Il n’y aura pas eu de larmes, ni de déception au buzzer final ce vendredi soir à Colette Besson, pas même, peut-être, de regrets. Capables de renverser des montagnes et de sortir Boulogne il y a quinze jours avec deux victoires en 48 heures, les Rennais sont tombés face à plus forts qu’eux lors de ce quarts de finale de Play-Offs, plus haut niveau jamais atteint par la formation brétillienne. Poitiers mérite sa demi-finale, Rennes les louanges après une saison réussie au-delà de toute espérance. Et ce n’est pas Colette Besson, à guichets fermés, qui dira le contraire !
Pourtant, les supporters bretons ont eu le plaisir d’y croire, au moins le temps de la première période, dominée par les hommes de Pascal Thibaud. La surprise du chef concoctée par le staff rennais avec le retour de Sébastien Cape, blessé en fin de saison régulière à la main, fait son effet et les Poitevins n’en mènent pas large lors du premier quart temps, en faveur des Bretons (25-13). Avec Adrien Sclear, très propre dans son jeu et Guillaume Eyango efficace, l’URB est dans le bon tempo. L’entrée de Sébastien Cape fait rugir Colette Besson et le meneur de jeu qui a tant manqué aux siens pendant trois mois ne perd pas de temps pour indiquer qu’il n’a rien perdu de son talent : 20 secondes sur le terrain, cinq points. Dans le second quart temps, même mélodie du bonheur pour les locaux, qui portent l’écart à 14 unités (41-27) mais voient peu à peu Poitiers refaire surface, sous la houlette d’un Stockard de gala (18 points au total) au point d’être dépassé en toute fin de première période (20-22). A la pause, l’URB sait qu’elle va souffrir malgré ses dix points d’avance (45-35).
Pas assez à l’aise sur les shoots à distance et peu à peu mangés physiquement par des visiteurs à la densité impressionnante, l’URB va perdre la partie lors du troisième quart temps, où les joueurs de la Vienne sont intraitables ! Un cinglant 9-27 clot quasiment tout suspense, avec une défense poitevine qui parvient à mettre sous l’éteignoir Sébastien Cape, Leo Berhend tout en neutralisant Cheick Sekou Condé, trop vite sanctionné sur les fautes personnelles, contraignant Pascal Thibaud à l’utiliser moins qu’à l’accoutumée. Le dernier quart temps est équilibré, l’URB refaisant presque son retard mais Poitiers avait fait trop mal pour lâcher si près de la demi-finale, malgré un public bouillant jusqu’au bout (68-76).
Les sympathiques supporters visiteurs, venus en nombre, pouvaient festoyer, la route des Play-Offs continue pour eux. Pour l’Union Rennes Basket, en revanche, clap de fin avec bon nombre de grandes satisfactions à l’issue d’une saison où l’objectif initial était d’accrocher le milieu de tableau sans se faire de frayeur en première phase. Leader incontesté de la phase 1, irrégulier la faute aux blessures mais néanmoins convaincant en seconde phase, l’URB s’est offert le plein d’expérience tout en séduisant public et observateurs, grâce à un jeu certes énergivore mais ô combien plaisant ! Le plus dur commence pourtant pour le club, qui doit s’inscrire dans la durée et revenir au moins aussi fort la saison prochaine, afin de continuer de grandir et d’ambitionner bientôt la Pro B. Oui, l’URB a pris rendez-vous, elle qui n’est plus si loin sportivement mais encore dans le besoin de progresser financièrement et structurellement pour ambitionner l’antichambre de l’élite. C’est d’abord là que se situera le travail des dirigeants rennais, avec la construction de l’effectif de la saison prochaine, où le meilleur recrutement sera déjà de conserver les meilleurs éléments forcément très courtisés. Forcément désireux de revenir au printemps prochain vivre autant d’émotions, de victoires et de plaisir, ceux-ci l’ont mérité et tout le monde a hâte de les retrouver à pareille fête. Si possible, sous les couleurs de l’URB…