon sur Lorenz Assignon. Le latéral droit s’emmène le ballon de la poitrine, crochète son défenseur et glisse le ballon dans un trou de souris entre les jambes de Pepe Reina (1-1). Juste avant la pause, Villarreal pense obtenir un nouveau pénalty, finalement non accordé. Steve Mandanda prenant tout de même un carton jaune au passage pour protestations. Les deux formations rentrent aux vestiaires dos-à-dos mais Rennes tient sa première place, sans avoir vraiment inquiété Pepe Reina.
Dès l’entame de seconde période, sur un centre adverse à priori anodin, Benjamin Bourigeaud dévie le ballon et se tord de douleur. Le numéro 14 des « Rouge et Noir » est contraint de céder sa place à Ludovic Blas et sa présence pour les deux derniers matchs de l’année s’annonce plus qu’incertaine. Une tuile de plus. Si Steve Mandanda gagne dans la foulée un premier duel face à Alex Baena, le portier rennais s’incline quelques minutes plus tard sur une frappe déviée d’Ilias Akhomach, bien trop libre et laissé libre de frapper tout à son aise par Arthur Theate dans sa progression (1-2). Mené, Rennes a le mérite de ne pas lâcher et veut s’offrir une fin de match de folie. À dix minutes du terme, Ludovic Blas pense offrir la qualification en égalisant d’une frappe croisée qui laisse Pepe Reina de marbre (2-2), mais c’est sans compter sur l’apathie de la défense bretonne. Dans la foulée, Villarreal enchaîne tranquillement les passes à l’entrée de surface de réparation et le vétéran parmi tant d’autres de cette équipe pourtant peu réjouissante de Villarreal, Dani Parejo frappe et trompe Steve Mandanda (2-3). Laxisme au marquage, manque d’agressivité, les maux de la défense, et plus globalement du collectif, sont criants et coutent (trop) chers. Pire, ils se répètent, de match en match.
Vient alors l’ultime coup-franc où le temps additionnel est largement dépassé suite à la sortie sur civière de Jorge Cuenca, applaudi de fort belle manière par le public breton. Enzo Le Fée enroule son ballon et trouve la barre transversale. Le cuir revient directement sur l’ancien lorientais qui remet à gauche. Ibrahim Salah centre, le ballon est mal dégagé par la défense du sous-marin jaune et revient dans les pieds de Lorenz Assignon qui ne se pose pas de questions et crucifie Villarreal. Le Roazhon Park explose, les remplaçants rentrent sur le terrain, la liesse totale, mais… La VAR interpelle l’arbitre qui annule le but ! En cause, le ballon d’Enzo Le Fée sur le coup-franc initial qui lui revient dans les pieds et une règle qui stipule que le tireur n’a pas le droit de retoucher immédiatement le ballon. Une situation délirante qui prive le Stade Rennais d’une qualification directe en huitième de finale (2-3).
Au-delà de ce scénario frustrant, le Stade Rennais doit se regarder en face et constater qu’en dehors d’une générosité mal gérée, il n’a pas mis les ingrédients nécessaires de maîtrise et d’intelligence tactique dans un match couperet. La défense à trois ne rassure guère, l’animation offensive est toujours aussi pauvre et les erreurs, ainsi que les constats, se répètent, malgré de nouvelles tentatives au moment de la compo. L’aventure européenne continue mais le dénouement reste amer et les inquiétudes grandissent semaine après semaine. Il reste deux matchs au SRFC avant la trêve, à Toulouse puis Clermont, pour se donner de l’air avant la trêve et un mercato qui devra tout changer, ou du moins, rééquilibrer les choses. Sans quoi, 2024 risque de réserver d’autres ascenseurs émotionnels à un public patient mais dont la gronde pourrait bien se diriger prochainement sur d’autres têtes que celles d’un arbitre ou buteur adverse chambreur…