Co-gérants du Groupe Jeulin avec la promotion immobilière d’un côté pour Arnaud, 41 ans, et l’Hôtellerie, les loisirs et l’événementiel pour Céline, 46 ans, le frère et la sœur ont accepté de se livrer pour évoquer cette grande aventure familiale pas comme les autres. De la transmission naturelle d’un héritage à pérenniser à leur passion du sport et du challenge, rien n’est éludé, dans la bonne humeur.
La cinquième édition de l’Urban Trail en avril puis, à l’automne prochain, le 12ème Marathon Vert, ajoutés à vos nombreux accompagnements en local : le sport compte clairement pour vous !
Céline Jeulin : Le sport permet entre autres de marquer l’appartenance au territoire rennais et nous y tenons. Le Marathon Vert en est l’exemple : au-delà du sport, l’action menée est aussi environnementale et éco-responsable : plus d’un million d’arbres ont été plantés avec la Fondation Yves Rocher depuis le démarrage de l’aventure. Sur le Rennes Urban Trail, nous accompagnons également une autre cause. Sur chaque inscription, deux euros sont reversés à Bretagne Atlantique Ambition dans le cadre de la recherche sur les neuro-sciences. Ce sont ainsi 57.000 € qui ont été récoltés depuis la première édition.
Arnaud Jeulin : Le sport fédère les gens et permet le dépassement de soi en vue d’un objectif commun, soit autant de valeurs que nous défendons au sein du groupe. C’est pour cela que nous accompagnons les clubs locaux avec lesquels nous partageons beaucoup de choses, que ce soit le hand, le rugby, le football mais aussi le tennis et la course à pied. Nous avons toujours vu le sport tenir une place importante dans nos vies. Nous sommes aussi engagés dans Breizh Insertion Sport, pour aider les jeunes à s’insérer en société via la pratique du sport. C’est une cause à laquelle nous sommes attachés.
Etes-vous vous-mêmes des sportifs accomplis ?
Arnaud Jeulin : Jeune, on m’a proposé d’intégrer le centre de formation du Stade Rennais et de jouer en équipe d’Ille-et-Vilaine mais on le sait, dans le foot, beaucoup sont appelés pour très peu d’élus et j’ai alors privilégié le tennis, une passion qui m’habite depuis près de trente ans. Je suis monté jusqu’aux « deuxième série » et j’ai pu fouler le court de Roland Garros à l’époque pour les championnats de France. Je me suis aussi mis au golf depuis 2009, année de l’ouverture de notre golf à Cap Malo, et je cours régulièrement, même si j’aimerais pouvoir encore plus. Nous avons même fait le semi-marathon avec Céline, à Saint-Gilles.
Céline Jeulin : Pour ma part, j’ai pu faire un sport-études athlétisme avec également, la pratique de la natation mais j’ai finalement choisi une autre voie. Le sport fait partie de mon équilibre quotidien. Je viens de faire le Marathon de Paris, qui était un sacré défi. Je fais de la course à pied et cours dès que je le peux.
Pouvez-vous nous parler du caractère de l’un et de l’autre ?
Céline Jeulin : Arnaud est quelqu’un de droit, juste, gestionnaire, qui va à l’essentiel. Il est posé et déterminé, et fait confiance, en déléguant les rôles. Nous nous sommes toujours bien entendus.
Arnaud Jeulin : C’est vrai, je n’ai pas le souvenir d’une vraie dispute ou de soucis entre nous. Avec notre grand frère Olivier, dirigeant du groupe Geirec amené à interagir avec nous, l’entente a toujours été excellente. Avec Céline, nous nous complétons bien. Elle est très pédagogue, à l’écoute, sait fédérer et transmettre beaucoup de positif. Elle est toujours de bonne humeur et sait amener la bonne information ou la bonne décision aux bons interlocuteurs, au bon moment. Si nous avons un avantage, c’est de ne pas avoir besoin de beaucoup de temps ou de mots pour nous comprendre et agir rapidement en fonction.
L’héritage du groupe construit et façonné par votre père des années durant est-il parfois lourd à porter ou naturel à faire perdurer et évoluer ?
Arnaud Jeulin : Pour notre père, le travail, c’est toute sa vie. Il ne pouvait pas s’arrêter du jour au lendemain et les choses se sont faites tranquillement, en douceur, au fil des années. Jamais il ne nous a mis, à aucun de nous trois, une pression pour reprendre la suite et tout s’est fait très naturellement. Si avec Céline ou Olivier, nous mettons un point d’honneur à ne pas parler boulot quand nous nous voyons hors pro, mon père a un peu de mal tout de même à ne pas en parler. Il reste au fait de l’évolution du groupe tout en nous laissant aux commandes de l’opérationnel.
Céline Jeulin : Le travail est surtout une valeur à ses yeux, quelque chose qui se respecte et qui touche à la passion, depuis toujours. Il nous a transmis cela, le plaisir d’entreprendre, de faire, de développer des projets. Il a eu le grand mérite de savoir laisser la place, se retirer en nous laissant prendre notre place sans pour autant tout chambouler, loin de là.
Votre maman, Janine, tient aussi un rôle important dans vos parcours…
Céline Jeulin : Bien sûr, son rôle fut et reste aujourd’hui tout aussi primordial. Nos parents sont séparés mais pour autant, chacun reste très important dans nos parcours d’hier et aujourd’hui. Elle était enseignante et nous a offert un équilibre, la notion de s’engager à fond dans ce que l’on fait ainsi que des valeurs familiales et humaines précieuses, pour notre vie pro comme privée.
Arnaud Jeulin : Ils sont fondamentalement différents et nous avons le bonheur d’avoir pu bénéficier de tout ce qu’ils pouvaient nous donner de bon. Elle compte bien sûr énormément dans nos parcours respectifs.
Justement, avant d’arriver au sein du groupe Jeulin, quels furent les routes empruntées ?
Céline Jeulin : On m’avait souvent dit que j’étais attendue ici mais je ne suis rentrée officiellement dans le groupe qu’en 2014. Auparavant, après avoir validé un IUT Gea, j’ai travaillé dans l’Hôtellerie, un milieu où j’ai expérimenté tous les postes avant d’être à la tête des Oceania de Rennes à partir de 2004 puis de Cap Malo en 2008. J’avais vécu une année à Saint-Martin, loin, pour vivre aussi une expérience assez forte avec mon conjoint, Johann. A notre retour, nous avons pris la gestion d’un B&B à Roissy, puis à La Rochelle. Ensuite, j’ai pris seule la tête de l’Escale Oceania, à l’époque Mascotte, à Vannes, hôtel du groupe Oceania Hôtels et je remercie la famille Branellec pour leur confiance. Je suis ensuite rentrée à Rennes et j’y ai aussi appris, aux côtés d’Isabelle Laperche. Depuis 2018, je ne suis plus à la direction des deux hôtels du groupe mais je continue de m’occuper de leur partie hôtellerie, avec deux nouveaux établissements qui vont bientôt voir le jour.
Arnaud Jeulin : Il est d’ailleurs sympa de voir que ces deux établissements seront du groupe Oceania Hotels (un Escale et un Nomad). Et dans le même esprit, le futur hôtel de Chartres de Bretagne sera co-réalisé avec le groupe Launay, où j’ai pour ma part débuté ! C’est assez fort, symboliquement, de travailler avec les personnes qui ont contribué à lancer et développer votre carrière.
Vous avez démarré chez la concurrence ?
Arnaud Jeulin : J’ai aussi, comme Céline, validé un IUT GEA avant d’aller vers l’immobilier, qui m’attirait. J’ai poursuivi un cursus à Nantes, sur la promotion immobilière, qui me plaisait plus que la gestion patrimoine vers laquelle je m’orientais au départ, et j’ai eu l’opportunité de rejoindre les équipes commerciales de Franck et Jérôme Launay, que je remercie chaleureusement au passage, dans le cadre d’un projet situé au Mans. Tout s’est bien passé et ensuite, mon père, qui développait la partie promotion immobilière, a eu des besoins dans les équipes. Les choses se sont faites alors naturellement et j’ai intégré le pôle commercial en 2006 pour être toujours là aujourd’hui après avoir évolué progressivement au sein du groupe.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ? De nouvelles idées sont-elles déjà sur le feu ?
Arnaud Jeulin : Aujourd’hui, nous souhaitons déjà satisfaire tous nos collaborateurs au quotidien et continuer de développer et de maintenir la belle santé du groupe dans ses multiples activités, de la promotion immobilière à l’événementiel. Il faut offrir de bonnes conditions de travail à nos équipes, des buts et un sens pour avancer tous ensemble. Sans l’investissement sans faille de nos collaborateurs, nous ne sommes rien.
Céline Jeulin : Ce sont aussi les rencontres qui font les projets, les idées novatrices, à l’image d’Air Fly et de la rencontre avec Mike qui nous a donné l’envie de lancer le simulateur de chute libre. Nous sommes curieux, nous aimons les challenges et on reste ouverts avec, toujours, le devoir de mesurer les risques pour garder un équilibre et une sécurité indispensable à tous, surtout dans la période actuelle. La diversité du groupe dans ses activités est aussi une chance et offre l’avantage de ne jamais s’ennuyer et de toujours avoir des sujets où innover et se dépasser !