Arrivée au CPB Hand en 2019, la gardienne Mélanie Boileau apporte toute son expérience à un effectif cercliste encore jeune. “Maman” de l’équipe de Nationale 1 mais aussi dans la vie, elle revient avec nous sur la saison en cours et sur son quotidien chargé, entre entraînements, travail et vie de famille.
Mélanie, tu es l’une des « anciennes » de l’équipe. Peux-tu nous raconter ton parcours ?
Je suis originaire de Nancy et j’ai commencé le handball au HBC Nancy SLUC, où j’ai notamment été coachée par David Motyka. Jeune, j’ai également été sélectionnée en départementale et régionale, jusqu’en demi-zone (stage qui réunissait les meilleures joueuses du quart Nord-Est de la France pour l’année 1989). J’y ai croisé Cléopâtre Darleux. J’étais la gardienne de l’équipe de Lorraine et elle d’Alsace. Nous étions copines à l’époque et puis chacune a fait son chemin de vie on s’est perdues de vue. J’ai également été sélectionnée en équipe de France UGSEL (lycée privée) avec qui j’ai joué les championnats du monde en Espagne, où l’on a remporté la médaille de bronze. J’ai débuté à l’âge de 15 ans avec les seniors de Nancy en Nationale 2. J’ai ensuite joué pendant dix ans à l’ASPTT Bar-le-Duc avant de rejoindre le CPB. Le handball, je l’ai découvert à l’école, car ma mère était plutôt basket et mon père plutôt football. Cependant, ils m’ont toujours soutenue et ils ont fait beaucoup de route pour m’emmener aux entrainements et aux matches !
Pourquoi avoir rejoint la Bretagne ?
C’est avant tout une question d’opportunité. Mon conjoint a eu la possibilité de venir travailler ici et j’ai également pu me faire muter dans la région. Néanmoins, il me fallait aussi un endroit avec des clubs de handball pour pouvoir continuer à jouer. Tout était réuni à Rennes et j’ai pu prendre ma première licence au CPB quelques mois après mon arrivée ici.
Comment vit ton binôme avec l’autre gardienne, Fanny Simon ?
C’est une concurrence positive. Nous sommes très complémentaires avec Fanny. De mon côté, je suis plutôt dans le placement et la lecture de jeu alors que Fanny bouge dans tous les sens et déstabilise l’adversaire par sa mobilité. J’ai plus souvent évolué à deux mais j’ai aussi connu le poste en étant la seule gardienne et ce n’est pas pareil. La complémentarité est importante et nous nous apportons mutuellement au quotidien.
Tu es la joueuse la plus âgée de l’effectif. Quel est ton rôle auprès des jeunes ?
D’un point de vue handball, j’ai toujours été gardienne et j’ai forcément un regard différent sur ce qui se passe sur le terrain. Ma vision d’ensemble me permet de faire des replacements, par exemple. Humainement, nous avons d’autres cadres dans l’équipe, comme Élodie Royer ou Camille De Sousa qui prennent la parole. Je dirais que c’est plutôt dans l’extra-professionnel que j’ai un rôle spécifique et où l’on m’appelle parfois la « maman » du groupe (rires). Malgré mon expérience, je considère que je continue d’apprendre chaque jour.
Avec l’âge, as-tu appris à être de plus en plus à l’écoute de ton corps ?
Forcément, qui plus est avec deux grossesses. Il y a aussi les changements morphologiques dus à l’âge, mais également tout ce qu’il y a à côté. Il y a mon travail, le handball avec quatre entraînements par semaine et un match le week-end, parfois en déplacement, et bien sûr la vie de famille. Il faut bien gérer son temps de sommeil pour bien récupérer. Il y a aussi un autre facteur que je n’avais pas connu avant, c’est celui de mes trajets. Dans mon ancien club, tout était très proche, alors qu’aujourd’hui, j’ai pas mal de route à faire pour mes différentes obligations.
Comment gère-t-on une vie de famille en étant joueuse à côté ?
Il faut beaucoup d’organisation, mais je suis quelqu’un de très organisée, et j’ai aussi la chance d’avoir mon mari qui répond présent. Il sait l’importance qu’a le handball à mes yeux et il m’aide à gérer tout ça. De plus, une partie de ma famille ainsi que mes parents sont venus s’installer dans la région, ce qui facilite évidemment les choses.
Que penses-tu de votre saison jusqu’à présent ?
Nous avons prouvé que nous étions capables de faire de grosses performances. Cependant, rien n’est acquis et il va falloir continuer à travailler. Il y a eu la grosse déconvenue à Rouen, où nous avons senti qu’il y avait un petit manque de souffle sur cette phase retour. La saison est loin d’être terminée et la particularité du championnat, c’est qu’avec les réserves d’équipes professionnelles, ça peut être tout ou rien. S’il y des joueuses qui descendent en réserve, ça change la donne. Il ne faut pas se relâcher.
As-tu déjà pensé à ton après-carrière ?
J’ai dit à Alan Gauvineau récemment que tant que mon apport correspond aux attentes et que mon corps répond présent, je continue. Je prends les choses comme elles viennent et tant que je suis opérationnelle, je ne me vois pas arrêter. J’ai déjà joué à un niveau inférieur mais ça ne m’a pas convenu. Les filles n’étaient pas toujours bien préparées et j’ai quand même besoin de me sentir dans une équipe compétitive.